Publication trimestrielle

Vous trouverez ci-dessous la retranscription, par ordre chronologique, de tous les bulletins trimestriels qui sont envoyés aux priants...bonne lecture !

BULLETINS DE 2023

n°96 - juin 2023 -

n°95 - mars 2023 - Conversion et vie chrétienne

BULLETINS DE 2022

n°94 - décembre 2022 - Témoignages de priants polonais

n°93 - septembre 2022 - Mission UEDLP dans l'Océan Indien (Réunion - Maurice - Rodrigues)

n°92 - juin 2022 - Aimez-vous les uns les autres

n°91 - mars 2022 - Synodalité et conversion

BULLETINS DE 2021

n°90 - décembre 2021 - Après le rapport de la CIASE

n°89 - septembre 2021 - La prostitution infantile, un terrible bilan

n°88 - juin 2021 - Le scandale de l'inceste

n°87 - mars 2021 - Témoignage de Ludo

BULLETINS DE 2020

 

 

La miséricorde consiste à jeter son cœur

dans la misère d'autrui

 

n°86 - Décembre 2020

 

 

Bonjour à chacun d’entre vous,

En France, ce temps de Covid nous amène de vivre notre foi de manière toute différente : éloigné de l’Eucharistie, éloigné de la communauté paroissiale, sources de notre vie en Christ, cette période de confinement - les messes nous étant interdites - a été aussi un temps au cours duquel le Seigneur, par le don  de l’Esprit Saint, nous a donné de nous tourner vers Notre Essentiel.

Ces manques ont avivé notre désir de la présence de Dieu, notre faim, notre soif de ce Cœur à cœur vécu à chaque communion.

Ils nous ont fait aussi découvrir ou redécouvrir le vrai sens, le vrai centre de notre vie chrétienne.

Notre prière a consoné au magnifique « Cantique des Cantiques » : nous étions, tous et toutes, la fiancée qui cherchait jour et nuit Le Fiancé.

Qu’en cette année 2021 qui se profile nous puissions vivre chaque rencontre avec notre communauté paroissiale avec gourmandise. Et que chaque Eucharistie en souvenir de ce jeûne d’Amour soit action de grâce et Adoration.

Mona

 

La miséricorde consiste à jeter son cœur

dans la misère d'autrui

 « Selon l'étymologie, la miséricorde consiste à jeter son cœur dans la misère d'autrui, à aimer l'autre au cœur de sa misère. Mais la miséricorde exige, avant de nous inonder de sa bienveillance, la vérité, la justice et le repentir. En Dieu, la miséricorde va se faire « pardon ». Nous sommes ainsi au centre du message évangélique.

 

Le pardon est le visage le plus marquant de l'amour de Dieu pour l'homme. Ainsi saint Pierre demanda à Jésus : « Seigneur, combien de fois mon frère pourrait-il pécher contre moi et devrais-je lui pardonner ? Irais-je jusqu'à sept fois ? Jésus lui dit : je ne dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix-sept fois » (Mt 18, 21-22). Autrement dit, inlassablement...

 

En fait, il nous faut aimer comme Dieu. Dieu connaît les déchéances et les grandes faiblesses de l'homme, mais Il jette son cœur sur notre misère. Dieu se réjouit de nous pardonner. Le pardon consiste à recommencer à aimer avec plus de gratuité et de générosité lorsque l'amour a été mis à mal.

 

Sans la grâce de Dieu, sans un regard fixé sur le crucifix d'où nous parvient la voix de Jésus priant pour ses bourreaux, et si nous n'ouvrons pas la faille de nos cœurs pour les greffer au cœur transpercé et débordant d'amour de Celui qui vient brûler nos péchés, il nous sera difficile de pardonner, car cet acte exige de donner en plénitude. Il faut être débordant d'amour, il faut être surabondant d'amour pour accéder à la vérité du pardon. La meilleure imitation de Jésus, c'est le pardon. Dans l’Évangile, le fils prodigue, la femme adultère, Marie Madeleine, sont des exemples merveilleux du pardon que le Christ nous donne à imiter.

 

Dieu est pardon, amour et miséricorde ; la nouveauté radicale du christianisme se situe ici et nulle part ailleurs. Les hommes doivent pardonner comme Dieu lui-même pardonne de manière inlassable. Nous avons été façonnés par Dieu, et il nous suffit de nous souvenir de nos origines divines pour accéder sans peine à sa volonté qui nous demande d'être parfaits comme notre Père céleste est parfait dans la miséricorde. Le pardon permet toujours une recréation de l'homme, car il s'agit d'une chance venue du Ciel... »

Cardinal Robert Sarah

"Dieu ou rien - Entretien sur la foi" Fayard, 2015.

 

Régulièrement nous recevons des messages ou des courriers nous demandant s’il est nécessaire de continuer à prier pour les 2 prénoms confiés et notamment pour celui de l’enfant. Notre endurance dans la prière est mise à mal.

Le témoignage d’Édouard dans le dernier bulletin nous dit combien la blessure demeure ardente malgré les années qui passent.

Aussi nous transcrivons ci –dessous un message d’une priante qui exprime cette prière au long cours :

« Je viens de recevoir le n° 85. J’y trouve réponse à une interrogation que j’avais au sujet du prénom qui m’a été confié il y a des années. En effet je comprends que cela est pour toute la vie en effet – de même que pour l’adulte qui a blessé un enfant. Le témoignage d’Édouard est très éclairant et rejoint beaucoup d’expériences. »

 

Sœur M.

 

Avec quel amour nous regarde Jésus !

Avec quel amour il guérit notre cœur de pécheur.

Il ne s’effraie jamais de nos péchés. 

Pape François

 

 

 

Chemin de vie

n°85 - Septembre 2020

 

 

Bonjour à chacun et chacune,

Merci à ceux qui nous envoyés de nouveaux priants même si le challenge des 5000 n’est pas atteint.

Bonne rentrée … troublée par la Covid19.

 

Aussi je vous propose de vous laisser contaminer par un autre virus : celui de la prière miséricordieuse où là aussi tout le monde peut être exposé : les enfants blessés par la maltraitance subie ET les adultes blessés par la maltraitance infligée. Telle est la vocation d’UEDLP.

En cette rentrée, donc, n’oubliez pas le prénom de l’adulte que vous avez reçu et exposez-le au virus de la Miséricorde Divine !

 

Ci-dessous, vous trouverez le témoignage d’Édouard, quinquagénaire, responsable dans une grosse société internationale et priant en UEDLP. Suite à un échange de courriels, il m’a envoyé ces lignes.

Comme beaucoup d’adultes ayant subi des atteintes sexuelles dans leur enfance, il a anesthésié sa mémoire au point de vivre « presque normalement ». Aujourd’hui le passé, le traumatisme lui reviennent en plein visage comme un boomerang

Notre prière, plus particulièrement aujourd’hui pour ces adultes qui redécouvrent les blessures du passé que leur inconscient a occulté pour rester en vie.

Quand certains me demandent pourquoi nous gardons le prénom de l’enfant toute notre vie de priant d’ « Un Enfant Dans La Prière », la réponse est peut-être parce qu’un enfant maltraité garde des traces toute sa vie. Même s’il fait un chemin de résilience, il sait que la nouvelle vie qu’il habite est construite sur des ruines. C’est de cette connaissance qu’il peut en tirer une force.

Merci donc, aujourd’hui de soutenir par la prière, le chemin vers une nouvelle vie pour Edouard mais aussi pour tous ces adultes blessés dans leur enfance qui ont le droit au bonheur sur terre avant dans le vivre pleinement auprès du Père quand l’heure leur sera donnée.

Prions également pour toutes les personnes qui les ont blessés. Vivantes, elles auront à vivre aussi un  chemin d’assainissement ; décédées, elles auront à vivre un chemin de purification, de purge au Purgatoire.

Union de prière

Mona

 

CHEMIN DE VIE

 

La découverte que j’ai tout bâti à la force du poignet sur du sable, ma vie d’homme, sur mes fondations, dont j’ignorais qu’elles étaient à ce point délitées.

Bien sûr, toute ma vie, j’avais toujours eu par période, ce vague à l’âme qui me faisait craindre comme la peste, une possible dépression. Pourquoi, je ne savais pas. Lot commun ? Ou ma part mystérieuse ?

Mais aussi comme une étrangeté, une extériorité à la vie du monde, à la vie de mes semblables. Comme si ma vie était jouée.

Comme si ce qui semblait naturel aux autres était pour moi, un devoir d’infinie construction.

Au point, d’attendre l’heure la mort comme une délivrance.

Et pourtant, je faisais illusion : reconnu dans mon milieu professionnel comme un battant. Ma vie se résumait à cette énergie que je déployais. Hors d’elle restait un vide …

Assailli par les infos négatives envoyées par les médias, je n’y voyais plus qu’un gouffre.

Je ne goûtais pas non plus les plaisirs simples de la vie de la terre. Ni la Création, ni l’humanité  ne me consolaient. Ne sachant rien faire de mes dix doigts, aucun hobby (bricolage, cuisine, peinture … ) ne me donnait une emprise dans la vraie vie.

En fait, je réalise que je vivais hors de moi-même m’enivrant dans mon travail seul, n’ayant même pas fondé de famille. Une seule chose comptait : être dans la course, et surveiller le jugement des autres sur moi, sur mes capacités à entreprendre.

Ainsi, dès que je ne m’activais plus, je restais seul, vide, inquiet du temps encore à vivre, infinie pénitence avant la libération. Peur du vide, peur de la dépression, peur aussi de la douleur physique, de la santé qui déraille.

J’ai eu le cadeau d’avoir des vrais amis. Je m’étonnais qu’ils puissent m’apprécier. J’avais parfois l’impression de consommer leur vie. Mais eux étaient nourris sûrement aussi de la mienne, mais je ne le goûtais même pas.

Et voici brutalement,  la rupture : burn out ! Dépression ?! Rincé.

En quelques mois, je n’arrive plus à jouer ce jeu, à savoir être le moteur de ma vie et de mon environnement.

Panne, panne sèche, panne humide, au bord des larmes.

Un thérapeute met, comme on dit, ENFIN des mots sur mes maux : le grand monsieur volontaire a laissé en rade le petit enfant qui lui aussi est, largué, au bord du chemin après des traumatismes, des séismes de son enfance. On en fait la liste. Ce ne sont pas que des évènements, ce sont une histoire, mon histoire, meurtrie.

Et ça, ça use, ça fatigue, ça ne peut durer infiniment. Un jour, tôt ou tard, un jour, aujourd’hui, ça casse.

Avec le thérapeute, cheminer pour apaiser la vie d’aujourd’hui, mais aussi mon histoire, justement, ces meurtrissures lointaines de gestes sur mon corps d‘enfant qui sont encore aujourd’hui à fleur de peau.

J’ai accepté d’entrer dans ce présent, sans faire l’amnésie du passé. Apprendre à vivre un autre rythme qu’avant, et de toute façon, je n’y arrive plus, je n’y arriverais plus.

  Aurais-je assainis ou apaisés comme le promet le thérapeute, ces  failles, ces traumatismes du passé lointain, qui me sidéraient ?

Je ne sais pas. Et je ne peux ni ne veux savoir.

Mais je veux vivre pour la première fois, comme un simple humain qui vit

Je crois, je sais qu’après, le grand monsieur actif que j’étais ne sera plus là, seulement qu’il ne saura être qu’un homme aux pas plus lents, mesurés, VIVANT !

Grâce à Dieu, j’ai la foi, la prière

Mon cœur est en Dieu. Ouf, l’essentiel est sauf.

Mais, comment vivrais-je tout le reste de ce chemin qu’il me reste à vivre, moi l’adulte blessé de son enfance? Lui seul, Dieu seul le sait

Edouard

 

« Pour accomplir sa propre vocation, il est nécessaire de développer, de faire pousser et grandir tout ce que l’on est […], de se découvrir soi-même à la lumière de Dieu et de faire fleurir son propre être. »

Pape François

Exhortation apostolique Christus Vivit §257

Merci à Jacqueline de nous avoir envoyé cette citation

 

 

Compliqué! Compliqué! Tout est compliqué !

n°84 - Juin 2020

 

Bonjour à chacun et chacune d’entre vous,

Toutes mes excuses pour ce long silence pendant la période du confinement suite à l’épidémie de Covid19. Confinée loin de mon domicile, je n’avais pas accès à des moyens informatiques et de duplication adéquates. De plus La Poste ne permettait pas d’envoyer de manière sûre et régulière les courriers vers l’étranger. Aussi a été décidé de reporter le numéro de mars à ce mois de juin.

Mais je suis certaine que le Seigneur a fait grandir en chacun de nous la soif de l’Eucharistie dont nous étions privés et ainsi de vivre un cœur à Cœur dans la prière avec Lui.

Je me permets de vous lancer un petit chalenge : aujourd’hui, il manque 88 priants pour arriver à 5000 … ce serait une grande joie si vous nous aidiez à atteindre ce chiffre et ainsi œuvrer pour la Miséricorde en nous adressant de nouveaux priants.                                                                                       

                                                                                                         Mona

 

Un grand merci à Mgr Jacques Benoit-Gonnin d’avoir célébrer la messe pour les 20 ans d’UEDLP et donné un enseignement lors du 1er rassemblement diocésain des priants de l’Oise, à l’occasion des 20 ans d’UEDLP, le dimanche 16 février dernier à Clermont.

 

Un grand merci au Père Christian Chassagne et Marie-Céline Bret, référents pour l’Ile de La Réunion, qui ont organisé le même jour et fait vivre à de nombreux priants et invités le 2ème rassemblement diocésain pour le Diocèse de Saint Denis

 

Enfin Deo Gratias pour les rencontres vécues, avec l’aide de Kathleen et Nicolas, par le Père Christian Chassagne, également référent pour l’Océan Indien, pendant 10 jours à Maurice et à Rodrigues, entre le 7 et 15 mars. Il a eu la joie d’être accueilli dans 10 églises pour informer les chrétiens sur UEDLP, soit pendant la messe au moment des annonces, soit après la messe, selon le choix du curé du lieu, notamment à Pointe aux Sables et La Tour Koenig, car le curé a insisté pour que les paroissiens soient présents à l'occasion de son passage.

 

Pour nourrir notre prière et méditation, vous trouverez ci-après un texte écrit par le Père Christian à l’occasion de la Pentecôte :

 

Compliqué ! Compliqué ! Tout est compliqué !

 

Chère famille, chers amis,

Il fut un temps, l’expression « quelque-part » était utilisée à toutes les sauces. Aujourd’hui, pour prouver au monde son intelligence incontestable, je conseille de dire « c’est compliqué » pour toutes les situations évoquées.

Il pleut, c’est compliqué ! Il n’y a plus de saison, c’est compliqué ! Mon magasin est encore fermé, c’est compliqué ! Les fruits et légumes ont augmenté, c’est compliqué ! Il y a des embouteillages, c’est compliqué ! Je ne peux pas aller au cinéma, c’est compliqué ! Je tousse, c’est compliqué ! Je suis mal coiffé, c’est compliqué ! J’ai grossi, c’est compliqué ! Je ne sais pas travailler par internet, c’est compliqué ! …

Le confinement, c’est compliqué ! Le déconfinement, c’est compliqué ! La Covid 19 (selon l’Académie française), c’est compliqué ! J’ai peur que mon médecin me pique, c’est compliqué ! Mes voisins sont malades, c’est compliqué ! Mettre un masque, c’est compliqué ! …

Et puis, ce qui n’est pas compliqué, c’est de dire que les responsables de toutes les complications, c’est le gouvernement et tous les politiques. En effet, réfléchir raisonnablement, c’est compliqué ! Analyser la situation actuelle avec justesse, c’est compliqué ! Faire face aux difficultés en assumant ses propres responsabilités, c’est compliqué ! Le civisme, c’est compliqué ! Respecter les consignes de sécurité, c’est compliqué ! Faire attention aux autres et leur venir en aide, c’est compliqué ! …

En fait, c’est très facile, la langue française ! Un seul adjectif convient pour tout expliquer. Pourquoi s’ennuyer à chercher le bon adjectif correspondant précisément à la situation évoquée ? C’est trop compliqué ! Non ?

Alors, quelqu’Un vient pour que tout ne soit plus compliqué. Vous avez deviné de qui il s’agit ? À Pâque, nous avons tenté de vivre la résurrection de Jésus dans la foi et dans le confinement. Dans deux jours, c’est la Pentecôte ! L’Esprit-Saint nous est donné pour vivre chrétiennement notre vie « compliquée » actuelle. Oui, mais, aller à l’église une heure avant la messe pour avoir une place, c’est compliqué ! Il faut se lever tôt un dimanche matin, c’est compliqué ! Et si je profitais de la grâce de l’Esprit-Saint pour me réveiller de ma paresse, pour me remettre debout et aller de l’avant, pour accomplir ma mission de baptisé dans ce monde « compliqué » !

Merci à tous et à chacun de reprendre en main nos obligations, et, avec la Force de l’Esprit-Saint, d’être capables de simplifier tout ce qui est « compliqué ». Car, la vie chrétienne, c’est mettre l’Évangile en actes, et ce n’est pas si « compliqué ». Il y a la confiance réciproque entre l’Esprit-Saint et nous. Courage ! Paix ! Joie !  

 

HEUREUSE PENTECÔTE !

 

 

« On pense ne pas savoir prier. C’est dans le fond sans importance, car Dieu entend nos soupirs, connaît nos silences. Le silence est le tout de la prière et Dieu nous parle dans un souffle de silence, il nous atteint dans cette part de solitude intérieure qu’aucun être humain ne peut combler. »

Frère Roger Schutz (Taizé)

 

 

 

En fait, il nous faut aimer comme Dieu. Dieu connaît les déchéances et les grandes faiblesses de l'homme, mais Il jette son cœur sur notre misère. Dieu se réjouit de nous pardonner. Le pardon consiste à recommencer à aimer avec plus de gratuité et de générosité lorsque l'amour a été mis à mal.

Cardinal Robert Sarah, "Dieu ou rien –

Entretien sur la foi" (ch. VII), Fayard, 2015.

 

 


 

Dieu me portait

n°83 - Janvier 2020

 

Bonne année 2020 !

 

Que Dieu vous bénisse tout au long de cette nouvelle année !

 

 

 

 

 

Un grand merci à Mgr Ginoux pour son accueil si chaleureux fin octobre dernier à Montauban et à Moissac, ainsi qu’à toutes les personnes rencontrées pour leur disponibilité et leur écoute.

Un grand merci également à Père Christian Chassagne et à Marie-Céline Bret pour avoir organisé et animé 2 rencontres fin octobre et début décembre à l’adresse de nos amis réunionnais.

 

 

 

Ci-après vous allez lire le témoignage de Corinne de La Réunion qui, à 15 ans, a eu le courage de dénoncer les personnes qui la maltraitaient en écrivant aux autorités … Elle écrit « Soyez plus rusé qu'eux ! Dire STOP, ça suffit, j'existe et je suis une merveille de Dieu le Père, je mérite d'être aimée et respecter. »

 

Aujourd’hui n’hésitez pas : enfants, adolescents, adultes

 

en métropole et outre-mer à appeler le

 

 « 119 –Enfance en danger »

 

Joignable 7j/7 – 24h/ 24 – appel gratuit et non détectable

 

 

 

Dieu me portait

 

 

Bonjour, je sais que peut-être mon témoignage ne sera pas entendu, mais je n'écris pas cela pour être reconnue, mais pour vous dire, que moi aussi, j'ai été un enfant dans la prière dès l'âge de 7 ans, chez une famille chrétienne. 

 

J'ai connu votre association, quand vous êtes venu dans mon île de la Réunion ; à plusieurs reprises j'ai voulu vous rencontrer, mais, est-ce que l'on peut discuter de son enfance maltraitée, quand le pardon a été donné ? 

 

Tout ce que j'ai à vous dire, c'est que Dieu m'a sauvée, il m'a portée dans ses bras, à chaque fois que je me levais de force à 4 heures du matin, pour m'occuper d'un volailler dès l'âge de 7 ans. Quand j'accompagnais cette dame, pour l'aider de mes petits bras, à nettoyer des centaines de nacos [fenêtre à lames] d'une école primaire avant l'ouverture de l'école (j'avais tellement mal après, mais je me taisais, car, pour elle, j'étais solide). Dieu me portait, quand je passais tout mon temps à travailler, la plupart du temps enfermée dans un garage à trier des lentilles, à d'écosser des haricots et enlever les radicules. Dieu me portait, quand elle m'insultait, me manquait de respect. Dieu me portait quand je n'avais pas le droit d'être malade. Dieu me portait, quand je me baignais à côté d'un vieux lavoir dans la cour et que j'allais aux toilettes dans la vieille toilette sèche au fond de la cour, entourée de tôles rouillés (car je n'avais pas le droit d'utiliser les sanitaires de la maison, de peur que sa famille et elle-même attrapent la galle ou autre venant de moi). Dieu me portait, quand elle m'offrait des jouets et les cassait après pour me punir, car elle m'a vu me reposer… forcement je paressais. Dieu me portait quand, toute nue, elle me lançait des haricots brûlés et très chaud sur ma peau. Dieu me portait, quand elle coupait systématiquement mes cheveux à la garçonne (pour me rendre moins belle). Dieu me portait quand elle m'habillait toute couverte, de peur que les garçons me regardent. Dieu me portait, quand elle m'emmenait chez le médecin pour vérifier si j'étais encore vierge (vu que souvent j'avais des vertiges). Dieu me portait, quand j'étais obligée de boire une brique de lait au chocolat tous les matins et manger une moitié de pain de campagne avec de la confiture, après mes corvées (pour que j'ai des rondeurs, pour le regard des autres et qu'elle s'occupe bien de moi). Dieu me portait quand je ne pouvais pas fait correctement mes devoirs, car il y avait un couvre-feu pour éteindre la lumière dans ma chambre (où cette famille stockait des caisses de bouteilles alcoolisées et des effets scolaires). Dieu me portait, quand j'arrivais en retard à l'école et que je mentais sur ma situation, parce que j'avais peur de cette dame. Dieu me portait, quand j'allais à la place de cette dame, faire l'auxiliaire de vie, tous les soirs auprès de sa sœur handicapée, qu'importe le temps. Dieu me portait, quand il a fallu que je me protège du garçon de cette famille (qui pensait que je l'appartenais). Dieu me portait, quand j'étais obligée de m'enfermer dans ma chambre quand cette famille avait de la visite. Dieu me portait, quand devant l'éducatrice sociale, je jouais, la peur au ventre, à la bonne petite fille modèle, bien propre, bien habillée et heureuse, (car cette dame me faisait peur, en me disant si je disais quoique ce soit, elle irait voir une voyante et allumer une bougie contre moi, pour que je sois punie par Dieu). Tout ce qu'elle me faisait subir, je savais que Dieu me portait. D'ailleurs mon cri d'Amour, mon SOS avant de m'endormir sur un matelas tout déchiré, ma pensée, tout mon être, ma seule prière dans le noir :

 

" MON BON DIEU, UN JOUR TOUT CELA FINIRA." 

 

Je me vois encore, priant sous ma couverture, ayant comme seul ami, seul soutient : DIEU TOUT PUISSANT. 

 

J'accompagnais cette dame à la messe, tous les samedis soir et je ne comprenais pas, pourquoi cette famille ne m'aimait pas, car, tout ce que j'entendais à la messe, c'était l'AMOUR que Dieu a pour l’humanité. 

 

En fait de compte, DIEU M'A PORTÉE DANS TOUTES MES SOUFFRANCES. Je pleurais souvent en cachette, mais, je savais que d'autres enfants souffraient plus que moi à travers le monde et même dans mon île. Je souffrais donc en silence et je discutais tout le temps avec Dieu. De 7 jusqu'à mes 15 ans et même aujourd'hui, Dieu m'a porté et me porte toujours dans ses bras et cette fois-ci j'ai un très grand frère: JÉSUS.

 

Très mal guidée ensuite, je me suis éloignée de l'Église, car, je ne faisais plus confiance en l'Homme, malgré que je sente l'appel d'être religieuse. Voulant tellement être aimée, j'ai cherché l'Amour là où il ne fallait pas, entre les bras d'un homme. J'ai connu plusieurs échecs sentimentaux, de ces relations sont nés 6 enfants. Je ne sais pas si c'est une coïncidence ou pas, je me suis réveillée à 33 ans. J'ai remis de l'ordre dans ma vie et pour une fois, je suis vraiment tombée amoureuse d'un homme et j'étais vraiment engagée dans l'Eglise de Jésus. Mais je suis tombée malade pendant des mois et en même temps je préparais mon mariage, mais là encore, l'appel de Dieu a été plus fort. J'ai annulé mon mariage, j'ai quitté mon fiancé et comme je ne peux plus devenir religieuse, bientôt je serais laïque consacrée chez la congrégation des filles de Marie. 

 

 

 

UN ENFANT DANS LA PRIÈRE, BIEN DIT, CAR, J'AI ÉTÉ UN ENFANT VRAIMENT DANS LA PRIÈRE.

 

 

 

Corinne JANAC. "Dieu m'en est témoin."

 

Ne pas être reçu …

 

Par 2 fois en 2019, je confesse que mon cœur a été meurtri et s’est endurci par l’opposition de certains à la proposition d’UEDLP :

 

-           en mars,  lors de du congrès du Bon Larron, un participant ne comprenait pas qu’une victime puisse témoigner de la Miséricorde devant d’anciens détenus.

 

-          En octobre, à l’annonce de notre venue à Montauban, des victimes de prêtres pédophiles nous ont envoyé des mails vindicatifs nous accusant de prier pour les coupables en oubliant les victimes…

 

Si difficile de vivre la Miséricorde pour les autres au quotidien.

 

Si facile de se déclarer apôtre et même témoin de cette Miséricorde pour les maltraitants, tous les maltraitants et même ceux du quotidien ... si difficile de l'être en actes.

 

Nous sommes tous pauvres et encore plus quand nous sommes à en témoigner en public... Dieu nous éprouve chacun à notre niveau. Reste à ne pas céder à la colère et à l'amertume...

 

Dieu vient panser toutes les blessures, enfant maltraité ET adulte maltraitant. Dieu est Amour, Dieu est Tendresse ! Dieu seul est Saint !

 

Mona

 

 

 

 

Encore merci à tous ceux et celles qui nous font parvenir des timbres et font des dons à UEDLP …vous êtes une aide précieuse nous permettant de continuer à envoyer les bulletins et à diffuser le message d’UEDLP. 

 

 

 

Que le Seigneur fasse couler sa Miséricorde dans les cœurs de chacun : enfant, adulte, priant.                 

 

 


BULLETINS DE 2019


L'Église, corps ulcéré mais Saint !

n° 82 - septembre 2019

 

 

 

Il y a environ 2000 ans, Saint Paul nous a offert cette si belle image du corps pour expliquer ce qu'est l'Église (1 Co 12). Ne l'oublions pas, elle prend encore plus de sens aujourd'hui, alors que L'Église se révèle si fragile.

 

Les pêcheurs ecclésiastiques qui sont dénoncés aujourd'hui sont les ulcères que nous avions bandés : les ulcères, ça fait moins mal quand on ne s'en occupe pas ! Le monde aujourd'hui cherche les plaies de l'église, pour montrer ses faiblesses.

 

Ces plaies sont laides : toutes pourries, insupportables à voir, d'une odeur acide irrespirable... oui.

 

Mais le mystère de la foi, n'est-ce pas de voir même dans les corps les plus abîmés les âmes ? le Christ ? Levons les yeux : ces ulcères sont une partie d'un corps entier, dont la tête est le Christ ! De même, derrière le corps si violent, douloureux, insupportable à voir qu'est l’Église actuelle ; il y a une âme : l'Église est Sainte ! Le Christ et ses successeurs nous l'ont dit, nous l'affirmons chaque jour en disant notre foi !

 

Prenons du recul, posons le regard de Dieu (ce Dieu médecin !) sur ce corps mutilé : nous verrons sa beauté et sa sainteté qui doivent être à nouveau révélées au monde. Prenons soin de ce corps, ne nous laissons pas rebuter par ses quelques plaies ! Ce déballage des plaies est douloureux, bien-sûr. La douleur d'un ulcère est bien plus vive lorsqu'on le soigne.

 

Aujourd'hui tout le corps que forme l'Église souffre atrocement de ces ulcères que l'on découvre; mais il faut passer par là pour soigner le corps !

 

     - D'abord parce qu'un ulcère non soigné se creuse et s'étend : un membre entier peut être atteint, pourri, et alors on ne pourra que l'enlever du corps : laisserons-nous le monde ôter tout un membre au corps du Christ ? Au contraire, il faut soigner ces ulcères quitte à souffrir.

 

     - Mais pour que ces ulcères répétés cessent de nous mutiler, il faut aussi traiter la cause ! Parce qu'un ulcère au pied empêche le corps entier de marcher. On ne peut pas arrêter l'Église à cause de ses

 

plaies, tout le corps doit avancer ! Eh bien, la cause d'un ulcère c'est

 

un problème de vascularisation : les parties du corps qui s'ulcèrent sont celles qui sont trop loin du cœur, qui ont du mal à être irriguées... alors dès que le cœur pompe un peu moins, ces parties ne reçoivent plus de sang.

 

Allons-nous laisser le corps que nous formons se nécroser membre par membre ? Non, allons au cœur, allons pomper ce sang qu'est la prière ! Il faut prier pour ces parties du corps qui nous font honte, même si c’est difficile : cela les irriguera et c'est le seul moyen de cicatriser, de pouvoir remarcher !

 

Les ulcères apparaissent lorsqu'on ralentit : relisons les derniers temps, l’Église n'a peut-être pas assez avancé; se regardant le nombril au lieu d'aller se montrer ! Et dans le corps sacré que nous formons, les vaisseaux se sont bouchés... N'en restons pas là ! Et même si nous n'avons pas le courage de subir la douleur du soin, rappelons-nous que même derrière un corps tout nécrosé vibre une âme appelée à la sainteté; et même déjà Sainte en ce qui concerne

 

l’Église.

 

N'oublions pas aussi de regarder le reste du corps: si les pieds sont ulcérés, les mains restent peut-être belles, alors choisissons d'êtres ces mains au service des autres, ces mains qui bandent, qui accueillent, qui nettoient..! Et regardons ceux qui font vivre le corps, tous nos prêtres et consacrés, tous les laïcs qui irriguent les membres encore en bonne santé, et ont besoin de notre aide pour redonner au corps sa Dignité et révéler au monde sa Sainteté

 

Alors ne restons pas alités à pleurer en étant dégoûtés les uns des autres, ne laissons pas nos petites plaies nous ronger, et ayons le courage de nous soigner, avec l'espérance d'avancer à nouveau tous ensemble, en un seul corps harmonieux et rayonnant, vers le Royaume !

 

Et rendons grâce pour ces plaies déballées, ce n'est que la première étape vers le soin, d'autres suivront, sûrement plus douloureuses (ouvrir les bandes n'est pas le tout, il va falloir nettoyer, curer ces plaies que l'on a dévoilées !) : demandons au Seigneur sa Force afin de supporter la douleur, et sa Paix comme anesthésique... Lui qui, sur la Croix, a accepté que Son Saint Corps soit transpercé par nos pêchés.

 

 

 

Marion M, du réseau des médecins chrétiens des Hauts de France

 

_____________________________________

Jésus a dit à Sainte Faustine :

"A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera" et la miséricorde divine insondable permet la dissipation des plus noires ténèbres à celui qui ouvre son cœur à sa Lumière rédemptrice: "Qu'aucune âme n'ait peur de s'approcher de moi, même si ses péchés sont comme l'écarlate. Ma miséricorde est si grande que, pendant toute l'éternité, aucun esprit, ni humain ni angélique, ne saurait approfondir tout ce qui existe est sorti des entrailles de ma miséricorde. Chaque âme en relation avec moi méditera mon amour et ma miséricorde pendant toute l'éternité. La fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu'il ne se tournera pas vers la source de ma miséricorde."


De la dignité humaine …

n°81 - Juin 2019

 

Bonjour à tous et à toutes,

    Tout d‘abord un grand merci à Aude, présidente du Bon Larron*, pour son invitation à venir témoigner lors de leur rassemblement national le 23 mars dernier. Ce fut un moment intense de communion et de partage : ex-détenus et victimes tous sous le regard miséricordieux de Notre Dieu. Merci à Michel pour son soutien, à Daniel pour le feu de ses remarques, à Nadia-Catherine pour la justesse de son intervention. Merci également à Khaled et à Pierre Marc pour leurs témoignages pleins d’humilité.

    Merci également à Patrick qui a organisé notre venue à la cathédrale d’Amiens le 31 mars et qui a, par ses poèmes et ses chansons interprétées avec tant de foi, témoigné du chemin que Dieu fait dans le cœur des victimes de la maltraitance.

 

Merci à tous ceux qui nous ont rejoints et sont devenus priants (nous sommes plus de 4700 désormais), à ceux qui par un courrier, un mail, des timbres et des dons nous soutiennent.

 

Merci au Cardinal Piat, archevêque de Maurice, et à Monseigneur Aubry, évêque de La Réunion, d’avoir accepté que Père Christian Chassagne devienne notre référent « UEDLP – Océan Indien ».  Merci de votre prière pour soutenir Père Christian dans cette entreprise qu’il a accueilli avec simplicité et amitié.

 

Enfin, l’annonce anticipée du 1er rassemblement diocésain des priants de l’Oise, à l’occasion des 20 ans d’UEDLP, qui aura lieu le dimanche 16 février 2020 à Clermont. Tous les priants des autres départements limitrophes sont bien entendu invités à nous rejoindre. L’Eucharistie sera présidée par Mgr Jacques Benoit-Gonnin qui donnera également un enseignement l’après-midi.  Merci de réserver cette date sur vos agendas (des ramassages en car sont prévus).

Union de prière                                                                                                                                                                       Mona

 

De la dignité humaine …

 

Invitée à intervenir au colloque du Bon Larron * dont le thème était «La dignité humaine » j’avoue avoir été un peu sèche – me revenaient mes cours de Droit vieux de 40 ans, mon cours devant mes élèves de collège sur le respect et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme … enfin rien qui dans mon cœur ne réponde à la demande.

J’ai donc confié tout cela à la prière: « Père, éclairez-moi ; que dire sur la dignité humaine ? » et une réponse s’est imposée à moi devant la croix accrochée au mur : « La dignité humaine,  c’est le Christ en Croix ». Comment Jésus, Lui qui n’avait plus figure humaine par tant de sévices subis jusqu’à la mort infamante sur la croix était-il l’exemple même de la dignité humaine ? Tout simplement parce qu’il n’avait plus figure humaine. Son corps portait les traces de tous nos péchés : de la trahison de Juda qui a par un baiser touché ses lèvres, au reniement de Pierre, jusqu’aux coups de fouet, la moquerie des soldats, le couronnant d’épines et la foule qui le conspue jusque sur la croix. Tous nos péchés sont inscrits sur son être crucifié et, tout en n’ayant plus figure humaine, il montre, par son abandon à la volonté du Père, ce choix divin de nous redonner notre dignité, notre dignité d’homme.

Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? dit l’hymne.

Dieu, dès la Création, quand il crée l’homme et la femme, leur fait ce cadeau de la dignité humaine Et même alors qu’à cause du péché Il va les chasser du Jardin d’Eden, face à leur nudité il leur donne des vêtements de peaux de bêtes et les en habille (Gen 3,21). Combien de fois, au cours des âges, les bourreaux n’ont-ils pas déshabillé leurs victimes pour leur ôter leur valeur d’homme !

UEDLP est une œuvre de miséricorde. Nous confions à nos priants 2 prénoms celui d’un enfant maltraité et celui d’un adulte qui a maltraité un enfant. Deux prénoms, rien d’autre. Pourquoi rien d’autre : par discrétion, parce que la loi nous y oblige, pour éviter au priant de faire des amalgames. Oui, bien sûr, mais aussi et surtout que chacun des 2 prénoms soient sur un plan d’égalité…. Deux êtres humains qui - si nous laissons l’Esprit faire son chemin dans notre cœur – doivent avoir la même valeur dans notre prière car ils ont la même valeur aux yeux de Dieu. Très souvent, les courriers reçus des priants,  nous disent à mots couverts ou simplement par l’expression « je prie bien pour l’enfant » que cette égalité n’est pas vécue par le priant. Notre logique exclue presque automatiquement de la prière celui qui a nos yeux est le plus fautif. Et combien nous sommes prompts à regarder l’autre comme bien plus pêcheur que nous même … là, le regard que nous avons sur la dignité de l’autre est bien inégal.

Mais comment prier avec égale compassion pour l’enfant maltraité et l’adulte maltraitant ?

Peut-être simplement en leur accordant la même dignité que Dieu leur accorde car Lui ne fait pas de différence. Dieu les aime tels qu’ils sont.

Accorder de la dignité à l’enfant, la victime, facile ! Les coups, les humiliations, les privations, les attouchements, le viol ont détruit sa dignité. La personne qui maltraite un enfant tend à lui refuser cette dignité. Les insultes qui souvent ponctuent les coups et les humiliations  en sont un révélateur. Les « Tu  es nul ! Tu ne vaux rien ! »  font perdre à l’enfant sa propre dignité, sa valeur jusqu’à compromettre tout son avenir. Sa confiance en lui est détruite ou reconstruite atrophiée, amputée.  Celui qui porte atteinte à un enfant notamment dans le viol le prive de celle-ci. L’enfant n’est plus un humain mais un objet sexuel et plus l’enfant est jeune plus la volonté consciente ou inconsciente de l’agresseur lui refuse cette dignité. Chaque priant demande au Seigneur que l’enfant puisse se construire, reconstruire cette dignité humaine tronquée ou anéantie … prière facile … qui n’est pas touché par la détresse d’un enfant.

Mais UEDLP confie également le prénom d’un adulte maltraitant … et là … c’est une autre histoire. Une histoire entre Dieu et le priant. Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? dit l’hymne. Qui Donc est Dieu pour nous demander d’aimer l’autre ainsi ?

L’agresseur : cet adulte, ce « salaud » qui a abimé, détruit un enfant …. Il ne mérite même pas notre prière … c’est malheureusement souvent la réaction des personnes à qui ont parlent de notre œuvre.

Pourtant cet adulte est lui aussi digne de notre prière, digne de notre regard fraternel, digne de notre amitié en Christ. Lui aussi, tout comme sa victime, sont créatures de Dieu aimés par lui de façon  incommensurable et entière. Bien sûr la justice humaine est nécessaire pour que chacun puisse se reconstruire enfant comme adulte mais une autre justice, divine cette fois, ne gradue pas les peines si le cœur se convertit. Ainsi chaque priant qui reçoit le prénom d’un adulte doit le présenter à Dieu tout comme il a présenté l’enfant. Prier pour que le système carcéral ne détruise pas un peu plus le cet adulte et qu’il puisse trouver sur sa route des personnes qui lui dise que lui aussi est aimé au-delà de tout ce que la raison peut concevoir.

« La dignité humaine, c’est le Christ en croix » qui par sa mort au calvaire, a offert  à tous, victime, coupable, enfant, adulte cet habit blanc de toute personne sauvée. Que chacun d’entre nous, et moi la première, puissions donner toute mesure à cette phrase de l’hymne «  Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? ».

Mona

* La Fraternité du Bon Larron   a été fondée en 1981 par le Père Yves Aubry, premier aumônier de la prison de Bois d’Arcy (Yvelines). Elle est une association catholique dont la  vocation est d’accompagner les détenus et sortants de prison par la correspondance, la prière et l’accueil amical.

Plus d’informations :  http://bonlarron.org

Ci-dessous un texte envoyé, pendant la Semaine Sainte, par un de nos priants suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris :

 

 

Il est un brasier infiniment plus intense que celui qui a abîmé la cathédrale Notre-Dame. Plus discret, mais ô combien plus profond que tous les feux de haine déchirant notre humanité blessée: l'amour miséricordieux infini et inconditionnel de Dieu pour tous, dans lequel le mal sera consumé jusqu'à la racine, et à la lumière de laquelle se manifeste la dignité infinie de toute personne humaine. Ce feu de la miséricorde ne s'éteint jamais, il est le feu qui guérit, console et pardonne. Ce feu ne craint ni la haine, ni le mépris, ni les rancœurs, il les surpasse tous: "Il faut allumer ce feu de la grâce de Dieu, il faut allumer ce feu de la miséricorde". "Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix et l'homme trouvera le bonheur"

 

Alexandre G

 

Deo gratias

n°78 - mars 2019

 

Bonjour à tous et à toutes,

 

   * Tout d‘abord un grand merci pour votre soutien, vos prières, vos conseils suite à mes interrogations quant à l’avenir d’UEDLP et également pour les dons en argent et en timbres. Et puis deux petits clins d’œil de la Providence ont éclairé mon chemin :

 

-          d’abord une citation de mon évêque Mgr Jacques Benoit-Gonnin : « Dieu donne la visibilité pour le pas d’aujourd’hui ».

 

-          et une petite phrase de Jacques Loew sur une carte envoyée par l’un d’entre vous : « C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière ».

 

Alors Deo gratias pour ce maintenant, cet aujourd’hui, même s’il est assombri par mon manque de confiance en la volonté du Seigneur.

*  Deo gratias également pour le très beau rassemblement diocésain vécu à l’église de Jésus Miséricordieux à Cambuston sur l’ile de La Réunion le 17 février dernier. Grâce à l’engagement et à l’efficacité de Père Christian Chassagne et de Marie-Céline Bret, nos référents UEDLP sur ce diocèse, 400 personnes se sont rassemblées pour célébrer la gloire de Dieu.

Je ne résiste pas à vous partager la réaction d’Antoine :

« Je rentre de Cambuston où l'Esprit Saint m'a conduit aujourd'hui pour le rassemblement annuel.  L'on ne rentre pas chez soi comme en l'ayant quitté le matin après une telle belle journée de ferveur.  Force et confiance sont les mots qui me viennent. J'ai pu partager avec des nouveaux et futurs priants.
C'est du bonheur pour cette œuvre qui vous lie et nous permet d'internationaliser nos prières. Malgré les difficultés rencontrées, (route du littoral fermée) nous étions suffisamment nombreux selon le  Père Christian que nous apprécions de retrouver.  L'Esprit-Saint nous permet de partager sur tous les plans dans cette journée fraternelle. Et rendez-vous est déjà pris pour 2020 avec l'approfondissement dans la connaissance de St Claude La Colombière. Remerciement à Dieu par l'Esprit agissant et bonne suite dans cette bonne année. »

Bon Carême à chacun.                                                                                                                                                 Mona        

 

* Nous avons reçu de nombreuses réactions après la publication du témoignage de Patrick Gody, dans le n° 79 de notre bulletin, auxquelles Père Bruno souhaitait répondre :

 

 Chers amis,

 

Le témoignage bouleversant, bousculant, du feuillet de Noël a amené diverses réactions, douloureuses, choquées ou de profonde communion.

 

Nous redire, même si l'évocation de l'horreur est épuisante à réentendre, que Noël n'est pas d'abord une petite fête gentille, ou même un besoin de souffler, d'avoir une parenthèse, une trêve, dans le déferlement de ce mal qui chaque jour nous arrive par vagues dans les médias. Mais Noël, c'est pour le chrétien, la lumière qui survient dans les ténèbres.

 

Sur les tableaux de la Crèche, on trouvait autrefois au bas de la mangeoire, soit un agneau des bergers aux pattes liées, annonciateur de la passion, soit même une couronne d'épine. C'est peu dire que Noël est introduction tout à la fois au Jeudi Saint (mangeoire), au Vendredi Saint et la Pâques du Seigneur.

 

UEDLP pourrait enfouir de tels textes ou, les publiant, les analyser, régir, argumenter avec ou contre, contextualiser. Mais nous croyons qu'il faut d'abord entendre ces mots du cœur et entendre l'appel à la prière plus insistante, plus endurante.

 

Redire enfin qu'UEDLP, c'est TOUTE maltraitance subie ou infligée. Mais comment ne pas entendre comme chrétiens ce qui se joue dans ce creusement du péché particulier qui se révèle jusqu'au cœur de notre Église, de son magistère !

 

Creuser la blessure ... ce n'est pas qu'un joli slogan, c'est une opération chirurgicale dont Dieu est lui-même le mystérieux chirurgien.

 

Noël et Pâques sont victoire, mais du crucifié ... pour que coule la Miséricorde.

 

Bon chemin de Carême : même en désert chacun peut revenir à la source de notre foi

 

Deo gratias.

                                                                     Père Bruno

 

* Enfin, un grand merci à Michèle Peyret de nous avoir envoyé cette poésie que nous vous proposons de méditer tout en priant pour les victimes et les auteurs des crimes de pédophilie dans l’Église. Que dans le cœur de chacun, une fois que seront mises à nu ces insupportables blessures, ces dernières reçoivent le baume salvateur de la Miséricorde.

Prions aussi pour tous les prêtres qui humblement et chastement demeurent les serviteurs de Notre Seigneur et nous offrent les sacrements de sa Miséricorde.

Prions pour notre Pape et nos évêques pour qu’ils puissent, par-delà le scandale, œuvrer pour la seule Gloire de Dieu.

 

Pourquoi le mal ?

Pourquoi la souffrance ?

Pourquoi la permets-Tu ?

Pourquoi ce mal immense ?

Cette douleur qui nous tue ?

 

Éternelle question

Toujours sans réponse

Brûlante interrogation

Qui dans la nuit nous enfonce.

 

Toi, Dieu Tu n’as pas de baguette magique

Tu ne nous prends pas pour des esclaves

Tu t’investis de compassion authentique

Et ce sont tes saintes plaies qui nous lavent.

 

Toi, ô Christ, Tu nous réponds par ta croix

En venant la vivre avec nous jusqu’au bout

Et dans cet amoureux combat

Tu nous sauves dans l’amour le plus fou.

 

Ici-bas rien n’est pire

Que de voir souffrir un enfant

Ses larmes nous inspirent

La compassion et le déchirement.

 

Notre seule réponse instinctive

Est de le prendre dans nos bras

Avec cette peine si vie

Qui nous porte à le sortir de là.

 

Nous n’avons pas d’explication

Mais des solutions humaines

De compassion et de pardon

Qui nous font supporter nos pires peines.

 

La misère est un scandale

Et dans un monde individualiste

On finit par considérer ce mal

Comme si c’était fatal qu’il existe.

 

Humbles et aimants

 Au milieu de tous nos frères

 Toi, ô Christ, Tu marches devant

 Et Tu nous espères.

 

Heureux ceux qui se lèvent

Pour soulager et rencontrer nos frères

Et qui toujours ont sur les lèvres

Le mot d’amour qu’ils espèrent.

 

 

Réparation pour le Saint Nom de DIEU,

Son Église et Son Œuvre

n°79 - Décembre 2018

 

Bonjour à tous et à toutes,

En cette fin d’année plusieurs sentiments se bousculent dans mon cœur quant à l’avenir d’UEDLP.

-          Comment continuer à vous envoyer les bulletins trimestriels aux plus de 1400 priants-courrier avec cette nouvelle augmentation du prix du timbre annoncée en janvier 2019 : 0.88€ pour la lettre verte et 1.05€ x2 pour les envois vers nos priants à l’étranger (entre 8 et 10% de +).

Encore merci à tous ceux qui nous font parvenir des timbres régulièrement qui sont de plus en plus essentiels à notre fonctionnement.

-          Malgré le dévouement du Père Christian et de Marie-Céline à La Réunion, les différentes rencontres ne se soldent que par une mobilisation modeste des priants.

-          Enfin de nombreuses rencontres pour lesquelles nous avons lancé des invitations n’ont eu aucun écho ou si peu : 5 personnes lors de notre conférence en mars à Beauvais et à deux voix avec Ludo du Bon Larron qui était venu du Sud de la France. A Thiais le 2 juin, 1 seule personne. Quelques personnes également au Sanctuaire des Hauts Buttés le 2 août…

Nous connaissons votre prière fidèle pour l’enfant et pour l’adulte, mais sans votre aide à nous faire connaitre, sans votre volonté à « être disciple du Christ » en invitant d’autres chrétiens à nous rejoindre, sans votre prière pour que notre œuvre se développe… UEDLP ne pourra poursuivre sa mission à faire connaitre la Miséricorde.  Alors merci de votre aide, merci de votre prière et

 

TRÈS BELLE FÊTE DE LA NATIVITÉ

et TRÈS BONNE ET SAINTE ANNÉE 2019

 Mona

 

Merci à Patrick Gody, priant UEDLP, pour ce  beau texte que nous vous proposons – avec son accord –   de découvrir :

Réparation pour le Saint Nom de DIEU,

Son Église et Son Œuvre

 

Toi seul sait depuis combien de temps Ton Église baigne dans la pourriture de la pédophilie,

Et Toi seul sait qui a commis ces crimes  et qui  a refusé de les dénoncer par ‘’obéissance’’ non pas à Ton Saint Nom, mais à satan.

Ainsi satan a pu prospérer au cœur de Ton Eglise avec la bénédiction de tous ceux qui ont parlé de Toi avec des mots qui ont retenti comme des cymbales, tandis qu’ils ne sont  que des sépulcres blanchis.

Leurs mains ont servi à donner ton corps et ton sang qu’ils ont souillé en permanence, après avoir souillé le corps, le cœur, et l’âme de tes petits.

Comment des hommes ‘’dits’’ de DIEU qui s’époumonent à nous faire croire qu’ils ont été appelés par Toi, peuvent-ils avoir répandu la pourriture, tout et en étant protégés par d’autres  sans qu’aucune de leur conscience ne se révolte ?

Comment ont-ils pu regarder la Croix de Ton Fils sans défaillir face à l’innommable de leurs actes répétés ?

En Matthieu 18,5 je rappelle les Paroles de ton Fils Jésus, d’une clarté absolue, sur lesquelles chaque criminel qui a commis et/ou omis  doit méditer jusqu’à temps de baigner dans une rivière de larmes purificatrices.

‘’Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille « moi-même »

Christ ne nous dit-il pas là ? ‘’Ce que vous avez fait à cet enfant, c’est à moi que vous l’avez fait ‘’!!!

Cela est confirmé par ces autres paroles en Luc 17;1-2

‘’Il est inévitable qu’il y ait des causes de chute. Mais malheureux celui par qui  la chute arrive. Mieux vaut pour lui qu’on lui attache au cou une meule de moulin et qu’on le jette à la mer et qu’il ne fasse pas tomber un seul de ces petits. Tenez-vous sur vos gardes.’’

Tu sais que j’ai  également été confronté à  cette horreur en août 1964 à l’âge de 11 ans, mais que j’ai trouvé la force de repousser celui qui a tenté d’abuser de mon innocence et que je l’ai dénoncé !

Tu sais également qu’à la suite de cela j’ai fermé la porte de l’Église et que je t’ai fermé la porte.

Et dans ton immense Amour tu m’as fait traverser un désert de 40 années jusqu’à ce jour béni du 06 Octobre 2006, où  Tu m’as envoyé Ton Fils qui m’est apparu dans Son Corps de Lumière.

C’est  aussi pour cela  que tu me donnes la force et le devoir de poser cet acte de réparation.

Dans ces conditions d’infamie et de trahison permanentes, faut-il encore s’étonner du si peu de  spiritualité en ton église et du déclin de plus en plus marqué de celle-ci ?

Le monde est entre les mains de satan et si tu ne portais pas l’Église avec Ton Fils, elle n’existerait plus.

Maintenant que  le temps  est  venu de la libérer  de cette ignominie, au nom de la radicalité du lien qui unit chaque chrétien à Ton Fils Jésus, un changement  tout aussi radical doit être initié, et ce, jusqu’à temps  que tous ceux qui ont œuvré pour satan soit par commission, soit par omission, soient définitivement écartés parce que leur père c’est le diable et non Toi !!

C’est alors que tu pourras envoyer de nombreux ouvriers pour une  moisson nouvelle si tel est Ton Souhait.

Et tandis que notre monde humain est entré depuis l’ère de l’industrialisation, dans l’obsession  de l’augmentation d’un taux de croissance qui finira carbonisé sur l’autel du ‘’fini humain,’’ je lance ce  cri  vers Toi pour que naisse dans les cœurs et les âmes la prise de conscience que seul Ton Amour peut faire grandir éternellement le  taux de  croissance de Ta Spiritualité Infinie.

Enfin, au nom de l’Amour que Tu  Es et des ¨Paroles de Ton Fils en Matthieu 5 ; 43-45, il reste pour tous ceux qui sont encore debout et qui veulent et doivent le rester par fidélité à Ton Saint Nom, religieux et  laïcs confondus, à prier toujours plus pour ces âmes actuellement damnées, afin qu’elles te reconnaissent Toi et Toi Seul, et  qu’elles soient je le souhaite de tout mon cœur autant que de toute ma douleur, arrachées des mains de satan.

 Patrick Gody, novembre 2018

 


 

La prière d’un pauvre,

qui prie pauvrement

pour d’autres pauvres

n° 78 - juin 2018

 

 

Bonjour à tous et à toutes,

Rendons grâce au Seigneur pour cette belle rencontre vécue auprès de la Communauté des Annonciades de Thiais ce 2 juin dernier.

Rendons grâce au Seigneur pour le beau témoignage d’une des sœurs de cette communauté. Par une seule petite phrase, elle nous a dit son cœur en disant : « Je vous assure de ma prière pour mes deux petits. ».

Combien il est réjouissant t’entendre ces mots et combien ils peuvent nous aider à laisser le Seigneur nous guider à prier d’une même compassion pour l’enfant maltraité et l’adulte maltraitant qui nous sont confiés.

Rendons grâce au Seigneur pour Mickaël Jouffroy qui a été ordonné prêtre ce dimanche 17 juin en la cathédrale de Beauvais.

Et unissons notre prière pour Sébastien qui chemine vers l’ordination diaconale en octobre prochain.

Tous les deux sont priants UEDLP depuis des années et tous deux du Diocèse de Beauvais.

Rendons grâce au Seigneur pour l’invitation que nous a été faite de participer le jeudi 2 août au pèlerinage de la Portioncule au Sanctuaire Saint Antoine des Hauts-Buttés à Monthermé dans les Ardennes françaises et d’y témoigner. Nous espérons vous croiser et prier avec vous, notamment avec nos amis belges, priants UEDLP ou non.

Enfin nous souhaitons à tous ceux et celles qui pourront en profiter de bonnes vacances estivales … ou hivernales, selon l’hémisphère où l’on se trouve… et notamment  à nos priants sud-américains, africains, australiens, malgaches,  mauriciens et réunionnais.

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La prière d’un pauvre,

qui prie pauvrement pour d’autres pauvres.

 

LE péché, finalement, ce ne sont pas les gros péchés tels qu’ils apparaissent à nos yeux.

LE péché, c’est le manque de Miséricorde, l’incapacité à être Miséricordieux.

LE péché, c’est le refus de faire Miséricorde.

C’est LE péché, car contre cela, Dieu lui-même qui nous a créé à son image, libres, ne peut rien.

La Petite Thérèse l’avait bien senti : « On pourrait croire que c’est parce que je n’ai pas péché que j’ai une confiance si grande dans le bon Dieu. Dites bien, ma Mère, que, si j’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance ; je sens que toute cette multitude d’offenses serait comme une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent. »

Ceci acquis, Dieu me sera miséricorde, il reste à ce que moi, je devienne aussi miséricorde, car nous lui demandons à l’enseignement du Sauveur : pardonne-nous comme nous pardonnons aussi (Mt 6,12). Et aussi : c’est à la mesure dont vous pardonnerez qu’il vous sera fait miséricorde (Mt 7,2). Et ce refus révèle alors que je croyais être avec et chez le Père, mais qu’en vérité, je suis dehors, refusant d’entrer (Luc 15, 28)

Les broutilles d’un ami, je sais pardonner.

Mais ce pardon, jusque-là, de la méchanceté des méchants … Ça, je ne le sais pas. Le mal qui parfois même se renouvelle, épuise ma pauvre bonne volonté qui s’essayerait même à pardonner.

Et quand bien même ce mal appartient au passé, ce souvenir me ronge, la douleur encore active qui m’assaille, jusque dans mes cauchemars.

Et surtout, si Dieu pardonne, je ne peux imaginer et encore moins désirer me retrouver un jour réconcilié avec cet autre, celui qui m’a blessé, au ciel. Si Dieu le sauve, je peux aller jusqu’à demander à me retrouver en enfer pour ne pas vivre le face-à-face.

Alors il me reste, même de mauvaise bonne volonté, à obéir à l’injonction du Christ : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous persécutent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent (Mt 5, 44).

Tel peut refuser … c’est trop énorme, impossible.

Mais moi, j’ai essayé … et j’ai réussi.

Mais, peu à peu, j’ai réalisé que ma prière était bien pauvre. Je priais de fait pour telle ou tel, mais avec un cœur dur, méprisant, sans beaucoup d’espérance de leur conversion, et surtout, sans joyeux désir de les retrouver, un jour, au ciel.

Bref, j’ai découvert que ma prière pour ces pauvres, était une pauvre prière.

Dieu me pardonne à chaque confession, et peu à peu, il m’a rappelé mes péchés et m’a invité à ne pas comparer. Mon jugement sur les autres que je n’aime pas, ou si mal, si difficilement, est sévère, dur, et toujours injuste.

Et moi qui compare, qu’est-ce que je sais de leur degré de responsabilité ?

Et surtout, Dieu qui pourrait comparer et tous nous damner, n’aime pas la mort du pécheur (Ez 18, 23), alors que pour moi, la mort de ces ‘salauds’, ces autres, ne m’est pas si insupportable. Et si mes fautes me semblent mineures, peccadilles, est-ce que je mesure la grâce d’avoir été sauvegardé des grands péchés, et que ma vertu est toute grâce de Dieu dont la miséricorde m’a devancé.

Bref, quand je prie, j’ai appris à ne jamais oublier que je ne suis pas un riche qui prie. Cela, c’est la prière du pharisien. Mais que je ne peux prier légitimement que si je sais que je suis moi-même pauvre gracié.

Il n’y a que Christ qui a été un riche qui a légitimement prié richement pour les pauvres. Car dans sa tendresse, il a su se faire pauvre pour nous rejoindre et nous sauver.

Finalement, j’ai découvert que la prière ne vaut que si elle est celle d’un pauvre qui sait prier pauvrement pour un autre pauvre.

La prière de l’arrogant ne sert pas Dieu et dessert même le priant.

Seule la prière d’un pauvre priant pauvrement pour un autre pauvre peut être agréée du Père, et servir au chemin de cet autre pauvre que Dieu veut confier à ma pauvre prière.

On voit bien que notre prière en UEDLP nous conduit à cette conversion de nos prières.

Quel cadeau de le découvrir et de pouvoir en vivre !

Mona et Père Bruno

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Seigneur, nous voulons prier pour les bourreaux, mais tout seuls, nous n'y arrivons pas.

Dans ce monde de barbarie, comment vivre en vérité ton second commandement ?

C'est toute l'humanité qui est malade. Nous confondons justice et pardon,

Nous ne savons pas comment prier d'un cœur sincère pour ceux qui torturent et qui tuent.

Toi, Seigneur, tu as souffert de la méchanceté des hommes,

et tu n'as retenu contre eux qu'amour et compassion devant leur aveuglement.

Que peuvent apporter de plus à l'immensité de ta miséricorde nos prières défaillantes ?

Et pourtant, Seigneur, nous osons croire que tu attends de nous non seulement de lutter pour que cesse un jour cette déchirure profonde dans notre humanité, mais un surcroît d'amour qui nous associera à ton œuvre de rédemption.

Début de la « Prière pour les bourreaux » de l’ACAT


La nécessité de rendre

le monde plus humain

n°76 - mars 2018

 

Bonjour à chacun et à chacune d’entre vous. Que le Seigneur vous bénisse.

Merci Seigneur pour tant de bienfaits !

Notre œuvre vit son "bonhomme de chemin" commencé le 15 février 2000, il y 18 ans désormais. Que de grâces reçues au cours de ces nombreuses années.

Merci Seigneur pour tant de bienfaits !

o pour les deux rencontres vécues sur le diocèse de Versailles:

o un grand merci à la Paroisse des Mureaux et en particulier à ses prêtres et à Christiane Robeiri pour la belle rencontre vécue le 24 février.

o   un grand merci également au Père Dominique et à son équipe pastorale pour avoir organisé un temps d’action de grâce et de fraternité le 4 mars à Sartrouville.

          Merci Seigneur pour tant de bienfaits !

 o pour le témoignage commun de Ludovic Perez de la Fraternité des prisons « Le Bon Larron » et d’UEDLP qui aura lieu le 16 mars à 20h00  à la maison diocésaine de Beauvais. (101 rue de la Madeleine)

         Merci Seigneur pour tant de bienfaits !

o  pour le rendez-vous que nous vous proposons le 2 juin au  Monastère de l’Annonciade de Thiais (38 Rue Jean François Marmontel, 94320 Thiais)

En ce temps de Carême, nous vous proposons de méditer un texte de Saint Jean-Paul II. Puisse-t-il éclairer notre regard que nous portons aux autres, ceux pour qui notre cœur est de pierre, ceux pour qui notre cœur n’est pas encore assez miséricordieux .

 

La nécessité de rendre le monde plus humain

 

«  Si le pape Paul VI a indiqué à plusieurs reprises que la « civilisation de l'amour » était le but vers lequel devaient tendre tous les efforts dans le domaine social et culturel comme dans le domaine économique et politique, il convient d'ajouter que ce but ne sera jamais atteint tant que, dans nos conceptions et nos réalisations concernant le domaine large et complexe de la vie en commun, nous nous en tiendrons au principe « œil pour œil et dent pour dent » (Ex 21,24; Mt 5,38), tant que nous ne tendrons pas, au contraire, à le transformer dans son essence, en agissant dans un autre esprit. C'est aussi dans cette direction que nous conduit le Concile Vatican II, lorsque, parlant d'une manière répétée de « la nécessité de rendre le monde plus humain » (GS 40), il présente la mission de l'Église dans le monde contemporain comme la réalisation de cette tâche. Le monde des hommes ne pourra devenir toujours plus humain que si nous introduisons dans le cadre multiforme des rapports interpersonnels et sociaux, en même temps que la justice, cet amour miséricordieux qui constitue le message messianique de l'Évangile.

      Le monde des hommes pourra devenir « toujours plus humain » seulement lorsque nous introduirons, dans tous les rapports réciproques qui modèlent son visage moral, le moment du pardon, si essentiel pour l'Évangile. Le pardon atteste qu'est présent dans le monde l'amour plus fort que le péché. En outre, le pardon est la condition première de la réconciliation, non seulement dans les rapports de Dieu avec l'homme, mais aussi dans les relations entre les hommes. Un monde d'où on éliminerait le pardon serait seulement un monde de justice froide et irrespectueuse, au nom de laquelle chacun revendiquerait ses propres droits vis-à-vis de l'autre...

      C'est pourquoi l'Église doit considérer comme un de ses principaux devoirs -- à chaque étape de l'histoire, et spécialement à l'époque contemporaine -- de proclamer et d'introduire dans la vie le mystère de la miséricorde, révélé à son plus haut degré en Jésus Christ. »

Saint Jean-Paul II

Encyclique « Dives in misericordia » ch. 7, §14

(trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

On a beau être prêtre depuis plus de 30 ans, on en découvre sans cesse, c’est évident, mais c’est aussi merveilleux !

Voici peu, je découvrais la “Messe 43” du Missel Romain qui nous invite à “Prier pour ceux qui nous font du mal” … Quelle justesse.

Je découvre aussi peu à peu combien le thème de la Miséricorde arrive, je pourrais dire, des deux côtés, des deux cœurs des deux Saints Cœurs de Jésus et Marie.

On le sait du côté du Sacré Cœur, au XVI° siècle avec Sainte Marguerite-Marie et notre saint patron Saint Claude La Colombière, et au XX° siècle avec Sainte Faustine et Saint Jean-Paul II.

Mais je réalise, si je peux dire, qu’il en va de même du côté du Saint Cœur de Marie.

A Lourdes, voici 160 ans, il était demandé de prier “pour les pêcheurs” et à Fatima, il y a 101 ans, il était demandé aussi de prier et de faire pénitence “pour le salut des âmes qui en ont le plus besoin”.

Si on contemple un peu ces divers messages, force est de constater que tout converge.

Là encore, c’est évident de la part du Ciel, du Fils de Dieu et de sa Mère en si parfaite union, et c’est beau à contempler !

Je n’y peux rien, je suis touché, et je suis heureux de vous partager ce qui surgit dans ma prière et ma contemplation.

Le Ciel ces deniers siècles, focalise son œuvre sur ce décentrement de notre prière.

Voici un siècle, on priait encore à ce qu’il parait, en chantant : “Je n’ai qu’une âme, et je veux la sauver !” … qu’une âme … la mienne seule semble m’intéresser.

Aujourd’hui, on décentre le regard, on inverse l’intention :”Je n’ai qu’une âme à sauver, celle de plus pêcheur d’entre les hommes”

Vous en conviendrez, en soi, rien de neuf. Tout ceci n’est que du pur Évangile : le Bon Pasteur cherche … la centième brebis.

Mais il semble que le Ciel sente la nécessité de nous le rabâcher infiniment.

Et UEDLP est heureux de concourir, à sa modeste place, à cette évangélisation de notre prière de chrétiens souvent un peu païens !

Quel bonheur!

Père Bruno

 

 

Enfin un très beau témoignage d’une priante, Agnès :

« Votre belle proposition, prier pour l’enfant, l’innocent, la victime, ET pour la personne qui lui fait du mal, continue à me faire voire la vie autrement. A ces 2 prénoms, j’ajoute le mien pour constituer un " petit groupe de 3 pauvres pèlerins " dont le Point Commun est ce désir de bonheur, de lumière, de paix, d’amour, de pardon = Jésus.

Je rêve que nous 3, pauvres pèlerins, nous retrouvions un jour, tout heureux, tout contents, sauvés ! Pour Chanter notre grande louange émerveillée à Notre Père. C’est un peu comme ça que je vois les choses en ce moment. »


COLÈRE ET MISÉRICORDE

n° 75 - Décembre 2017

 

Bonjour à chacun et à chacune d’entre vous.

 

En cette fin d’année rendons grâce à Dieu pour toutes les personnes que nous avons rencontrées et tous les lieux où UEDLP a été accueilli : le Canada, l’Ile Maurice et de nombreux diocèses français : La Réunion, Arras, Reims, Moulins, Créteil, Clermont-Ferrand, et bien sûr de Beauvais, notre diocèse.

Et pour répondre à la question d’une priante du diocèse de Dijon reçue il y a quelques jours avec des  timbres si précieux à la poursuite de nos envois : « Avez-vous de nouveaux priants ? J’en étais à 3500. ».  Eh bien, nous avons dépassé en novembre les 4500 priants !

Gloire et louange à toi Seigneur !

Notre prochaine rencontre aura lieu le samedi 24 février après-midi dans la paroisse des Mureaux dans le diocèse de Versailles. Plus d’informations vous seront communiquées via notre site et Facebook. Néanmoins, vous pourrez contacter Christiane Robeiri des Mureaux par courriel : lepoivron@hotmail.fr 

Enfin nous vous souhaitons un  TRÈS BEAU ET SAINT NOËL

 

COLÈRE ET MISÉRICORDE

En lisant le magazine diocésain « Missio », distribué gracieusement dans de nombreuses paroisses par des bénévoles – que je remercie grandement –, un éditorial de mon évêque m’a donné à méditer :

Colère ? Et après ?

A un moment ou à un autre, la colère est une réaction naturelle qui surgit dans le cœur de tout être humain. En schématisant, il est possible de lui voir deux sources. L’une plonge dans un « ego » blessé, tenté par la violence et la suppression de l’adversaire ; l’autre est provoqué par une forme d’injustice en certaines circonstances.

Le premier travail humain consiste à diagnostiquer la cause de la colère ; ensuite, pourra venir la réaction. Dans le premier cas, la reconnaissance de la part d’orgueil appellera une réaction faite d’humilité. Dans le second cas,  il s’agira de savoir comment établir la justice. Dans les deux cas, la colère ne saurait justifier la destruction de l’autre ! La maîtrise de soi et du recul aideront à construire un avenir juste et fraternel. Au-delà de la colère, l’important est l’avenir et sa fécondité dans la charité.

Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis

pour le département de l’Oise

reproduit avec l’aimable autorisation du journal Missio

 (n°17 – septembre 2017)

 

En fait, si j’ai résonné à l’article de mon évêque, c’est suite à ma réaction liée à l’annonce, par un de nos priants, d’un cas de maltraitance extrême et physique sur un petit garçon dont je tairai le prénom.

D’abord, la colère sourde et silencieuse devant tant d’horreurs décrites et ma prière pour l’enfant. Mais rien pour les adultes coupables ; mon cœur mais aussi ma conscience refusait la prière allant jusqu’à argumenter ma position devant Dieu. Cette colère avait obscurci la Miséricorde qui est à l’œuvre dans d’UEDLP.

Comment des parents peuvent faire  cela à leur enfant ? Comment voir ces personnes comme des frères et sœurs dignes de ma prière ? Il était évident que mon cœur n’était pas indifférent au sort de ses parents, mais si ma prière était, elle n’était que cris et réprobation et condamnation.

Il m’a fallu plusieurs longues heures pour que l’Esprit Saint puisse apaiser mon cœur.

D’abord la prise de conscience de cette colère, puis par la grâce de la conversion, la re-connaissance de ces adultes « pauvres » comme mon frère et ma sœur, eux aussi, créés par Dieu et aimés du même Amour que moi.

Par mes forces seules, la colère aurait pu persister, voire se transformer en haine et en sentiment de vengeance. Mais avec la force de l’Esprit, la grâce de la prière m’a été redonnée. Car comme il est dit au chapitre 15, versets 4-5 de l’Évangile selon Saint Jean, je ne puis rien sans l’aide du Christ :

« Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. »

Comme le dit Mgr Benoit-Gonnin : « Au-delà de la colère, l’important est l’avenir et sa fécondité dans la charité ».

Aussi si mon cœur est prompt à condamner, par la grâce de Dieu, ma conversion devient source de miséricorde reçue et redonnée :

-          reçue dans le Sacrement de la Réconciliation,

-          redonnée par la prière renouvelée et revivifiée pour ces adultes qui font souffrir des enfants.

 Que le Seigneur donne à chacun et à chacune la grâce que j’ai reçue : celle d’entrevoir mon cœur de pierre se fissurer un peu pour que la Miséricorde fasse son œuvre d’Amour.

Telle est mon espérance et ma prière.

Mona

Visite à La Réunion et à Maurice

N° 74 – Septembre 2017

Bonjour et union de prière !

Au mois de juillet nous avons vécu un temps de grâce lors de notre visite à La Réunion et à Maurice.

Rendons grâce au Seigneur pour ces merveilleux moments et rencontres. Tant de temps de prière, de visages, de paysages sont gravés dans nos cœurs !

Merci Seigneur !

 

 A La Réunion avec Mona et le père Bruno du 11 au 16 juillet 2017

Le Seigneur a fait des merveilles ! Magnificat !

Avec cette belle œuvre de prière « UEDLP » la visite de Mona et du père Bruno dans notre diocèse est une grâce de l’année de la Miséricorde. En effet depuis l’Année Sainte de la Miséricorde les « Petites Flammes de Miséricorde » continuent à répandre le feu de l’amour et de la joie. Nous avons vu croître le nombre de priants après des temps forts de rencontres et d’actions de grâce. Nous nous sommes réunis dans deux des quatre églises où avait été  ouverte la Porte Sainte : à  Cambuston église Jésus Miséricordieux le 10 juillet 2016 et à Colimaçons Saint-Leu église du Sacré Cœur le 24 septembre 2016.

    Le 26 février 2017 nous avions rendu hommage à notre saint patron saint Claude la Colombière au cours d’une rencontre à Cambuston. Pour l’Eucharistie fervente et joyeuse le Seigneur nous avait fait un beau cadeau : nous avions fait la connaissance de Jean Noël DALY, qui nous faisait découvrir le chant « Un enfant dans la prière » et il est resté fidèle à nos rencontres UEDLP !

Gloire et louange à toi Seigneur !

Mona et le père Bruno nous ont partagé des moments forts vécus au cours de leurs diverses rencontres en France ou dans d’autres pays, en nous livrant aussi quelques-uns de nombreux témoignages qui les ont touchés.

Dans notre diocèse beaucoup de priants n’ont pas pu être avec nous en raison de leurs vacances en famille à la Réunion ou en Métropole. D’autres priants ont appelé : décès, soucis de santé…J’ai été très touchée... Quel attachement à cette belle œuvre de prière ! Nous les avons portés dans nos prières.

Nous, chrétiens, « les vrais chrétiens » comme le dit si bien, père Bruno », qui avons choisi de suivre Jésus, avons pour mission d’aider notre prochain, nos frères à choisir la bonne direction, à nous évangéliser pour évangéliser les autres.  C’est cela aussi notre rôle de priant, car nous avons à prier encore plus pour l’adulte maltraitant, le méchant afin qu’il retrouve Le Chemin ! L’enfant, l’adulte et le priant nous sommes « enfants de Dieu » et nous suivons  Ce Chemin pour grandir dans la foi afin d’être des témoins vivants de l’Amour de Dieu.

Avec la devise de « UEDLP : creuser  la blessure pour que coule la miséricorde » Mona et le père Bruno nous ont rappelé les trois principes de cette œuvre de prière : la gratuité, la liberté et l’endurance. Ce qui veut bien dire que nous n’avons aucune contrainte, et ce n’est pas « une chaîne de prière ».

Merci Seigneur

~ pour Mona et le père Bruno qui ont fait le déplacement. Ils nous ont vraiment réconfortés, non seulement en tant que priants ou futurs priants, mais en tant que baptisés : Dieu nous aime chacun tels que nous sommes ! Leur attachement à cette belle œuvre de prière et leur témoignage nous ont encouragés, aidés à avoir un cœur disponible à l’écoute de la Parole de Dieu, afin de découvrir ou redécouvrir l’Amour de Dieu et sa miséricorde infinie !

Merci Seigneur

~ pour le beau temps pendant toute la semaine, pour la route libre tout au long de nos déplacements car les planteurs avaient arrêté leurs manifestations.

Merci Seigneur

~ pour nos sœurs dominicaines de Saint-Denis et nos sœurs du Carmel des Avirons qui ont accueilli  Mona et le père Bruno.

Merci Seigneur

~ pour le père Bernard Antaya qui nous a aidés et soutenus dans l’organisation de ces rencontres malgré les charges de son ministère.

~ pour  les prêtres, les priants et leurs amis, qui  nous ont accueillis en paroisse, chaleureusement, dans la joie et la simplicité : La Source, Saint-Paul, La Ravines des Cabris, Colimaçons, Sainte-Rose et Cambuston.

~ nous avons pu vivre l’Eucharistie dans la joie et l’action de grâce : avec l’homélie du père Bruno, et bien sûr nous avons chanté « Un enfant dans la prière » qui résonnait dans notre cœur à chaque rencontre    

~ pour les moments fraternels « incontournables » autour des marmites pour le repas partagé, des belles rencontres qui nous ont permis de créer des liens d’amitié.

Merci Seigneur

~ pour la disponibilité de Mona et du père Bruno, à chacune des rencontres ils ont pris du temps pour se mettre à l’écoute des personnes désirant confier et partager leur situation personnelle : que de sourires et de visages épanouis au moment du départ ! Tous se pressant de faire leur inscription afin d’obtenir les prénoms….Mona avait tout prévu : elle avait sa liste sous la main !  

~ avec Marie à la suite de Jésus nous apprendrons à « rendre Amour pour Amour », devise du père Boiteau, à qui la paroisse de Cilaos avait rendu hommage. Quelle joie pour Mona de nous la faire intérioriser !

Merci Seigneur

~ pour Jean Noël DALY qui a mis en musique cette belle prière « Un enfant dans la prière »w, il nous a accompagnés avec ses amis lors de nos rencontres : que de joie et d’émotions lors de la messe de clôture à Cambuston en l’église Jésus Miséricordieux !

Merci Seigneur

~ pour Eulalie qui m’a donné son « OUI » pour m’accompagner lors des rencontres. Elle a été très heureuse, car c’était « son pèlerinage »…

-pour toutes les personnes qui m’ont soutenue et aidée dans toute l’organisation.

   Je rends grâce au Seigneur de m’avoir choisie pour cette mission avec Mona et le père Bruno

« Merveilles, Merveilles que fit pour nous le Seigneur » !

Unissons-nous à la Miséricorde de Dieu.

Bien fraternellement.

 

Marie-Céline, référente laïque UEDLP à La Réunion

 

Du 17 au 20 juillet : Maurice

De nouveau, il nous faut remercier le Père Christian Chassagne pour ses amis de l’ile Maurice, ile voisine de la Réunion, qu’il a intéressés à UEDLP et à notre accueil chez eux :

Merci donc d’abord au Père Jean-Claude Veder qui a tout organisé pour notre court séjour : messes, conférence, visites à des homes d’enfants, aux vicaires généraux, à l’institut de formation, aux médias diocésains, au Carmel ...

Merci aussi à ceux de la petite équipe si sympathique qu’il a mobilisée pour nous accompagner et introduire partout, à savoir Vylet Moothia et Vincent Seetaram.

Merci enfin, à Nicolas Prodigson, autre ami du Père Christian, qui nous a pris en charge dès l’aéroport puis a été d’un bel accueil, chez lui à sa table et nous véhiculant sur toute l’ile.

Père Bruno

 

Que de merveilleux souvenirs ! Tant de rencontres, de regards, de temps de prière, de repas, de chants partagés.

L’accueil si chaleureux au Carmel à Solferino, le témoignage devant des personnes âgées et leur dire l’importance de leur prière bien au-delà de leur sentiment de l’inutilité… et ces beaux moments passés avec les enfants que la vie a blessés, leurs rires et cette tendresse partagée et la joie de se savoir tous aimés par Dieu.

Enfin la messe à Pointe aux Sables animée par les hommes de ZVZ et cette fabuleuse matinée dans le quartier d’Anoska : que de joies ! Que de foi ! Merci Seigneur !                                                                                             Mona

 

Pour écouter le chant « Un enfant dans la prière » composé par Jean-Noël sur les mots d’une prière de Mona. Un grand merci également à Jean-Raymond et Grégory pour la guitare et les voix, merci de cliquer ICI

 

1917 - 2017 Fatima

n°73 - Juin 2017

Bonjour à toutes et à tous,

Tout d’abord, en ce mois de juin, nous vous souhaitons, pour ceux et celles qui pourront en profiter, de très bonnes vacances.

Qu’il soit donné à chacun(e) d’adorer Dieu dans sa Création :

« Ah! Seigneur Eternel, Voici, tu as fait les cieux et la terre

Par ta grande puissance et par ton bras étendu:

Rien n’est étonnant de ta part »       Jérémie 32,17

Un grand merci à tous ceux qui nous accueilli ces derniers mois et nous ont permis de présenter UEDLP :

-          Père Georges et Charles au Sanctuaire Saint Antoine des Hauts Buttés dans les Ardennes, fin avril.

-          Marie-Annick, responsable régionale et Gérard, responsable diocésain  des Équipes du Rosaire, lors du rassemblement diocésain à Moulins sur Allier, en mai.

Merci également à Emmanuelle-Elisabeth qui a organisé une nuit d’adoration aux intentions d’UEDLP à Sucy en Brie, mi-juin.

Un merci aussi :

-           au Père Bernard et à Marie-Cécile qui ont œuvré pour mettre en place notre venue et nos interventions à La Réunion du 11 au 16 juillet (nos ami(e)s réunionnais(e)s trouveront le programme en pièce jointe)

-          au Père Jean-Claude et à Nicolas qui ont œuvré pour mettre en place notre venue et nos interventions à l’ile Maurice du 17 au 20 juillet (nos ami(e)s mauricien(ne)s trouveront le programme en pièce jointe)

Merci de nous accompagner par votre prière fraternelle lors de ces séjours qui nous permettrons de rencontrer les très nombreux priants de l’Océan Indien.

 

« 1917-2017 Fatima »

 

Comme beaucoup en ce printemps, nous avons pu célébrer le Centenaire des apparitions de Fatima, et nous étonner sans devoir être surpris, au-delà des apparences, de retrouver là encore, ce même thème de Miséricorde.

Les apparences, c’est le côté qui semble bien vieillot aux modernes que nous sommes, en 2017, de l’enfer. En effet, il y a juste un siècle, en juillet 1917, entre autres apparitions, messages et visions, Marie va faire voir aux trois enfants, l’enfer.

Aujourd’hui, cela nous choque. Pourquoi Marie montre-elle aux enfants ce spectacle de l’enfer ?

On peut imaginer une première réponse : ce serait pour les effrayer, et les inviter de façon décisive à choisir le chemin du ciel.

Mais cela n’est pas dans l’ordre de l’Amour, et ces enfants sont plutôt de gentils enfants, déjà bien orientés vers le ciel. Ce ne peut donc être cette raison.

On peut imaginer une seconde raison : ce serait pour leur confier un message, message de menace, à transmettre de façon décisive à ceux de ces hommes qui s’obstinent dans le péché grave, de blasphème contre Dieu et d’injustice envers leurs semblables.

Mais, cela n’est pas non plus dans l’ordre de l’amour et moins que jamais, cette menace n’impressionne aujourd’hui le pécheur endurci, et puisque Dieu n’aime pas la mort du pécheur, il faudrait autre chose pour amener celui-ci à se convertir.

En fait, il doit y avoir une troisième raison, qui sera la bonne : si le ciel informe les enfants du drame de l’enfer, c’est pour les inviter eux, à entrer en plus grand amour envers les pécheurs, pour s’immerger dans la prière et la pénitence pour la conversion et le salut des pécheurs.

C’est pour inviter ces enfants à progresser en vie chrétienne afin de devenir miséricordieux comme le Père

C’est pour éveiller leur cœur à ce désir de salut envers ces frères pauvres, endurcis dans le péché.

On retrouve le même engagement de Thérèse de Lisieux envers Panzini qui va être guillotiné. Condamné à mort sur la terre par la justice des hommes, il faut surtout le sauver de la mort éternelle.

Et vous imaginez aisément, on retrouve Un Enfant Dans La Prière, dont le message est de même nature, non seulement aider l’enfant maltraité à vivre un chemin de résilience, de résurrection, mais aussi, le maltraité à sortir de son péché, de son crime, afin que lui aussi, se convertisse, retrouve sa vocation d’enfant de Dieu et de frère de sa victime.

La conversion des trois enfants à cette compassion pour les pécheurs endurcis en péril d’enfer est de même nature évangélique que la compassion qu’UEDLP propose non seulement envers la victime mais aussi envers le méchant, afin qu’il soit sauvé. Et comme les trois enfants, le priant en UEDLP est invité à devenir prière pour le maltraitant.

Il faudrait juste ajouté, éclairés par le massage de Fatima, à devenir prière ET pénitence.

Thérèse, Fatima, UEDLP sont de même nature, évangélique. Il est donc normal de repérer ce même essentiel :

-          la vie chrétienne, n’est pas un appel à devenir des justes, pour sauver notre vie ; en cela, nous serions encore égoïstes.

-          la vie chrétienne, c’est un appel à vouloir pour les autres la miséricorde que nous savons avoir reçue nous-même de Dieu ; en cela, nous devenons généreux comme le père.

Bien sûr, c’est Christ seul par sa croix qui nous sauve, mais il veut que nous entrions dans son ouvrage, il veut nous associer à l’œuvre du salut, chacun un peu, et Marie totalement.

Ainsi va la justice de l’évangile, qui veut que les chrétiens progressent en compassion pour les pécheurs, afin que, par leur prière et leur pénitence, ils s’unissent à la Miséricorde de Dieu.

C’est peut-être ainsi que nous deviendrons saints, non pas juste pour être nous-même sauvés, mais généreux en intercédant pour le salut des autres.

C’est ce qui manquait aux pharisiens, qui eux aussi avaient le souci de leur propre salut et étaient indifférents et même hostiles envers les pécheurs qu’ils ne considèrent pas comme leur frère en état de mort spirituelle, Luc 15, 32.

Saurons-nous, en ce centenaire de Fatima, avoir entendu ce message de Marie - aux trois enfants, aux témoins d’alors et à nous aujourd’hui -  que le ciel compte sur nous pour aider les autres, par une prière plus intense et une pénitence aussi renouvelée.

Grandirons-nous dans cet amour du Père pour les pécheurs en ayant comme le Père, cette compassion pour le salut des pécheurs, non pas seulement pour éviter un enfer si nié aujourd’hui, mais aussi pour leur éviter un dur purgatoire.

Prières de l’Ange et de Notre Dame, apprises aux enfants :

« Ô mon Jésus, pardonnez-nous tous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer, et conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. Et que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts, reposent en paix »

« Ô Jésus, c'est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs, pour le Saint Père, et en réparation des outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie, que je veux offrir cette pénitence »

« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas »

 

Miséricordieux comme la Mère

n°72 - Mars 2017

 

Bonjour à toutes et à tous,

Ce début d’année est déjà inondé de grâces :

-          nous sommes plus de 4000 priants dont plusieurs dizaines depuis le début de cette année.

 


-          Sœur Carmen Gravel a été nommée par le cardinal Lacroix, référente à Québec aux côtés de Père Loyola Gagné. Que tous deux soient remerciés pour leur dévouement.

-          UEDLP a proposé, grâce au Sanctuaire de Notre-Dame de France- Reine de la Paix à Baillet-en-France (Val d’Oise), une neuvaine de préparation à la fête de Notre Dame de Lourdes le 11 février 2017 et à la consécration à Jésus par Marie.

-          Le 26 février, Père Bernard Antaya et Marie-Cécile Bret ont invité des priants réunionnais à participer à des moments de prières, d’actions de grâces et de partage pour rendre hommage à notre saint patron Saint Claude de La Colombière, fêté le 15 février et pour les 17 ans de la fondation de notre œuvre, le 15 février 2000. Qu’ils soient également remerciés pour leur dévouement.

-          Les 6 et 9 mars, nous avons présenté UEDLP aux équipes du Rosaire dans le Pas de Calais à Ervillers et Tourneheim.  Merci à Nicole Croxo pour son engagement et aux personnes présentes pour leur accueil.

 

Enfin, nous avons la joie de vous annoncer que nous serons présents à La Réunion du 11 juillet au 16 juillet et à l’Ile Maurice du 17 au 20 juillet, pour rencontrer les nombreux priants de l’Océan Indien.

Un grand merci à tous ceux qui œuvrent dès à présents à notre venue, notamment Père Jean-Claude Veder à Maurice.

« Miséricordieux comme la Mère »

Je voudrais évoquer une pensée originale.

Mais il faut d’abord prévenir.

Quand on met en vis-à-vis le Seigneur et nous, il y a comparaison, mais il y a aussi un abime.

Nous sommes par le baptême, et un jour au ciel, nous serons fils et filles de Dieu, Saint comme Dieu est Saint. Mais cet état de fils ou fille de Dieu, sera toujours de créature. Fils ou fille de Dieu par adoption. Seul le Fils éternel qui est Dieu, est Fils par nature.

De même pour les lignes qui vont suivre, ce qui est dit d’une comparaison, d’un même usage de mots entre Marie et le Père, doit s’entendre de l’abime qu’il y a entre la créature et le créateur. Marie n’est pas et ne sera jamais la quatrième personne de la Sainte Trinité ! Et notre dévotion d’affection et de vénération envers notre Mère du ciel, n’est pas d’adoration due à Dieu seul.

 

Ceci précisé, voici cette pensée.

« Mon père et ma mère m’abandonnent, le Seigneur me reçoit » (Ps 26, 10). Ainsi va la loi de la méditation. Appelé voici 15 ans à servir en UEDLP, ces mots, priés mille et mille fois, ont pris dans le contexte de notre intercession, une couleur nouvelle. Les mots connus ne pouvaient surgir à neuf que par une patiente rumination. Mais avec l’attention portée sur la maltraitance, je découvrais peu à peu et avec stupeur que non seulement un homme, un papa, mais aussi une femme, une maman peut être pauvre, très pauvre et oublier, avec peu ou beaucoup de violence, son enfant : « mon père et ma mère m’abandonnent ».  Cela, à tort ou à raison, me semble plus fou d’une mère !

D’autres textes croisent ma mémoire, dont celui fameux de Khalil Gibran, "Le prophète" : ‘Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas’. Si une mère pouvait oublier !

Oui, malheureusement une mère peut oublier. Le psaume le dit : ‘Mon père et ma mère m’abandonnent’.

Avec peu ou beaucoup de violence physique, cet oubli d’amour est la maltraitance fondamentale.

Anne da Costa dans son livre "On dit que les orchidées… récit d’une femme née sous X" l’aborde. En 2000, la très bonne revue ‘France Catholique’ lui donnait la parole : « Non. L’écriture de ce livre ne peut se transformer en traitement thérapeutique. L’écriture est une ’catharsis’, une purification. C’est assez différent. S’il vous manque une jambe en commençant votre livre, elle vous manquera encore à la fin. Pour moi, la seule vraie solution consisterait à retrouver le nom de ma mère’. ‘C’est une chance extraordinaire pour moi d’avoir une Eglise qui m’a donné Dieu pour Père, le Christ comme frère et Marie comme Mère … Ce ne sont pas seulement des mots. Reste que je suis bien obligé de reconnaître que ma mère –de la terre- me manque. »

Or, quand Dieu évoque sa fidélité envers ses enfants, il utilise les mots de la femme, de la mère, des entrailles qui ont porté. Et ainsi, nous pourrions tout autant oser ces mots : « Miséricordieux comme la Mère ».

 

« Miséricordieux comme la Mère », est Dieu. Vraiment maternel, lorsqu’en Isaïe 49, 14-16, il répond à Israël qui se sentait abandonné de Lui : « Est-ce qu'une femme oublie le bébé qu'elle allaite ? Est-ce qu'elle cesse de montrer sa tendresse à l'enfant qu'elle a porté ». Et ces entrailles, littéralement cette matrice maternelle de Dieu, se sont rendues visibles dans les mains percées du Fils en croix sous les murs de Jérusalem : « Même si elle l'oubliait, moi je ne t'oublierai jamais. Vois, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, j’ai toujours tes remparts devant les yeux ».

« Miséricordieux comme la Mère », est Marie qui, toute sainte, pleine de grâce par habitation en elle de l’Esprit-Saint, reçoit, à la Croix, mission du « Fils unique » devenu « Fils ainé d’une multitude », d’être Mère de l’Église pour l’engendrement de l’Humanité. Hors cela n’est possible que parce qu’elle est sainte, toute sainte, toute miséricorde, « Miséricordieuse comme le Fils, qui lui-même est miséricordieux comme le Père »

Oui, sur la croix, par les mains ouvertes du Fils et par Marie donnée comme Mère, un double don maternel nous est dévoilé, qui nous disent les entrailles du Père. Voilà pourquoi l’Église reconnait légitiment Marie comme sa Mère, sa Maman, fidèle, miséricordieuse.

Mère, que les douleurs de l’engendrement soient achevées. Relisons, méditons, prions, avec Jésus Jean 16, 21, avec Marie Jean 19, 27, ou avec Romains 8, 28 et Apocalypse 12, 2.

Avec l’Esprit et Marie, épouse et mère, prions encore et encore : Père, que ton règne vienne ! Viens Seigneur Jésus !

Père Bruno DANIEL, conseiller spirituel d’UEDLP

 

*-*-*-*-*-*

Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre secours et demandé votre intercession, ait été abandonné. Animé de cette confiance, je me refuge vers vous, ô Vierge des vierges, ô Marie, Mère de Jésus-Christ, je viens à vous, je cours à vous, et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. O Mère du Verbe éternel, ne rejetez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.
Ainsi soit-il.

                                                                                                                                                       Saint Bernard (1090-1153)


Saints et innocents

n°71  - Décembre 2016

 

Bonjour à toutes et à tous,

En cette fin d’année, et peut-être début, pour ceux qui recevront notre bulletin avec un peu de retard, il est temps de faire le bilan de 2016 pour notre œuvre.

 

En cette année marquée du sceau de la Miséricorde, nous avons la joie de compter plus 3900 priants dont près de 900 nouveaux qui nous ont rejoints.

De nombreuses rencontres ont ensoleillé également cette année dans beaucoup de diocèses : Créteil, Vannes, Blois, Toulon, La Réunion, Troyes, Tarbes-Lourdes mais aussi à l’étranger, Québec au Canada et Łódź en Pologne.

Un grand merci pour toutes les personnes consacrées et laïques qui nous ont si chaleureusement aidés et accueillis.

Ce fut une très belle année au cours de laquelle de beaux échanges ont été vécus et nombres de grâces ont été reçues.

Que le Seigneur soit de nouveau béni pour tant de bienfaits !

Nous profitons de ce bulletin pour vous présenter tous nos vœux pour 2017 : aussi nous appelons sur vous tous, priants, mais aussi enfants et adultes pour lesquels nous prions, la bénédiction du Père, de son Fils Jésus et de l'Esprit, car c'est d'eux que viennent tous ces biens que nos cœurs espèrent

Bonne et sainte année 2017 !

*-*-*-*-*-*

Saints et Innocents

Jésus encore dans les langes, des enfants sont massacrés gratuitement, annonçant par là-même la Passion.

Des enfants sacrifiés à la folie des hommes, il y en a tant et de tout temps, jusqu’à aujourd’hui : enfants chrétiens d’Orient, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie et quelle que soit leur religion … et que les médias ignorent.

Il y a aussi ceux, martyrs, que l’Église nous donne comme intercesseurs et qui peuvent nous soutenir dans notre prière :

Sainte Agnès de Rome :

Martyrisée à Rome en 303 à l’âge de 12 ans après avoir refusé les avances du fils du Préfet de Rome.

Fêtée le 21 janvier

 

Sainte Dymphne de Geel :

Décapitée par son père au VII°S en Angleterre car elle refusait le mariage incestueux qui lui proposait.

Fêtée le 15 mai

 

Sainte Germaine (Cousin) de Pibrac

Véritable Cendrillon du XVI° siècle, elle est martyrisée toute son enfance par sa belle-mère qui lui fait subir toutes sortes d'humiliations et maltraitances, et sera reléguée dans un appentis, loin de la vie familiale, où son père la retrouvera décédée.

Fêtée le 15 juin

 

Sainte Maria Goretti

Poignardée en 1902 à 11 ans par Alessandro Serenelli  alors qu’elle lui résistait. Sur son lit à l’hôpital, la veille de sa mort, quand le prêtre lui demande si elle pardonne à son agresseur, elle lui répond :

« Oui, pour l'amour de Jésus, je pardonne. Je veux qu'il vienne lui aussi avec moi au Paradis. Que Dieu lui pardonne, car moi, je lui ai déjà pardonné ».

Fêtée le 6 juillet

 

Bienheureuse Karolina Kózkówna

Jeune polonaise de 16 ans assassinée en 1914 par un soldat russe qui avait tenté de la violer.

Fêtée le 18 novembre

 

Bienheureuse Albertina Berkenbrock

Assassinée à 12 ans, en 1931 au Brésil, par son agresseur alors qu’elle lui résistait elle aussi.

Fêtée le 15 juin

 

Et tous les autres maltraités, assassinés … comme par exemple, les 110 enfants, entre 1 mois et 7 ans, martyrs des Lucs sur Boulogne, assassinés le 28 février 1794 lors du génocide de Vendée par les troupes révolutionnaires.

 

Bien-sûr, et je vous prie de m’en excuser, j’oublie certainement de citer bien des jeunes saintes et saints, bienheureuses et bienheureux dont vous pourrez si vous le souhaitez nous envoyer l’histoire.

 

Ils sont les témoins que l’Amour de Dieu est au-delà de ce que nous pouvons en comprendre.

Aussi n’hésitez pas à prier par leur intercession pour l’enfant mais aussi pour l’adulte qui vous sont confiés.

Prière à Sainte Maria Goretti

Enfant de Dieu,
toi qui a connu très tôt
la misère et la peine,
la souffrance et les joies de la vie
toi qui as été pauvre et orpheline,
toi qui as aimé infatigablement
ton prochain
en te faisant servante humble et empressée,
toi qui as été brave sans être orgueilleuse,
toi qui as aimé l'amour
par-dessus tout,
toi qui a versé ton sang
pour ne pas trahir ton Dieu,

toi qui as pardonné ton assassin
désirant pour lui le paradis,

 

interviens et prie pour nous
auprès du Père afin que nous acceptions le dessein
que Dieu a réalisé pour nous.
Toi qui es l'amie de Dieu et qui es face à Lui,
obtiens de Lui la grâce que nous te demandons.
Nous te remercions, Marietta,
de l'amour pour Dieu et tes frères
que tu as déjà semé dans notre cœur.
Amen

*-*-*-*-*-*

Pour nourrir notre réflexion et notre prière, en ce temps où Notre Sauveur nous est né et que le monde chante ses louanges, en ce temps déjà décidé par Dieu du sacrifice de son Enfant pour nous sauver car il n’est que Miséricorde,une question :

 Prions-nous pour l’adulte qui nous a été confié ?

De nombreux courriers et courriels reçus nous disent la prière pour l’enfant maltraité, mais souvent la prière pour l’adulte n’est pas mentionnée.

Lorsque nous avons la joie de rencontrer certain(e)s d’entre vous, vous nous parliez souvent de l’enfant devenu proche dans la prière, mais le prénom de l’adulte est enfoui dans votre mémoire.

Je sais par expérience que la prière pour l’adulte est bien plus compliquée, d’autant plus que n’ayant aucune information sur celui-ci, notre imaginaire devient un témoignage à charge.

Ces lignes ne sont pas écrites pour vous juger ou vous désespérer, mais pour vous appeler à persévérer et à déployer votre charisme de priant.

Notre vocation au sein d’UEDLP est d’être « petite flamme de Miséricorde », tel est le nom que je donne aux priants. Une petite flamme, bien frêle, bien vacillante dont la mission est de témoigner de la Miséricorde pour TOUS les pécheurs même si tout nous porte à les ignorer, les rejeter. Notre parrainage au long court est pour l’enfant ET l’adulte. Dieu les aime tout autant, comme Il nous aime dans cette difficulté à prier pour l’adulte.

Par l’intercession de Marie et de tous les martyrs, en particulier saint Etienne, je demande par le Nom de Jésus au Père tout puissant de nous donner d’accueillir au sein de notre prière, même pauvre, par la grâce de l’Esprit Saint, cet adulte que nous avons tant de mal à recevoir comme notre frère ou notre sœur.

 

  Mona

 États Unis : le "rehoming" ou les enfants jetables

n°70  - Septembre 2016

Bonjour à toutes et à tous,

Après ce temps de congés, la rentrée est là. Bon courage à chacun et à chacune dans sa vie et ses responsabilités.

Notre prière pour les élèves et étudiants, les enseignants et ceux qui les encadrent ; les parents et grands-parents qui auront à gérer, de nouveau comme à chaque rentrée,  une nouvelle organisation.

Bon courage aussi aux prêtres et aux bénévoles qui ont  eux aussi à gérer cette nouvelle année paroissiale.

 

Pour UEDLP, ce « 1er trimestre » sera bien rempli et nous rendons grâce à Dieu et remercions toutes les personnes qui œuvrent pour que de nombreuses rencontres aient lieu en différents diocèses :

Diocèse de la Réunion

Un merci pour commencer, au Père Antaya et à Marie-Céline Bret pour la journée de présentation de notre œuvre et d’action de grâce le 10 juillet dernier à Cambuston en l’église de Jésus Miséricordieux. Une belle assemblée a prié pour les enfants maltraités et les adultes maltraitants et une soixantaine de personnes sont devenues  « petites flammes de miséricorde ».

Le 24 septembre prochain une nouvelle rencontre est organisée avec le Père Léonard Tovondrainy à l’église du Sacré Cœur à Colimaçons.

Diocèse de Tarbes et Lourdes :

Lors du pèlerinage du Rosaire, deux conférences « Maltraitance et Miséricorde » seront données à Lourdes les 6 et 7 octobre.

Diocèse de Québec :

Grâce au Père Loyola Gagné et Sœur Carmen Gravel, nous serons au Québec du 19 au 25 octobre.

Diocèse de Vannes :

Un grand merci à l’Abbé André Guillevic, recteur du sanctuaire de Sainte Anne d’Auray, qui nous accueillera pour présenter UEDLP le dimanche 6 novembre. 

 

Que le Seigneur soit de nouveau béni pour tant de bienfaits !

 

*-*-*-*-*-*

˝États-Unis : enfants jetables˝

 

En avril dernier sur France 5, un reportage sidérant sur le « rehoming » (désolée pour l’anglicisme) est diffusé sous le nom de ˝États-Unis : enfants jetables˝[1].

Depuis nous ont été confiés plus de 850 prénoms d’enfants issus cette pratique.

Le mot « rehoming » (= re-domiciliation) s’emploie généralement pour les animaux : un animal est abandonné, on lui retrouve une famille. Pour les amoureux des bêtes, c’est un bonheur de redonner une seconde chance à un animal.

Mais le mot « rehoming », aux États-Unis, est également employé pour des enfants. Dans ce pays un simple acte notarié permet à une famille adoptive de se débarrasser d’un enfant adopté.

Ainsi 25 000 enfants adoptés sont légalement abandonnés par des couples qui ne s’en satisfont pas et qui cherchent repreneur, selon 2 circuits :

-      soit on passe par un juge, cela est long et très onéreux (jusqu’à 35 000 dollars)

-      soit en marge des adoptions officielles, se développent certaines associations privées qui proposent des « catalogues » où, sans contrôle, on peut adopter à moindre frais (5000 dollars) un enfant… ou bien tout simplement l’essayer pendant quelques semaines ou quelques mois. Et s’il ne convient pas, c’est tout simplement retour à la case foyer ou orphelinat.

 

Le reportage commence par une sorte de défilé de mode au cours duquel on propose les enfants à adopter suivi de rapides entretiens avec les éventuels adoptants : quelques minutes au cours desquelles l’enfant se présente, espérant une adoption qui cette fois-ci serait enfin pour la vie. Ainsi on voit Jack, adolescent de 14 ans,  abandonné avec sa sœur par leurs parents géniteurs à 8 ans. Ils ont vécu pendant 4 ans dans une famille adoptive, avant que celle-ci ne l’abandonne, en le séparant de sa sœur. Jack défile et rencontre un possible adoptant, célibataire sans enfant, qui n’a rien à perdre. Le reportage nous dit que quelques semaines plus tard, cet homme remettra Jack « sur le marché », pour incompatibilité d’humeur …

 

Il existe de nombreux sites Internet et de pages Facebook où sont proposés des enfants entre 10 mois et 18 ans : photos, sexe, âge, origine ethnique, petit résumé de leurs goûts et renseignements sur les éventuels soins médicaux pour les enfants handicapés.

Il y a aussi la possibilité d’adopter des fratries, ou bien d’adopter un seul membre d’une fratrie.

L’enfant est une sorte d’objet dont on se débarrasse dès qu’il ne convient plus, dès que des difficultés relationnelles apparaissent ou que la situation financière familiale n’est plus favorable.

Les enfants sont ainsi ballottés entre familles adoptives successives et foyer d’enfants ou orphelinat.

 

Mais l’horreur ne s’arrête pas là : en effet, selon l’auteure du reportage, un quart des enfants passerait de manière illégale de mains en mains pour des raisons encore plus terribles : sur Internet, les prédateurs sexuels seraient à l’affut de nouvelles victimes infantiles. Certaines affaires de violences sexuelles sur enfant ont déjà été dénoncées.

 

Pourquoi cette situation aux États-Unis ?

 

Tout d’abord, malgré la richesse de ce pays, chaque année environ 1 million d’adolescentes ou jeunes femmes entre 15 à 24 ans, sans ressources ou sans profession, sont enceintes précocement. 500 000 d’entre elles mettent au monde un enfant : véritable vivier éventuel d’adoption. Ensuite l’économie de marché fait cyniquement le reste.

Ensuite, il n’existe pas de loi fédérale protégeant les adoptés. Chaque État légifère selon ses critères et certains gouffres juridiques ont permis  cette situation terrible du « rehoming ». Certains commencent à prendre conscience de cette tragédie, tel le député démocrate James Langevin qui milite pour le vote par le Congrès d’une loi fédérale pour encadrer l’adoption aux Etats Unis.

 

« Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Luc 23,34

 

Aussi confions tous ces enfants à la tendre intercession de Maman Marie et de saint Joseph ainsi que tous ces adultes qui les maltraitent en ne leur donnant pas la stabilité familiale qui leur est due.

*-*-*-*-*

Pour nourrir notre réflexion et notre prière, voici un poème envoyé par Michèle. Un grand merci à elle

 Marie ma beauté

Ô Marie, ma joie mariale

Mon espérance d’ange

Ma beauté initiale

Ma foi sans mélange.

 

Ma fontaine de confiance

Ma coulée d’azur

Ma plus tendre assurance

Mon discret murmure.

 

Mon guide quotidien

Ma tendre visitation

Mon élan sans frein

Mon humble oraison.

 

Ta sainteté ô Marie

Dépasse de loin mon humanité

Mais c’est Toi qui écris

Mes pages de fidélité.

 

À l’heure où Tu perds ton enfant

Et où ton âme se déchire

Tu vas toujours de l’avant

 

Sans refus et sans délire.

Tu me prends avec Toi

Pour me porter vers ton Fils

 

Tu fortifies ma foi

Sur le sentier du sacrifice.

 

Ne lâche pas ma main

Tu sais ma fragilité

Avec Toi j’irai plus loin

Malgré ma pauvreté.

 

Là où m’attend mon Père

Humble, aimante et repentante

Là où dans sa divine lumière

Ma joie sera constante.

 

Tu nous précèdes au ciel

Dans la gloire de ton Fils

Ta tendresse maternelle

Nous prépare aux délices.


[1] http://www.france5.fr/emissions/le-monde-en-face/diffusions/12-04-2016_471045

 

Prier pour nos ennemis nous rapproche

de la perfection de Dieu

n°69  - Juin 2016

Bonjour à toutes et à tous,

Les derniers mois ont été riches en rencontres :

*  En avril

-  à  Créteil nous avons eu la joie de vivre l’Eucharistie dans la magnifique cathédrale déployée sous la présidence de Mgr Santier. Nous avons également animée une veillée « Miséricorde et Adoration » dans cette même cathédrale. Ce fut de beaux moments de grâce et de prière. Ces rendez-vous ont été possible grâce à toute l’énergie déployée par Elisabeth Emmanuelle Dessalle.

-  à Thiais la rencontre avec les sœurs de l’Annonciade fut également un temps de communion de prière.

-  Nous avons été accueillis par le recteur du sanctuaire de Sainte Anne d’Auray et avons pu présenter UEDLP à la messe du jour. Rendez-vous est pris dès à présent en novembre pour une autre rencontre.

-  à Troyes nous avons pu rencontrer grâce aux nombreuses démarches de Geneviève Defontis différentes communautés religieuses (Sœurs Clarisses de l’Adoration perpétuelle, Sœurs Oblates de St François de Sales), témoigner à l’issue de messes et animer une veillée de prière.

- à Senlis , les Sœurs clarisses nous ont reçus dans leur chapelle pour vivre ensemble une veillée de prière.

 

* En mai :

-  à Vannes nous avons rencontré les prêtres et les responsables du Doyenné de Vannes puis nous avons eu une très belle et très fraternelle rencontre avec les Sœurs de Carmel

-  à Québec, sur ECDQ.tv, télévision diocésaine, Père Loyola Gagné, s.s.s., répondant diocésain d’UEDLP et Sœur Carmen Gravel, p.f.m., collaboratrice ont présenté notre œuvre lors d’une interview.

Que le Seigneur soit béni pour tant de bienfaits !

Prier pour nos ennemis nous rapproche de la perfection de Dieu

 

Savoir prier «pour ceux qui nous veulent du mal» rendra meilleurs nos ennemis et nous rendra, nous, plus «enfants du Père». Cette réflexion était centrale dans l’homélie du Pape François lors de la messe matinale célébrée ce mardi matin, 14 juin 2016, à la Maison Sainte-Marthe.

François a abordé l’extrait de l’Évangile dans lequel Jésus exhorte les disciples à tendre vers la perfection de Dieu, «qui fait surgir son soleil sur les mauvais et sur les bons». «La Parole de Dieu, il y a deux façons inconciliables de l’entendre, a expliqué le Pape : une liste aride de devoirs et d’interdictions ou l’invitation à aimer le Père et les frères avec tout le cœur, en arrivant au point culminant : prier pour son propre adversaire».

C’est la dialectique de la confrontation entre les docteurs de la loi et Jésus, entre la Loi proposée en mode schématique au peuple hébraïque par ses chefs et la «plénitude» de cette même Loi que le Christ affirme être venu apporter. Le Pape François est revenu sur le point d’une conviction déjà exprimée plusieurs fois. Quand Jésus a initié sa prédication, pris en otage par ses adversaires, «l’explication de la loi en ce temps-là était en crise», a remarqué le Pape.

«C’était une explication trop théorique, casuistique : disons que c’était une loi dans laquelle il n’y avait pas le cœur propre de la Loi, qui est l’amour de Dieu, qu’il nous a donné, à nous. Le Seigneur répète donc ce qui était dans l’Ancien Testament : quel est le commandement le plus grand ? Aimer Dieu, avec tout son cœur, avec toutes ses forces, avec toute l’âme, et le prochain comme toi-même. Et dans l’explication des Docteurs de la Loi ceci n’était pas tellement au centre. Au centre, il y avait les cas : mais on peut faire ça ? Jusqu’à quel point peut-on faire ça ? Et si on ne peut pas ? La casuistique propre de la Loi. Et Jésus prend ceci et reprend le vrai sens de la Loi pour la porter à sa plénitude.»

Le Pape a mis en évidence comment Jésus a offert «tellement d’exemples» pour montrer les commandements sous une lumière nouvelle. «Ne pas tuer», a-t-il affirmé, peut vouloir dire aussi ne pas insulter un frère et mettre en évidence à quel point l’amour est «plus généreux que les docteurs de la Loi, dans le manteau ajouté en don pour celui qui avait demandé un vêtement et les deux kilomètres accomplis avec celui qui avait demandé à être accompagné pour un kilomètre».

«C’est un travail qui n’est pas seulement un travail pour l’accomplissement de la Loi, mais est un travail de guérison du cœur. Dans cette explication que Jésus fait de ses commandements, dans l’Évangile de Matthieu surtout, il y a un chemin de guérison : un cœur blessé par le péché originel - nous tous nous avons un cœur blessé par le péché, nous tous -, doit prendre cette voie de guérison et guérir pour ressembler au Père, qui est parfait : "soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait". Une voie de guérison pour être enfants comme le Père.»

«C’est la perfection que Jésus indique, et celle contenue dans l’extrait du jour de l’Évangile de Matthieu, a précisé François : "Vous avez entendu qu’il fut dit : tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent"». «C’est la dernière marche» de cette voie, a affirmé le Pape, la plus difficile. François s’est souvenu qu’enfant, pensant à un des grands dictateurs de l’époque, il avait souvent prié pour que Dieu lui réserve bientôt l’enfer. «Au contraire, a-t-il conclu, Dieu demande un examen de conscience».

«Que le Seigneur nous donne la grâce, seulement cela : prier pour les ennemis, prier pour ceux qui nous veulent du mal, qui ne nous veulent pas du bien ; prier pour ceux qui nous font du mal, qui nous persécutent. Et chacun de nous sait le nom et le prénom : je prie pour celui-ci, celui-ci, celui-ci… Je vous assure que cette prière fera deux choses : elle le rendra meilleur, lui, parce que la prière est puissante, et nous elle nous rendra plus enfants du Père», a conclu le Saint-Père.

Retranscription de l’article publié le 16 juin 2016

sur http://fr.radiovaticana.va

 

Notre vocation en tant que priant d’UEDLP est bien celle-ci : en priant pour les enfants maltraités mais surtout pour les adultes maltraitants nous suivons l’exhortation de Jésus de tendre vers la perfection de Dieu.

 

Pour nourrir notre réflexion et notre prière, voici quelques témoignages de priants.

~ Je suis toujours très émue, m’imaginant en priant, la souffrance de l’un et de l’autre. Mon cœur compatit et j’espère que nos prières ont un impact libérateur et bienfaisant pour eux et pour nous tous priants. Je n’ose pas trop laisser « trainer »  mon imagination ; je remets ce tout dans le cœur de Dieu.    M-T

 

~ Prier pour un maltraitant n’est pas un acte facile au début, mais peu à peu notre cœur se transforme avec la grâce divine et je me sens utile dans la discrétion. G.

 

~ Ces textes m'ont beaucoup aidée quand j'étais dans le noir, ils m'ont aidée et ils me soutiennent dans mon chemin de pardon... j'espère qu'ils aideront d'autres personnes aussi. M.

 

~ Votre initiative est lumineuse. Sûr, c’est le St Esprit qui est à l’œuvre. M-F.

 

~ Je suis en total accord en ce qui concerne la prière pour les maltraitants, parce que plus que d'autres, ils ont besoin que l'on prie pour eux!! N’est-ce pas ce qu'avais compris Thérèse de Lisieux quand elle a prié pour Pranzini jusque la conversion au moment de passer à échafaud. J.

 

~ J'ai bien pris connaissance des prénoms qui me sont confiés dans la prière pour qu'avec l'aide de Dieu leur jours soient plus tournés vers la Lumière et que Dieu dans cette année de la Miséricorde leur vienne en aide pour se reconstruire dans cette vie sur Terre. S.

 

Merci à toutes et tous pour vos nombreux courriers et courriels qui nous encouragent à poursuivre notre œuvre. 

Bonnes vacances à ceux et celles qui pourront goûter ce temps de repos et bon courage aux autres.

Et encore un grand merci pour votre prière pour les enfants maltraités et les adultes maltraitants.  Que le Seigneur fasse couler sa Miséricorde dans les cœurs de chacun : enfant, adulte, priant.                     

 Mona et Père Bruno

 

Miséricorde et vocation sacerdotale

n° 68 - mars 2016

Bonjour à toutes et à tous,

Quelques nouvelles de notre association :

- Le Cardinal Lacroix a approuvé le 2 février notre association dans son diocèse de Québec (Canada). Père Loyola Gagné y est désormais le répondant diocésain.

- Mgr Aubry a approuvé la désignation du Père Antaya ainsi que Marie-Céline Bret comme référents à La Réunion

- Un grand merci à Mgr Centène, évêque de Vannes, pour son accueil et son écoute.

 

Un grand merci également :

- aux Père Audran et Fresneau et à l’abbé Kindel pour leur  accueil dans leurs paroisses morbihannaise

- au Père Wiehe de Toulon et à Brigitte Moelle pour le temps fort organisé fin janvier

- à Evelyne (41), Sylvie (60)  et Emmanuelle-Elisabeth (94) pour leurs actions pour faire connaitre UEDLP.

La Miséricorde au cœur de ma vocation et ...

Dans le feuillet de décembre, Mona nous a expliqué cette trajectoire de "révélation" qu’UEDLP, lancé par elle, avait déployé peu à peu, comme richesse et appel à la conversion, pour elle et pour tous les priants de cette œuvre.

C'est dans cette dynamique que ces lignes sont écrites, car pour moi aussi, UEDLP a été source d'émerveillement par ce déploiement de richesse, d'Un Enfant jusqu'à 2, 3 et même 4 Enfants Dans La Prière. (Voir le feuillet 48).

 

Cette Année Sainte de la Miséricorde est source d'enrichissement, d'interpellation, de conversion.

Depuis des années, je suis travaillé par le thème biblique de la "génération qui est mauvaise". Depuis le psaume 94 verset 10 prié tous les matins par l'Église à Laudes : "Quarante ans, cette génération m'a déçu, et j'ai dit : 'Ce peuple a le cœur égaré' ..." en passant par les cris infiniment répétés des prophètes,  jusqu'au cri de Jésus en Mat 12, 39 : "Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe ...". S'agit-il comme par hasard de ces générations du passé ? Ou bien s'agit-il de toutes les générations, de chacune des générations ? Et donc aussi de la notre ?

 

La Miséricorde, ce n'est pas l'endormissement du chrétien, rassuré d'être aimé et sauvé par un BDBB, un "Bon Dieu Bien Bonnasse". "On ira tous au paradis", ce n'est pas parole de l'Évangile", c'est du Polnareff en 1972, les années Yéyé ! Entrer au paradis exige de moi, que j'ai mon cœur aussi miséricordieux que celui de mon Dieu. Sans quoi, ce n'est pas lui qui me mettra dehors, en enfer. Lui ne fait que de me supplier d'entrer (Luc 15, 28b) : "Son Père sorti le supplier d'entrer". Mais comme avec le fils ainé de la Parabole du fils prodigue, l'ainé au cœur dur, non miséricordieux, ne voulant pas du pardon pour sa "cochonnerie" de frère, refuse d'entrer au banquet du Royaume.

 

Je suis homme, ma première mission est d'être humain.

Je suis chrétien, ma première mission est d'être saint.

Je suis prêtre, ma première mission est celle reçue de mon évêque : être curé, et grâce à Dieu, c'est ce que j'espérai et ai toujours demandé à être.

Certains chrétiens ou prêtres sont de spiritualité franciscaine ou carmélitaine. Pour ma part,  formé au séminaire de Paray-le-Monial, je suis de la spiritualité du Cœur du Christ, ce Cœur Miséricordieux qui a tant aimé les hommes et qui colore tant UEDLP.

 

Comme prêtre, comment cela s'exprime-t-il ? Comment s'articule ces deux notions, de "Génération mauvaise et adultère " et de "Cœur miséricordieux de Dieu" ? C'est de découvrir jour après jour, en moi et dans notre Église, ce mystère caché de la conversion, et du rôle merveilleux du Sacrement de la Réconciliation, la si belle Confession. 

 

Normalement, je repère trois étapes :

- les commençants ou recommençants : ils doivent parfois quitter de bien "gros péchés" qu'on appelait "mortels" : le crime, le vol, l'adultère ... mais aussi la drogue ou la magie ... et bien d'autres malheureusement qui laisseront tant de cicatrices et de mauvaises habitudes à corriger laborieusement.

- le chrétien pratiquant : lui va tourner en rond dans les "petits péchés", dits "véniels". C'est lassant de toujours rabâcher la même chose, ces petits traits de caractère, des petites fautes négligeables ou humiliantes ... 

Et à ce niveau là, arrive la décroche. "Ça ne sert à rien. Ça ne change rien. Je ne suis pas si mauvais, je suis même bon et courageux, et sûrement pas pire que les autres, et avec ça, je devrais bien quand même entrer plutôt

facilement au paradis. Donc 'carpe diem', relax, petit bonhomme de chemin pépère". Et la vie spirituelle devient tiède !

 

Mais pour quoi donc rabâcher à toutes les messes : "Je confesse à Dieu ...", "Seigneur prends pitié ...", "Agneau de Dieu, prends pitié ...", si je n'ai pas ou quasiment pas de péchés ? Est-ce si sûr ? Un des prophètes, Isaïe (29, 13), tonne contre ce formalisme borné : "Ce peuple ne s'approche de moi qu'en paroles. Ses lèvres seules me rendent gloire, mais son cœur est loin de moi. La crainte qu'il me témoigne n'est que précepte humain, leçon apprise". Où sont les larmes réelles du psaume 50 rabâché si superficiellement, si formellement : "Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi".

 

Et comme il faut bien reconnaitre que nos ignorons notre péché, et si nous ne voulons pas attendre l'entrée au purgatoire pour le voir exploser à notre visage, le Kyrie AL 220, avec grande intelligence spirituelle, nous fait chanter : "Seigneur, Dieu de ma joie, fais-moi connaitre mon péché".

 

Mona disait cette difficulté, et c'est celle de tout homme aussi sensé que pécheur, à prier pour le méchant. Mais Jésus le rabâche infiniment : "Moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait"  Mat 5, 44-48 .

 

Telle est notre vocation commune, telle est la clef du Paradis.

Telle est aussi la vocation et le charisme d'UEDLP : opposer l'Amour contre le mal  - jusqu'à l'extrême du scandaleux -, en demandant de prier et d'aimer les méchants.

Comment espérer la conversion du pécheur si celui qui se sent plus juste ne va pas avec miséricorde vers celui qui lui semble plus pécheur ?

- soit je suis juste, mais alors "juste comme Dieu", et donc je souhaite le salut du méchant.

- soit je ne souhaite pas son salut, et donc, c'est que je ne suis pas "juste comme Dieu", et donc que je suis moi aussi, autrement mais réellement,

méchant, et donc, refusant le salut du méchant, je me condamne moi-même !

 

Bref, si je crois être sans péché ou avec juste quelques peccadilles insignifiantes, inutiles à confesser, et si je n'espère pas de tout cœur le salut des autres, des "salauds", alors c'est que "sous l'apparence du bien", je ne suis, selon l'expression du pape François, qu'un chrétien "mondain".

 

Bref, si je reste aveugle et sourd à tout appel de Dieu et de l'Église, c'est que je n'ai pas compris cet appel à creuser mon propre péché, et à utiliser le "doux sacrement" de la miséricorde; et bien ce que je n'aurai pas cheminé ici-bas, j'aurai à le vivre, mais alors  dans le "feu du purgatoire".

Moi, ... ça ne me tente pas, alors, j'essaye d'avancer un peu dès ici bas.

 

... au cœur de la Nouvelle Évangélisation.

Ceci dit, ce sera tout simple : une Église mondaine ne peut évangéliser. Sa parole est tiède.

Seule une Église consciente de son péché, qui expérimente sans cesse pour elle-même la miséricorde de son Dieu Sauveur, peut partager avec joie et efficacité la grâce du salut, bref peut évangéliser.

J'aurai beau être un bon prêtre, tant que je ne me sais pas pécheur, cœur dur, je pourrai faire quelques "prosélytes" (Mat 23, 15), je ne serai jamais un évangélisateur.

Voila pourquoi, je rends grâce à la Providence, à Dieu et à l'Église, d'avoir engagé ma vie et ma vocation d'homme, de chrétien et de curé, au service de la Miséricorde.

Père Bruno

Je compris que l'amour renfermait toutes les vocations, que l'amour était tout, qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot, qu'il est éternel !... 

Alors dans l'excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'amour ...

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face


 

 

 

 

 

 

BONNE ANNÉE DE LA MISÉRICORDE !

n°67- Décembre 2015

Bonjour à toutes et tous. Nous sommes en cette mi-décembre plus de 3000 priants dans 35 pays ; les derniers priants inscrits vivent en Tanzanie. Merci Seigneur pour le chemin de miséricorde que Vous entreprenez dans les cœurs des enfants, des adultes et des priants.

 

Un grand merci à vous aussi, pour votre prière et pour l’aide matérielle que vous nous apportez,  chacun selon ses moyens,  notamment par l’envoi de timbres. Ces timbres sont si vitaux pour la vie de notre association car nous envoyons désormais plus de 1000 lettres par trimestre.  C’est un beau cadeau régulièrement renouvelé que de recevoir quelques timbres ou beaucoup plus (jusqu’à 500 dans une enveloppe anonyme). Je me souviens avec tendresse et respect de ce mot accompagnant ce type de courrier : « j’ai une toute petite retraite alors pardonnez-moi de ne vous envoyer que ces quelques timbres. » Soyez béni(e), vous si humble que vous excusez de si peu. Vous êtes l’image vivante et actuelle de l’Évangile dans la Parabole de l’aumône de la veuve.

Soyez bénis(es) vous toutes et tous pour vos actions à faire connaitre UEDLP.

Soyez bénis(es) pour les invitations à venir présenter notre œuvre dans vos paroisses comme fin novembre à Compiègne dans l’Oise, ou bien à présenter vous-même UEDLP sur votre paroisse.

Soyez bénie, Brigitte Bédard, pour votre présentation d’UEDLP  dans le magazine canadien "Le Verbe" en novembre dernier. Merci Seigneur !

 

L’Année de la Miséricorde voulue par notre Pape François se comprend aisément car la Miséricorde est au cœur de sa vocation épiscopale; la devise papale est  « Miserando atque eligendo » = "par miséricorde et par élection".

Le 17 mars 2013, il disait lors du premier Angélus de son pontificat:

« Ressentir la miséricorde, ce mot change tout. C’est ce que nous pouvons ressentir de mieux : cela change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a une telle patience... Souvenons-nous du prophète Isaïe, qui affirme que même si nos péchés étaient rouges écarlate, l’amour de Dieu les rendra blancs comme neige. C’est beau, la miséricorde ! N’oublions pas cette parole : Dieu ne se fatigue jamais de nous pardonner, jamais ! Nous nous fatiguons de demander pardon! Lui ne se fatigue pas de pardonner.»

 

Le 25 octobre 2015, le Pape déclarait aussi :

« Les disciples de Jésus sont appelés à cela, aujourd’hui aussi, spécialement aujourd’hui : placer l’homme au contact de la miséricorde compatissante qui sauve. Quand le cri de l’humanité devient, comme en Bartimée, encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son cœur. Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des occasions de miséricorde. Aujourd’hui est un temps de miséricorde ! »

 

UEDLP est une œuvre de Miséricorde : la spiritualité de notre association correspond à la définition du mot latin ˝misericordia˝ signifie avoir un cœur (cor) auprès des pauvres (miseri) = avoir un cœur tourné pour les pauvres.  Elle correspond aussi au mot hébreu rah'amim (רחמים) qui désigne, dans l’Ancien Testament, le sein maternel, puis la tendresse qui en est issue. C’est aussi des entrailles de Dieu qu’il s’agit. Le cœur, le sein, les entrailles, tous nous disent la tendresse, l’amour miséricordieux de Dieu.

Mais, pour appréhender combien la Miséricorde est à l’œuvre en UEDLP, il faut en comprendre l’évolution. Et celle-ci doit beaucoup au chemin de conversion que le Seigneur a entrepris de mon cœur et de ma foi, depuis plus de 15 ans.

Parfois, lorsque je présente UEDLP certaines personnes m’interpellent en me disant que cela semble si facile, si simple pour moi de prier pour ceux qui font le mal. Eh bien non, ce n’est pas si facile !

Les premiers priants s’en souviennent peut-être, UEDLP, à son début, ne confiait que des prénoms d’enfants. Pendant près d’un an, il m’a été impossible, insupportable de prier et faire prier pour les adultes maltraitants, tout comme je ne pouvais pas prier pour les soldats au pied du calvaire ni pour les accusateurs de Jésus.  Mon cœur, si endurci par mes propres blessures, mes propres jugements ne comprenait pas, en vérité, le sacrifice de Jésus sur la Croix. Oui il était mort pour nos péchés, mais pas pour ces adultes si commettaient des atrocités  sur des enfants : viols, meurtres, coups, tortures, maltraitance sous de toutes formes… Non, pas de prière pour eux.

Mais Dieu est patient. Doucement, ou parfois un peu plus bousculant, la Miséricorde de Dieu a fait son œuvre en moi et par rebond dans la vocation d’UEDLP.

Ainsi notre œuvre a appelé les priants à prier pour les enfants maltraités ET les adultes maltraitants. Mais vous le savez bien, quand Dieu commence à pétrir notre cœur il ne s’arrête pas avant le ˝tête à tête ultime du passage˝. Faire prier pour les adultes ne Lui suffit pas.

Dieu nous montre régulièrement la dureté de notre cœur.

Je confesse que lorsque j’apprends la souffrance extrême de certains enfants, mon cœur n’est pas miséricordieux, pas naturellement miséricordieux. La prière, l’oraison, la sainte messe, la contemplation du Sacré Cœur meurtri d’Amour de notre Sauveur me redisent l‘Amour de Dieu : pour cet adulte que j’ai tout d’abord rejeté mais aussi pour moi, pauvre pécheresse. C’est alors, qu’anéantie d’Amour, je sais infiniment que Dieu m’aime telle que je suis avec mon cœur de pierre et qu’Il aime tout autant l’adulte que mon rejette. Je sais aussi qu’il me donne la chance incroyable de me rapprocher de Lui en vivant le sacrement de Réconciliation au cours duquel je peux confesser deux choses : confesser ma petitesse et mes péchés et confesser ma foi en sa tendresse maternelle et en sa Miséricorde infinie.

Oui Dieu nous aime tels que nous sommes, enfants maltraités, adultes maltraitants, priants d’UEDLP et toute l’Humanité et il donne sans cesse son Fils en sacrifice pour nous sauver car son nom est MISÉRICORDE !

Mona


 

 

L’ÉGLISE, EXPERTE EN HUMANITÉ ?

n°66 - septembre 2015

Le 20 mai dernier, j’ai répondu à l’invitation du BICE, Bureau International Catholique de l’Enfance, pour le "Congrès sur la lutte contre les abus sexuels des enfants". Des intervenants des 5 continents, des acteurs de toute la société française (éducation, justice, santé…), une introduction par la Ministre de la Famille. Une journée intense d’analyse des moyens mis en œuvre pour parer au drame de la maltraitance présente dans tous milieux du monde entier.

Parmi les intervenants, Mgr Oliver, nommé récemment par notre Pape François, Directeur du Conseil Pontifical pour la Protection des Mineurs. L’Église semble être devenue experte, semble être en première ligne en ces analyses et propositions pour la protection des enfants, la prise en charge des victimes, pour influer sur le changement de culture, pour la formation des responsables, tant institutionnels (évêques et supérieurs religieux) qu’au contact des enfants par diverses missions pastorales ou d’éducation. Où en sommes-nous donc de cette effrayante crise qui a secoué l’Église depuis plus d’une décennie ?

 

L’Église, Experte en Humanité ?

Cette expression, cette revendication de qualité, de compétence, vient de Paul VI à l'ONU en 1965. Riche depuis des siècles, de tant de saints et de si belles œuvres, l’Église sait ses qualités, son rôle : "Experte en humanité", elle se proclame "Mère et Enseignante (Mater et Magistra), Éducatrice des peuples".

Alors, quand cette Mère et Enseignante se révèle Marâtre, qu'elle est prise en défaut, même si tous sont aussi en faute, il est de bonne guerre ou de mauvaise guerre de cibler la fautive, de façon prioritaire et même acharnée. Elle sera donc attaquée de partout et par tous.    

1/ D’abord par ses ennemis historiques qui veulent un monde sans Dieu ni maître.                          

2/ Mais aussi par ses ennemis intérieurs, qui profitent de la crise pour faire avancer leur cause progressiste contre le ˝patriarchalisme˝ romain en général et le  célibat des prêtres en particulier.

3/ Elle est bien sûr attaquée par l’Ennemi, homicide, menteur, blasphémateur, le Diable. Mais si on réfléchit - comme lors de son apparente victoire du rejet de Jésus par tous sur la croix qui fut, en fait, sa défaite - si le Diable peut se réjouir de cette attaque contre notre Église, il doit aussi y perdre, car il préfère le péché enfoui qui gangrène l’Église, à une crise ouverte et ouvertement affrontée qui va permettre selon notre devise en UEDLP, de « creuser la blessure pour que coule la Miséricorde ».

4/ Finalement, il faudrait réaliser que c’est Dieu qui essentiellement et paradoxalement, a intérêt à cette crise. Après des siècles de tabous et d’enfouissement, notre société essentiellement fondée sur toute l’Antiquité et sur 2000 ans d’évangélisation, a engendré un monde moderne avec sa justice mais aussi désormais avec sa compétence psychologique. Il est donc enfin possible, et donc temps, d’affronter ce drame où se conjuguent les trois misères, du péché, de la maladie, et du crime.

Ce qui blesse tant l’Homme dans l’enfant meurtri et dans l’adulte si pauvre, blesse tout autant le cœur divin du Père qui veut rassembler peu à peu, par la grâce de la croix et le souffle de l’Esprit, toute l’humanité encore esclave du péché et de la mort si dramatiquement présents dans la pédophilie.

Je le crois, pour le bien de toute l’humanité qu’il a créé dans son amour, c’est d’abord notre Dieu lui-même qui veut ce creusement de la blessure, et aussi que c’est lui qui met en première ligne son Église chargée d’ouvrir la route à cet assainissement majeur, essentiel au progrès du Royaume, de son œuvre de Salut.

Simplement, dans cette vocation mystérieuse de l’Église, Dieu l’emmène plus loin. Autant il fut légitime qu’elle développe de belles œuvres et qu’elle se découvre experte en humanité si on peut dire "par le haut", autant aujourd’hui, elle se découvre experte si on peut dire "par le bas".

Elle découvre qu’il lui faut affronter la misère non plus dehors, par ses œuvres sociales, mais qu’il lui faut affronter la misère dedans, dans les cœurs de l’humanité, y compris et d’abord dans le propre cœur des chrétiens et même jusqu’aux cœurs de ses membres les plus choisis, les ministres et les consacrés. Et cette misère n’est pas que spirituelle, morale. Elle est aussi psychologique. Tout l’être humain est touché. Et l’Église apprend que la seule spiritualité ne peut en venir à bout. Le confessionnal et la prison ne suffisent plus. Il faut aussi le psychologue.

Ainsi, cette crise mondiale de la pédophilie est paradoxalement une opportunité pour l’humanité, celle de pouvoir enfin nommer, regarder en face cette gangrène, et d’apprendre à la creuser, à l’assainir.

Ce travail en cours va donner quelque chose de nouveau au dialogue Église/Humanité. Jusque-là, il y avait toujours le risque que, fort de ses mérites, une certaine vanité ne parasite le témoignage de l’Église. Et qu’avec le péché enfoui de certains, la Bonne Nouvelle de l’Évangile ne soit obscurcie. Comme le disait le Pape Benoît à l’Église d’Irlande dans la lettre de 2010,  § 5 : "La plus grande persécution contre l'Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, mais est née du péché dans l'Église. Par conséquent l'Église a profondément besoin d'apprendre à nouveau la pénitence, d'accepter la purification, d'apprendre non seulement le pardon, mais aussi la nécessité de la justice. Le pardon ne se substitue pas à la justice".

Je crois que ce travail est en train d’être accompli. Voici que notre Église, passée au creuset de l’humiliation, aura pu rejoindre une position humble, et que son expertise ne se dira plus en : "Accueillez ma richesse", mais en " Dans sa miséricorde, notre Dieu vient de nous apprendre jusqu’où allait en nous la racine du péché, et de nous monter le chemin pour en guérir. Ce fut d’abord pour nous, une dramatique humiliation. Mais désormais, c’est humblement, si vous le voulez, que nous pouvons vous dire quelque chose de cette expérience qui nous a permis, comme en première ligne du combat, de creuser notre propre blessure et d’en recevoir dans sa miséricorde, la guérison". Notre expertise, passée au creuset de l’humiliation, sera une offre humble de cette richesse qui ne vient pas de nous pour le monde, mais dont nous les premiers, avons du recevoir la grâce ˝assainissante˝. Je crois que cette tonalité nécessairement nouvelle et humble, donnera à la Parole

de Vie que Dieu confie à l’Église, une possibilité d’être entendue, d’être reçue par un monde qui, ne voulant plus ni Dieu ni Maître, peut-être en partie à cause de la part d’arrogance que nous avons développée dans notre élection, saura accepter la tendresse du Père.

Oui, parce que je crois que Dieu est le maître de l'Histoire, à travers les différents protagonistes de cette crise, c’est Lui qui veut maintenant, qui commande cette mise en lumière. C’est Lui qui "creuse notre blessure pour que coule sa miséricorde", pour que ces crimes qui enténèbrent la vie des enfants jusqu’à leur faire renoncer à l’amour des papas, des pères, du Père, soient dénoncés et que les cœurs soient guéris et sauvés. Et finalement que le Père puisse être reconnu et aimé, ce qui est la vie de ses enfants. Parce qu’il est Père, il dénonce et dévoile non pas pour humilier et disqualifier mais pour corriger et sauver.

L’Église ainsi passée au creuset du dévoilement de sa misère et par cet assainissement, pourra humblement servir ce bien que Dieu par elle, veut pour toute l’humanité. Paradoxalement, nous devons y reconnaître une Bonne Nouvelle et, assumant l’humiliation, nous y engager avec humilité.

C'est Dieu, le maitre de l'Histoire qui commande cette mise en lumière. Dieu veut maintenant cette crise.

Alors oui, le Diable est contraint à l'attaque, il peut et doit en profiter.

Il peut en profiter, car méchant, en attaquant Rome, il se fait un malin plaisir.

Mais bien plus, il rêve non plus de tout posséder, le Christ a ouvert la porte, mais il rêve de limiter les fruits du Salut.

Par le péché des ministres, il trouve le meilleur moyen de désespérer les hommes du salut donné par Dieu, en portant le désespoir jusqu'à la désespérance sur l'Église, sur le signe et le moyen, sur le sacrement du salut de Dieu.

Un papa ou un prêtre, sont deux figures de Dieu Père. Ils doivent être icône du Père. Image transparente, image révélant la paternité de Dieu.

Si par leur péché de pédophilie, le papa ou le prêtre brouillent l'image de Dieu Père, ils ne sont plus "icone", ils sont "idole", cette image opaque, fascinante, tétanisante, désespérante car elle ne donne accès à la vie, elle ne donne pas la vie. Il n'y a plus que la désespérance et le suicide. Oui, tous peuvent aller au ciel, mais chacun peut désespérer du ciel. Telle est donc l'objet actuel de la bataille du Mauvais : conduire le plus grand nombre à désespérer de l'Église, à désespérer du Salut.

A l'inverse du Diable, Dieu veut conduire le plus grand nombre au Salut, il veut même nous conduire tous et chacun, jusqu'à la centième brebis, au salut. Pour cela, il doit tout au long de l'Histoire, pour chacun d'entre nous, conduire cette amoureuse pédagogie enseignée par Jésus. Il veut tout mettre en lumière : "celui qui fait la vérité deviendra libre" (Jean 8, 32). Il faut, il doit, il ne peut, pour révéler sa miséricorde, que révéler le péché  du pécheur, pour condamner l'un, le péché, et sauver l'autre, le pécheur.

Il veut, il doit creuser la blessure pour que coule la miséricorde.

Tant que nos péchés demeurent cachés, nos œuvres de vertu sont pourriture. Le psalmiste supplie : "Seigneur, fais-moi-connaître mon péché".  Tant que le péché de l'Église demeure caché, l'ouvrage de celle-ci peut sembler en apparence brillant, il est en fait mortellement parasité par le péché.  Les œuvres de l'Église semblent magnifiques, Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, Emmaüs et ATD Quart Monde ... mais pendant ce temps, de très nombreuses victimes cachées de pauvres ministres, seront au désespoir. Dieu ne peut que vouloir la lumière sur le péché, seul moyen de déployer le salut.

Mais là se trouve un risque mortel pour nous.

Dans cette opération de vérité, le croyant sincère, généreux, découvre le scandale, et il a deux solutions : l'indignation ou la sainteté.

L'indignation parce que ce scandale excède l'imaginable, l'admissible. La cause de Dieu ne peut être portée par cette Église. Il y aura donc tentation de schisme ou tentation d'apostasie.

La sainteté par l’accueil humble et vrai de la Miséricorde en tout pour tous.

 

L'Église, experte en Humanité ... titre prétentieux et dépassé ?

Non, mais titre à concevoir de façon plus chrétienne.

Oui l'Église est experte en humanité de bien des façons, d'abord par la

Vérité révélée que Dieu lui a confié, puis par les Saints qu'il lui a donnée, enfin par les nombreuses œuvres qu'elle à suscité dans l'Histoire, modelant une civilisation et engendrant la modernité.

Mais désormais, l'Église sera experte en humanité non d'abord par ses richesses reçues et partagées, œuvres et sainteté, mais aussi et d'abord par cette expérience décapante d'avoir été comme l'or au creuset, première à avoir été soumise à la révélation de ce péché extrême et d'avoir du humblement devant les hommes et d'avoir du humblement devant Dieu, devenir elle-même sauvée, ré-expérimenter qu'elle est en état permanent de salut. Là, bien plus que dans la fierté de ses œuvres, mais dans l'humilité du péché révélé pour être guéri, l'Église pourra dire au monde de façon nouvelle et plus efficace : oui, j'ai un savoir, une expertise, qui était autrefois trop notionnel, et qui est désormais inscrit en lettres de feu dans ma chair : Dieu sauve tout homme du péché, le plus immense, et non seulement celui de ses ennemis, mais celui pire de ses propres amis. Nous ministres et consacrés catholiques, avons expérimenté l'humiliation de notre péché dévoilé, jusqu'à avoir découvert l'humilité. Et désormais, nous pouvons humblement aider le monde à faire ce même chemin, de reconnaitre son propre crime car il est un Dieu de Miséricorde qui veut nous sauver, aujourd'hui.

Mais cela ne sera jamais facile ni magique. Dieu ne peut nous sauver que si nous entrons dans la vérité de notre mort pour accueillir sa miséricordieuse vie.

Je le crois, l'Église devient encore plus qu'avant, mais de façon beaucoup plus humble et donc potentiellement efficace, experte en humanité au milieu des peuples.

Non plus donneuse de leçons - ce qui est toujours le risque des sauvés qui se croient riches et risquent le positionnement surplombant, vaniteux, méprisant même (Luc 18, 9) -, mais partageuse de l'impensable et éblouissante révélation : Dieu est riche en Miséricorde, Dieu pardonne, jusque-là. Voyez ce que nous avons du découvrir à nos dépends de sa miséricorde. Combien plus vous qui êtres loin pouvez oser affronter son appel, à reconnaitre votre mort pour pouvoir entrer dans sa vie.

Conclusion

UEDLP, providentiellement, se trouve là, à cette charnière entre scandale et salut :

~  si je suis criminel, que Dieu me soit miséricorde, que par sa grâce, j'arrive à choisir dans ma liberté le chemin de la pénitence.

~ si grâce à Dieu, ma vie est en ordre, qu'elle soit aussi miséricordieuse, en portant les pécheurs, et même les monstres dans la même espérance que Dieu pour tous et chacun de ses enfants. Sans quoi, ma vie est en ordre comme un cuivre qui résonne ; je n'ai pas la charité, et ma vie en ordre ne sert à rien.

Il y a les petits crimes et les crimes monstrueux. (Benoit XVI 19.3.10). Tous méritent l'enfer. Il n'y a que la charité qui ouvre le ciel. Charité d'aimer le pauvre, d'aimer celui qui est probablement plus pauvre que moi.

Père Bruno


Témoignages de priants

numéro 65 - Juin 2015

Quelques nouvelles de notre association :

-  Merci au Réverend Hans Zollner, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs et Président du "Centre for Child Protection" (Centre pour la protection de l'enfance) à l'Université Pontificale Grégorienne de Rome, à qui Père Bruno a présenté UEDLP, pour son écoute et son accueil et à François Vayne, journaliste chrétien, qui a facilité cette rencontre.

-  Merci à Françoise Mugneret, responsable diocésaine des Équipes du Rosaire de la Côte d’Or de nous avoir invités à témoigner lors du rassemblement diocésain.

-   Merci au Père Dominique Garnier de nous avoir ouvert tout grand les portes de sa paroisse Saint Bégnine de Dijon pour témoigner d’UEDLP et à la Radio RCF Dijon d’avoir diffusé une interview sur ses ondes.

-   Merci à Évelyne Roy, responsable diocésaine des Équipes du Rosaire du Doubs, d’avoir présenté notre œuvre lors de leur rassemblement diocésain.

-    Merci enfin à tous ceux et celles qui ont de leur propre initiative présenté UEDLP auprès de leur paroisse.

-   Une petite nouveauté afin de favoriser notre communication : la création d’un flashcode (visible en fin de message) afin de pouvoir accéder directement sur notre blog via un téléphone type smartphone.

 

Nous sommes aujourd’hui plus de 2800 petites flammes de miséricorde ; plus de 200 priants nous ont rejoints depuis notre dernier bulletin de mars. Merci Seigneur !

A tous et toutes, bonne période estivale (ou « hivernale » pour nos amis de la Réunion, Maurice et Madagascar)

 

En cette fin d’année scolaire, nous vous laissons la parole. Vous êtes très nombreux et nombreuses à nous envoyer de petits mots d’encouragements et des témoignages. Tous disent votre foi et votre attachement à la prière miséricordieuse pour les enfants et les adultes. Merci et que le Seigneur vous bénisse !

 ____________

 

J’ai ouvert mon cœur, ce qui l’a aidé à prier "plus profondément". Car je dois avouer que ma prière s’adressait à la Vierge Marie pour C. et non pour son agresseur. Doucement, jour après jour, je comprends que la prière doit aussi aller vers l’agresseur; ce sera dur pour moi mais j’y arrive un peu plus chaque jour […] Je garde toujours près de moi mon chapelet et désormais cela m’aidera plus fort chaque jour. L.                                                                                  

Merci d’être semeurs de réconfort, de joie dans les cœurs. M.

 

Je continue à prier St Joseph, la Sainte Famille tout entière afin que des éducateurs selon le cœur du Christ se lèvent pour accueillir et aider les familles et les enfants à se reconstruire car tous ont besoin de reconnaissance et d’amour. Hosanna au Fils de David.     C.

 

Merci pour ce mouvement d’amour.  J.

Je profite de ce mois de juin dédié plus spécialement au Sacré Cœur, pour vous dire combien sont présents à ma prière le prénom de J. et celui de E., ainsi qu’à chaque Eucharistie, tout comme je les confie à Marie, à sa tendresse maternelle. Puisse les enfants trouver des personnes qui les fassent grandir et que les adultes trouvent un chemin de repentance, de pardon…que le Christ les attire à Lui, à son Cœur d’amour, de tendresse. L.                                                                                   

Je pense souvent à ma petite protégée et à tous ces enfants maltraités, plus difficilement à leurs bourreaux, mais avec vos recommandations, parviens. S.

 

Petitement mais dans la confiance, je peux essayer de porter dans la prière un enfant maltraité et la personne maltraitante avec la Vierge Marie, mère des pauvres et des tout petits.  A.

 

Le Seigneur nous demande d’aimer avec cette conscience de l’insoutenable et de prier pour ceux qui commettent ces horreurs. Une petite flamme d’amour qui ne veut pas s’éteindre. M C.

 

Je tiens à vous dire que le fait de prier pour le maltraitant m’a conduite à prier pour tous les maltraitants (terroristes, etc…) C’est une grâce de Dieu ! B.

 

Merci pour cette belle chaine humaine qui s’est constituée dans la Foi et l’Amour pour que personne ne désespère de lui-même et des autres…Merci de nous donner cette belle mission de prier pour un enfant maltraité mais aussi un adulte et plus audacieux pour nous-même qui sommes si pauvres d’amour à certains jours ! J.

 

Cette prière, quasi quotidienne, pour E, J et…moi-même est tellement importante pour ma vie spirituelle ! La gratuité me plait bien. Tant la gratuité financière : l’envoi facultatif et épisodique de timbres est minime et concret par rapport à une cotisation. Que la gratuité de l’acte : je prie pour un enfant et un adulte et Dieu fait ce qu’Il veut de ma prière. […]Voilà un beau chemin d’humilité. Demander à Dieu d’être la lumière d’un enfant qui souffre m’aide à porter ma croix. Demander à Dieu qu’un adulte gravement coupable assume  ses responsabilités me permet de m’accepter pauvre et pécheur.   D.

 

Un point commun avec la prière pour des chrétiens persécutés et leurs bourreaux est la difficulté de prier pour ceux qui font souffrir et qui nous écorche la bouche. Plusieurs choses peuvent nous y aider : d’abord la prière d’autres priants, ensuite la nécessité de prier si on veut qu’un enfant cesse de souffrir ("La prière est une force qui transforme le monde." Benoit XVI), enfin la reconnaissance de notre propre péché et l’accueil de la Miséricorde de notre Seigneur dans nos vies (confession et chapelet de la Miséricorde). Le Seigneur ne veut pas la mort du méchant mais qu’il vive et qu’il change. […] Un jour que je disais à un prêtre ma difficulté à voir la volonté de Dieu, il m’a répondu : « Sa volonté, c’est que toutes les âmes soient sauvées. » Alors, oui, Seigneur je te prie pour cet adulte maltraitant, viens guérir son cœur, libère-le de l’esclavage du péché, convertis son cœur, qu’il se laisse touché par la faiblesse et la fragilité de l’enfant. Donne-lui la grâce d’un vrai repentir et l’humilité de demander pardon. Introduis-le dans la demeure de ton cœur très miséricordieux et ne l’en laisse pas sortir pour l’éternité. Alors, un enfant cessera de souffrir et ton Royaume grandira. Notre Dame du Sacré Cœur, conduis-le au Cœur de Jésus, source d’Amour et de Miséricorde.       L.

 

Le feuillet est "une petite flamme" qui nous arrive personnellement et nous permet de sentir que nous faisons partie d’un "foyer". Merci beaucoup. »  O.

 

Aimer plus fort que tout                             Aimer plus loin que la tristesse

En suppliant de ne pas s'endurcir                Avec ta joie dans le cœur

Avec ton Cœur humble et doux                  Quel que soit ce qui nous blesse

Toujours prêt à S’offrir                              Et éprouve nos heures

 

Aimer plus fort que tout                          Aimer en ne comptant pour rien

Quelle que soit la solitude qui étreint      Sinon pour ton amour fou       

Avec la nuit noire qui nous voue              Qui dans le silence nous étreint

A toutes les tentations du malin.             Jusqu’à nous mettre à genoux

 

Aimer toujours plus humblement            Apprendre à aimer comme toi Seigneur

Avec toutes nos dépendances                 Avec ce que tu poses en nos âmes

Et tout ce qui nous rend                         Pour que notre vocation soit ton bonheur

A la pureté de l’enfance.                        Et que brille ta petite flamme

 

Aimer dans ta miséricorde

Conscients de ta mort en croix

Accrochés à l’espérance que Tu accordes

A l’enfant qui se jette dans tes bras.  

poésie-prière de M. 


Faites-le pour eux

n° 64 - Mars 2015

Bonjour à toutes et tous.

Quelques nouvelles de notre association :

 

-   Merci à Mgr Benoit-Gonnin, évêque du diocèse de Beauvais-Noyon-Senlis d’avoir célébré,  entouré des Pères Bruno, Christian Chassagne, Philipe Forest et Philippe Gruson,  une messe d’action de grâce pour nos 15 ans fêtés le 15 février dernier.

-    Merci aussi à la centaine de priants qui nous ont rejoints ce jour-là à Chantilly pour la messe, pour le repas partagé et temps d’adoration clôturant cette journée.

-   Merci au Père Delaume de Bouillon en Belgique de son invitation et de nous avoir permis de présenter UEDLP en plusieurs lieux de sa paroisse et à la Société Royale ouvrière Saint Eloi de Bouillon de son accueil.

-   Merci à vous tous qui nous ont envoyé des timbres suite à notre appel dans le dernier bulletin. Cela nous permet d’entrevoir l’année 2015 avec plus de sérénité.

-  Merci à nos amis du Bon Larron pour leur invitation à participer à leur rassemblement annuel de mars.

-  Merci à Mary-Grâce pour son aide active à l’Ile Maurice mais aussi à tous ceux et celles qui font la promotion d’UEDLP telle Brigitte à Toulon, Cécile à La Réunion, Père Loyola au Québec et tant d’autres qui discrètement parlent et agissent pour faire connaître notre association.

-  Merci enfin aux médias et journalistes qui ont présenté UEDLP :

Elodie Dabrimcourt-Chapelle sur Radio Notre-Dame.[i]

Françoise Toulemonde dans le magazine Le Pèlerin.[ii]

 

Nous sommes aujourd’hui plus de 2600 priants répartis sur 31 pays.

De plus en plus souvent nous recevons des messages nous confiant des enfants et des adultes. Ainsi dernièrement Père Valentin de Kinshasa au Congo a confié, à la prière d’UEDLP, 95 enfants entre 6 mois et 11 ans qui ont subi les affres de la guerre y compris, pour un bon nombre d’entre eux, des violences sexuelles même pour les plus jeunes. 

Ainsi rendons grâce à Dieu pour le bienfait de la prière qui nous encourage à continuer à œuvrer pour proposer de plus en plus largement et de plus en plus lisiblement UEDLP.

Rendons grâce aussi au Seigneur pour ce chemin de conversion qui nous propose, au-delà de notre logique humaine et pécheresse, de prier et d’aimer tout autant l’enfant maltraité QUE l’adulte maltraitant. Pour conclure, deux témoignages qui peuvent résumer ce qu’est pour moi  UEDLP :

-  de E du 94 « Pour info, je vous confirme que c'est très dur de prier pour les mal-traitants .... on a de la route à faire. »

-  de H du 57 « L’idée de prier aussi pour les adultes maltraitants vient certainement du St Esprit… »

Que Dieu vous bénisse tous et toutes et qu’Il nous soutienne par l’intercession de la Sainte Famille et des saints sur ce chemin de conversion du cœur en ce temps de Carême.

Union de prière dans l’espérance de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus.

Mona

*-*-*-*-*

TOUT CE QUE VOUS VOUDRIEZ QUE LES AUTRES FASSENT POUR VOUS, FAITES- LE POUR EUX 

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.
Ou encore : lequel d’entre vous donnera une pierre à son fils quand il lui demande du pain ?
ou bien lui donnera un serpent, quand il lui demande un poisson ?
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera- t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !
Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites- le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

                                                             Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, 7, 7-12

 

UEDLP ne se comprend qu’à la lumière de l’Évangile.

Dans ce passage sur la prière avec le « Donc, vous … », comme dans d’autres passages de la Parole, Jésus articule sans cesse la verticalité de l’amour entre le Père et moi, et l’horizontalité de l’amour entre moi et mon prochain.

L’enseignement est constant : si parce que mon prochain me semble trop pauvre, trop pécheur, si je n’espère pas pour lui, si je ne veux pas pour lui la miséricorde, alors je me ferme moi-même au don que je demande au Père pour moi-même. Il en est ainsi pour le fils ainé dans la parabole du fils prodigue qui, fort de la certitude de sa vie droite, refuse le retour de ce frère  cadet qui revient après tant de turpitudes et que son père accueille à bras ouverts.

Là se trouve l’essentiel du problème de Jésus avec ses contemporains les meilleurs. Ceux-ci ne veulent pas de la miséricorde pour les autres, les pécheurs publics. Les Pharisiens respectent la Loi. Ils agissent correctement selon la Loi, pensant agir comme Dieu. Mais leur cœur est si dur envers leurs frères pécheurs. Ils trouvent juste que ces méchants soient enfin sanctionnés, ils s’en réjouissent même. En cela, ils révèlent qu’ils ne partagent pas l’essentiel du cœur du Père. Dieu le Père ne se réjouit pas de la mort du pécheur mais pleure la mort de son fils pécheur. Bien qu’en règle avec la Loi, ces hommes, par la dureté de leur cœur, sont des pécheurs qui refusent la miséricorde pour les pécheurs. Donc logiquement selon la Loi, sans le bénéfice de la Miséricorde, eux-mêmes se condamnent à l’enfer. Mais les Prophètes et Jésus n’ont de cesse de  leur dire que la Loi s’articule avec le cœur.

Ainsi si l’on n’agit que par rapport à la Loi, on ne peut prétendre à continuer de bénéficier de l’amour du Père. Le bien que Dieu veut nous donner ne peut pas nous rejoindre, incapable sommes-nous de le recevoir parce que notre cœur est fermé, verrouillé. Ce qui parait scandaleux, c’est que Dieu veut le bien, et donne le bien à celui qui fait le mal et maltraite son frère. Dieu veut donner ce bien, pas selon le Loi seule mais selon une loi de croissance. Si je veux bénéficier du bien que Dieu donne, alors, la conséquence est que je dois moi-même me mettre en route pour aimer mon frère et vouloir ce bien aussi pour lui ! Le « Donc » du début verset 12 dit que ce bien que je demande au Père pour moi, m’engage à vouloir le bien pour mon frère.

On pourrait croire cette question lointaine par rapport à l’ouvrage d’UEDLP. Il n’en est rien. Cela concerne tous les chrétiens, vous et moi, et donc les priants d’UEDLP.

Mona sait que la prière pour les adultes maltraitants est difficile. Tout comme moi, elle vit cette difficulté mais aussi elle n'a de cesse de dire qu'UEDLP est un œuvre de Miséricorde pour les maltraités et pour les maltraitants et aussi pour les priants.

Dieu, encore plus en ce temps de Carême, à cause de son Amour, nous offre ce chemin de conversion.

Mais Mona constate avec une grande tristesse combien, nous n’agissons pas selon la loi d’amour que Dieu nous propose. Pour un certain nombre des priants, cette prière pour les « méchants » est souvent problématique. Et de plus, elle est parfois consciemment, parfois quasiment inconsciemment, marginalisée. Nous recevons régulièrement des messages nous disant la prière fidèle pour l’enfant … mais rien envers l’adulte …

Prier pour les enfants maltraités, pour paraphraser Jésus, cela même les païens savent le faire. Il continuerait ainsi : vous, chrétiens, priez aussi pour ceux qui persécutent les enfants, ces adultes si pauvres, vos frères quasiment morts. Hors, il est évident que pour une partie d’entre nous, non seulement cela est difficile, ce qui peut se concevoir, mais malheureusement, cela est quasiment refusé formellement ou marginalisé de fait par un certain nombre de priants d’UEDLP. Mais Dieu nous aime tellement qu’Il veut, en vous appelant à cette prière révoltante, nous rappeler qu’il aime sans condition le « maltraitant » tout autant que « le priant qui se ferme » à la prière pour le maltraitant. Dieu n’est pas comme nous, il Aime. Alors aimons et prions pour l’enfant ET pour l’adulte.

 

Père Bruno

 

Bienheureuse Vierge Marie, avec une reconnaissance renouvelée pour ta présence maternelle nous unissons notre voix à celle de toutes les générations qui te disent Bienheureuse. Nous célébrons en toi les grandes œuvres de Dieu, qui jamais ne se lasse de se pencher avec Miséricorde sur l'humanité, affligée par le mal et blessée par le péché, pour la guérir et pour la sauver.

 

                                                                                     Prière du Pape François à la Vierge Marie, 13 octobre 2013


Seigneur, envoie-moi un signe !

Juin 2011

 

Bonjour à tous et à toutes.

Notre petite chaine de prière regroupe aujourd’hui plus de 570 priants … Discrètement, avec délicatesse, Dieu nous guide sur un chemin de miséricorde et nous fait prendre part à cette immense prière qui monte jusqu’à Lui et que l’Esprit nous suggère.

Un mail reçu me donne de vous écrire ce petit éditorial : " A mon humble avis, il est important, quand même, pour un chrétien de savoir si sa prière a abouti... ou fait changer les choses. Notre prière est, dans la foi, toujours efficace, même si le résultat ne se réalise pas toujours selon nos conceptions humaines  mais selon la volonté de notre Père, infiniment bon, qui ne veut pour nous tous que le "meilleur".Car, lorsque nos demandes et nos souhaits ont abouti, et si nous le savons, en toute discrétion évidemment comme il se doit, nous pouvons alors être dans la louange et la joie, et notre Père aime cela.

En communion de prière, E.

 

Comme E., nombre d’entre vous nous demandent des nouvelles de l’enfant confié, voire de l’adulte : que devient-il ? Vit-il mieux ? Ses tourments ont-ils cesser ? Et cet adulte, a-t-il enfin mesuré sa petitesse ? A-t-il demandé pardon ? Tant de questions. Nous croyons en Dieu, en l’effet de la prière, mais il nous faut des signes.

Sans ces signes tant attendus, nous sommes dans l’expectative …et si notre prière ne portait pas de fruit ! Et si cet enfant continuait à souffrir … … " non pas cet enfant que je porte tous les jours dans la douceur de ma prière, que je dépose sur l’autel à chaque eucharistie. Non, Seigneur, pitié pour lui ! "

J’avoue avoir aussi demandé un signe … il y a 11 ans lorsque à force de réfléchir à comment aider, davantage encore, ces enfants que je pouvais croiser dans ma vie professionnelle, je suis allée à Paray le Monial. Trois jours à prier devant le Saint Sacrement, adorant le Cœur du Christ, demandant s’il fallait aller plus avant dans cette petite œuvre de prière. Ne pas savoir, ne pas oser suivre ce pressentiment que le Seigneur avait mis en mon intime, ne pas trouver en mon cœur la confiance absolue en ce que Dieu me demandait. J’avais besoin d’un signe … "Seigneur, donne-moi un signe, et je suivrai ta route, j’obéirai ".Trois jours de jeûne et de prière, et de larmes. En reprenant le train, je quittais Paray, triste, épuisée, déchirée entre cette demande insistante que Dieu m’avait faite et mon attente obstinée d’un signe.

Rentrée dans ma paroisse, une rencontre avec Père Bruno, mon père spirituel, m’a fait doucement comprendre que la foi seule suffisait et que le plus important était de faire la volonté de Dieu. Alors, un genou à terre, j’ai accepté. Dans la foi, le Seigneur m’avait progressivement amenée à répondre à son appel. Les personnes à qui je m’étais ouverte de ce projet ont tout de suite dit oui pour former une petite équipe de rédaction et Père Bruno acceptait d’être le prêtre-accompagnateur de l’UEDLP. A la messe du lendemain, nous avions prévu notre première annonce et de fait les premiers priants nous rejoignaient.

Mais ma foi n’étant que faiblesse, après une réunion de travail tardive, je décidais de me rendre, bien qu’il soit très tard, dans un oratoire accessible à cette heure avancée du soir. Après avoir accepté le matin, trouvé une équipe et un prêtre, prévu le lancement le lendemain d’UEDLP, je me retrouvais face au Saint Tabernacle, demandant encore un signe… : "Seigneur, j’ai accepté de répondre à ta demande mais si c’est vraiment ta demande, envoie-moi un signe, fait que quelqu’un vienne prier à l’instant dans cet oratoire !". Alors devant tant d’incrédulité, j’ai enfin reçu un signe : une personne est entrée dans cet oratoire, au cœur de la nuit. Le Seigneur avait eu pitié de moi et surtout de mon manque de foi.

Un témoignage cependant peut nous réconforter : une enseignante qui nous avait demandé de trouver un priant pour un jeune garçon qui était en souffrance, a vu quelques jours après que l’enfant soit confié, une très nette amélioration dans le vécu de ce jeune qui a recommencé à sourire et à vouloir accepter de l’aide.
Sinon, rien d'autre .... mais notre prière a-t-elle besoin de ces signes, a-t-elle besoin de savoir si l'enfant va bien ou pas ? Notre prière est en communion avec les Saints, elle est confiante en l'Amour de Dieu et elle sait que Dieu peut tout. Ce que nous ne pouvons voir ou savoir est toujours dans la main de Dieu. Dieu est Père et il sait plus que nous ce qui est bien et bon pour chacun de ses enfants.

N'est-il pas le sens de la totale gratuité de notre prière que d'en abandonner le fruit  à Dieu seul ;  n'est-il pas de Lui rendre grâce pour l'humilité qu'Il a de nous donner de prier ?

Faut-il toujours mesurer notre louange et ce que nous savons, ou bien la laisser s'épanouir à la seule pensée de l'envergure de l'œuvre de Miséricorde de Dieu ?

Mais si vous êtes comme moi, à demander quand même un signe, alors posons-nous la question de ce qui a changé en nous, dans notre prière.

Aurions-nous été capable de prier pour un maltraitant comme nous le faisons aujourd'hui ? Aurions-nous été capable de suivre ce chemin de conversion du cœur qui, confronté à nos propres faiblesses, nous donne de mesurer, un petit iotas de plus, l'incommensurable Miséricorde de Dieu pour nous tous.

Le signe n'est-il pas tout simplement le chemin parcouru dans notre vie, notre prière, notre foi ? Certains nous ont d’ailleurs témoigner avoir retrouver le goût de la prière journalière.

Nous sommes plus de 550 aujourd'hui à être chaque jour un peu plus des petites flammes de miséricorde qui brillent dans les ténèbres de l'incrédulité. Nous sommes plus de 550 petits signes qui démontrent que Dieu nous aime plus que tout. Vous êtes pour moi plus de 550 petits signes de sa Lumineuse Miséricorde.

Alors que notre prière commune s'élève dans un humble chant  de louange à Notre Dieu Trois fois Saint. Pardon pour notre manque de foi, Seigneur ! Merci Seigneur pour tant de bonté ! Merci Père !

Mona

 

 Et tout ce que vous demanderez dans une prière pleine de foi, vous l'obtiendrez. "

Matthieu  21,22

 

" Les autres disciples dirent à Thomas : ' Nous avons vu le Seigneur ! ' Mais il leur dit : ' Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, ..., non, je ne croirais pas '. Huit jours après ... "

Jean 20,24

 

Donc aujourd'hui, moi du moins, je n'ai pas besoin de signes. Pourquoi ? C'est que j'ai appris à avoir foi dans le Seigneur, indépendamment de tout signe. L'infidèle a besoin de garantie ; mais moi qui suis un fidèle, je n'ai besoin ni de garantie, ni de signe ; bien que je ne parle pas une langue miraculeusement, je sais que j'ai été purifié de mes péchés. Les hommes d'alors n'auraient pas cru, s'ils n'avaient pas reçu un signe; voilà pourquoi des signes leur furent donnés comme garantie de la foi qu'on leur demandait. Pour prouver que ce n'était pas aux fidèles, mais aux infidèles que des signes étaient donnés, afin de les rendre fidèles, Paul dit : " Les signes ne sont pas pour ceux qui croient, mais pour ceux qui ne croient pas " (I Cor., XIV, 22). Comprenez-vous que Dieu ne nous fait pas outrage, que c'est au contraire par estime pour nous qu'il a supprimé la manifestation des signes ? Il a voulu montrer que notre foi est indépendante des garanties et des signes, voilà pourquoi Dieu a fait ce qu'il a fait : les hommes d'autrefois demandaient avant tout un signe, une garantie pour croire Dieu  sur les choses invisibles ; mais moi, indépendamment de tout cela, je montre une foi entière : Voilà donc pourquoi il n'y a plus de signes aujourd'hui. 

Saint Jean Chrysostome (354-407)

Extrait de la Première Homélie sur la Pentecôte


Le viol comme arme de guerre, plus destructeur que les armes

Décembre 2014

 

Suite au reportage «Larmes de guerre» diffusé sur France 2 le 2 mars 2014[1], j’ai découvert l’hôpital de Panzi en République Démocratique du Congo, où le docteur Mukwege, gynécologue-obstétricien, vient en aide aux femmes et aux enfants victimes de viols commis en temps de guerre.

Le mercredi 22 octobre dernier, le docteur Denis Mukwege, a reçu  le Prix Sakharov pour la liberté de penser, décerné par le Parlement européen[2].

 «L’hôpital de Panzi continue à recevoir par jour six à huit femmes violées dont la plus jeune est âgée à peine de quatre ans», déclarait le Dr Denis Mukwege, en août 2012. Aujourd’hui le constat est sensiblement le même.

Les statistiques du UNHCR (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés) montrent une augmentation alarmante des cas de viols et de violence contre les femmes au Nord-Kivu, province de RDC (environ 5000 par an).

Depuis 15 ans, le Dr Mukwege a soigné plus de 40 000  femmes violées dont 68,2% sont des victimes mineures.

Tant de chiffres qui donnent la nausée. Le Dr Denis Mukwege déclarait, le 31 octobre, à ce propos aux journalistes du Figaro.fr " Derrière chaque chiffre, il y a avant tout une femme qui a perdu son intégrité physique et psychologique, qui est handicapée, perd ses urines, est rejetée par son mari. Si on peut voir les victimes comme ça, alors on pourra peut-être être poussés vers l'action. "

 

Autre conséquence qui ajoute l’horreur à l’horreur : le nombre exact des enfants nés de viols, et dont personne ne connait le chiffre exact. Beaucoup d’habitants du Sud-Kivu considèrent les enfants issus d’un viol comme des apatrides alors qu’ils sont nés sur le sol congolais et de femmes congolaises amenées de force dans les forêts pour servir d’esclaves sexuelles. 70% de ces enfants ne sont pas enregistrés à l’état civil et peu sont scolarisés. Rejetés par tous, ils sont appelés : «enfants de bandits, enfants de la rue, enfants du serpent». De plus les enfants nés de viols ne connaissent pas leur père. La filiation ne se transmettant que par le père en RDC, les femmes violées souffrent de voir chaque jour cet enfant, fruit d’un viol,  tiraillées entre l’amour maternel et le souvenir de ces moments atroces. Comment continuer à vivre en voyant dans les yeux de son enfant le regard de son violeur ?
«En engrossant ces femmes, les Interhamwe (rebelles rwandais réfugiés dans les forêts de l’est du Congo) brisent la filiation, ils créent une nouvelle race, un enfant que le mari (futur) de sa mère et la communauté auront des difficultés à reconnaître. C’est une forme de guerre génétique qui se mène dans le corps des femmes», explique également le Dr Mukwege.

Le viol comme arme de guerre est bien plus destructeur que les canons, c'est ce que le Dr Mukwege dénonce inlassablement.

En juin 2014 s’est tenu à Londres un sommet sur les violences sexuelles pendant les conflits.[3] Selon l'ONU, entre 250.000 et 500.000 femmes ont été violées au cours du génocide du Rwanda de 1994. Plus de 200.000 femmes, souvent mineures, auraient souffert de violences sexuelles depuis 1998 au Congo, plus de 60.000 lors du conflit en Sierra Leone. Et au moins 20.000 pendant le conflit en Bosnie au début des années 1990.  De très nombreux cas de viol ont aussi été révélés en Lybie, en Syrie, au nord de l’Irak. Le viol devient une véritable arme de guerre qui détruit autant que les armes et dont la pratique se répand.

Il faut noter aussi que la pratique de violences sexuelles se poursuit bien après la fin du conflit.

Pardon pour ces lignes si difficiles à lire. Le mystère du mal est sans limite.

Et combien le Cœur de Dieu doit souffrir de tant d’horreurs faites aux femmes et en particulier aux jeunes filles mineures et enfants… sans parler, leur nombre est inconnu, des adolescents et jeunes garçons.

Notre prière pour chacune des victimes puissent creuser infiniment la blessure jusqu’à ce que soit réparé la honte, la destruction physique et psychologique, jusqu’à ce que soit restauré l’estime de soi et regagné celle des autres.

Notre prière, plus âpre peut-être, pour ces hommes, ces bourreaux qui détruisent les corps, les âmes de leurs victimes. Qui détruisent également l’avenir des enfants nés de leur crime. Dieu les aime tout autant que les victimes et cela demeure pour nous un grand mystère.

Comment l’Amour de Dieu peut-il aimer jusque-là, jusqu’à dépasser notre entendement ? Comment ne pas rendre grâce pour cet Amour hors de toute mesure ? C’est ce chemin d’amour que Dieu nous demande de parcourir. Quand tout notre être est soulevé  d’un haut-le-cœur, le Seigneur nous demande d’aimer avec cette conscience de l’insoutenable et de prier pour ceux qui commettent ces horreurs. Alors, oui, rendons grâce pour ce chemin de conversion nous est proposé en participant humblement à la prière d’UEDLP pour un enfant maltraité et pour un adulte maltraitant.            

Mona

 


[3] En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/le-viol-arme-de-guerre-au-congo-et-ailleurs


UEDLP : Gratuité, Liberté, Endurance

Septembre 2014

 

Plusieurs courriers nous ont fait part des difficultés éprouvées à prier pour l’enfant et l’adulte. J, en particulier, nous écrit : « Et j’oublie l’enfant et l’adulte qui m’ont été confiés …que faire ?? Dans votre courrier, parlez aussi de ceux qui comme moi abandonnent leur engagement. Que Dieu me pardonne et me soutienne et que la Vierge Marie m’assiste. »

Ma prière, tout d’abord, pour tous ceux qui humblement nous écrivent leurs difficultés. Et mon merci, car ces courriers me disent le souci que vous avez de la justesse de votre prière en particulier de ces 2 « inconnus », enfant et adulte, qui vous ont été confiés.

Vos lettres soulèvent plusieurs questions :

  • Prier sans savoir le fruit : 

Croire en Dieu, c’est apprendre à dépendre, en tout, de la volonté de notre Père céleste. Dieu seul connaît et contrôle toutes choses et Il sait ce qui est le meilleur pour nous priant, pour l’enfant, pour l’adulte.

Et notre foi est si précaire que nous voulons savoir si nos prières sont exaucées, s’il y a du mieux. Cela nous rassure sur notre prière, et cela nous rassure aussi sur Dieu … notre doute n’irait-il pas jusqu’à dire : « et si Dieu ne savait pas ce qu’il faut faire, et si Dieu n’entendait pas nos cris ! »

Laissons Dieu être Dieu et recevons de Lui la liberté du cœur, de l’âme, de l’esprit en abandonnant notre prière à sa volonté. 

Apprenons la gratuité de notre prière : Dieu sait tout de la souffrance des enfants et du crime des adultes, mais Il veut que nous aimions comme Lui.

La prière est alors, par l’œuvre de l’Esprit, source de conversion pour nous.

 « Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine ». Matthieu 6,33-34

  • Être endurant dans la prière : 

Une autre particularité d’UEDLP : les 2 prénoms confiés le sont « ad vitam aeternam ». Nous ne re-confions jamais les 2 prénoms d’un priant monté au ciel car sa prière est désormais auprès de Dieu.

Mais certains éprouvent de l’usure, oublient ou prient de temps en temps.

1/ Soyez libre de prier pour les 2 prénoms à votre rythme : Dieu connait votre cœur et ces 2 prénoms sont inscrits dans votre cœur… c’est une belle leçon reçue d’un moine chartreux, lui-même priant.

2/ Si vous êtes priant UEDLP c’est déjà que la prière habite votre vie.

Oublier ne signifie pas s’attirer les foudres du Ciel. Dieu sait notre bonne volonté et il nous connait mieux que nous-mêmes.

3/ Prier demande aussi parfois d’accepter d’être appelé à l’endurance car Dieu nous pétrit, nous modèle dans la prière, convertit nos cœurs, creuse nos blessures pour enfin que nous sachions accueillir la miséricorde.

Pour certains il s’agit même d’un combat.  Une sœur disait sa difficulté à rejoindre la communauté à l’heure du chapelet et combien après cette épreuve, elle avait senti une grande paix …

4/ Je confesse aussi qu’il m’arrive d’oublier de prier : je rends grâce dès que je le peux dans la journée, mais il m’arrive de ne pas prendre les quelques minutes pour présenter à Dieu les 2 prénoms. Alors le soir, je les Lui offre dans ma « prière de l’oreiller » : « Seigneur, je te confie mon sommeil et reçoit tout ce que mon cœur a oublié de te présenter, et surtout L et J-R»

  • Prier pour des inconnus :

La particularité d’UEDLP est d’abord cette constante : nous prions  pour deux personnes dont nous ne savons que les prénoms et c’est une vraie frustration pour certains. S’agit-il de savoir physiquement à qui ressemblent ces inconnus, ce qui rendrait notre prière plus incarnée ? Si ce n’était que cela, le plus simple serait d’aller sur internet et de voir s’afficher en moins d’une seconde 209 000 réponses, idem pour les adultes, ou bien d’ouvrir la télé et ses images de violence … Pourquoi notre prière a-t-elle besoin de ce support, de cette incarnation ?

Le Seigneur nous demande de prier les uns pour les autres, notre prochain proche mais aussi notre prochain inconnu. A la messe, la prière universelle nous invite à cette prière large. Alors pourquoi ce besoin de concret ?

Et si Dieu, lui seul qui connait chaque petit grain de sable de l’humanité, nous demandait simplement cette liberté du cœur, cette liberté du regard. Des prénoms qui nous sont confiés, autant Père Bruno que moi-même, nous ne savons rien. Mais une photo serait-elle la solution à cette question … peut-être pour l’enfant confié oui, mais pour l’adulte … N’aurions pas tôt fait de lire dans la forme du visage dans les traits, ou dans une expression, la trace du péché, l’ombre de la perversion ! Nous avons déjà bien du mal avec les personnes que nous connaissons autour de nous … et tant de méchancetés déjà pensées, murmurées, à interpréter tel regard ou telle chevelure … certains disent que le visage est le portrait de l’âme et pourtant on connait tant de criminels qui ont un visage d’ange …

Accueillons cette liberté du regard et s’il est un visage d’enfant qui pourrait être le portrait de l’enfant pour lequel vous priez, regardons l’Enfant Jésus. Et pour l’adulte, l’image du bon larron.                                                             

 Mona


L'Amour n'est pas aimé

Juin 2014

 

Bonjour à toutes et à tous.

Depuis notre dernier bulletin de février dernier, nous avons eu la joie d’être invités à témoigner d’UEDLP et de la Miséricorde, Père Bruno et moi ou Père Bruno seul, dans la Paroisse de la Trinité en Bray dans l’Oise et lors de différents rassemblements : Rassemblement National des Responsables diocésains des Équipes du Rosaire à Montmartre à Paris, soirée œcuménique du F.O.I. à Beauvais, Rassemblement annuel de la Fraternité des prisons "Le Bon Larron" à Paris, Rassemblement diocésain des Équipes du Rosaire à Ermont dans l’Essonne. De nouveau, un grand merci à tous ceux et celles, prêtres et laïcs qui nous ont fait la joie de nous inviter. Et merci au Seigneur pour tous ces beaux moments d’échanges.

Merci aussi à celles et ceux qui nous ont confiés de nouveaux prénoms d’enfants et d’adultes… la liste de ceux sans « parrain » en est impressionnante, plus de 4000. Mais s’ils nous sont confiés, c’est que le Seigneur souhaite qu’ils soient portés par la prière de nouveaux priants. Chaque prénom portant une proposition de conversion.

Aussi, nous voudrions aujourd’hui vous faire une proposition : vous appartenez à une paroisse, une communauté religieuse, un groupe de prière. Vous serait-il possible de demander à votre curé, à votre supérieur(e), à votre responsable, l’autorisation de présenter en quelques minutes UEDLP à la fin d’une messe, d’un temps de prière ou de toute autre occasion. Si vous recevez une telle autorisation, contactez-nous par courriel à  uedlp@wanadoo.fr, ou par courrier (UEDLP- 3 allée des Coquelicots - 60290 Neuilly /s Clermont). Nous pourrions ainsi voir avec vous comment vous épauler en vous envoyant, par exemple,  des affiches, bulletins ou même convenir de venir nous-mêmes lorsque plusieurs témoignages sont possibles dans différents lieux proches, possible du vendredi soir au dimanche midi, ou du mardi soir au mercredi après-midi selon la distance à venir jusqu’à vous.

C’est une demande qui peut paraitre un peu folle, un peu prétentieuse,  mais le Pape François nous a demandé en octobre dernier de poursuivre notre ouvrage, alors … à la grâce de Dieu. Et un grand merci déjà d’y réfléchir.

¤¤¤

 

L’AMOUR N’EST PAS AIMÉ

En ce mois de juin, l’Église fête le Cœur du Christ. Lors de la Grande apparition, de juin 1675, Jésus dit à sainte Marguerite-Marie à Paray le Monial : " Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes "

On prête aussi à saint François d’Assise ces paroles : "Nous nous jugeons nous-mêmes selon la charité que nous faisons à la charité". "L'Amour n'est pas aimé…"

Pourquoi ces 2 citations ? Parce que, régulièrement lorsque nous proposons à des personnes - croyantes, pratiquantes, priantes – de rejoindre UEDLP et de devenir « petite flamme de miséricorde » en priant pour un enfant maltraité ET un adulte maltraitant nous constatons,  une gêne puis un refus. La prière pour l’enfant est acceptée immédiatement mais celle pour l’adulte est soit ignorée soit totalement refusée, à l’exemple de ce commentaire reçu sur Facebook : « pour les victimes surtout et avant tout quand même : Dieu nous a fait dire par Jésus : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé, je doute qu'il cautionne que des adultes violent des enfants, les torturent, les battent, les humilient ! Bon ok, mais faut quand même pas abuser .... »

Que répondre à cela ? Simplement : Non, Dieu ne cautionne pas le mal, mais il veut que nous aimions comme Lui, même ceux qui nous semblent non-aimables. Si nous fermons notre cœur à la prière envers les maltraitants, faisons-nous vraiment la volonté du Père ?

Dieu nous demande d'aimer jusqu’à cet inconcevable : prier pour les maltraitants. Pourquoi faudrait-il exclure les adultes maltraitants de nos prières ? Notre Dieu de toute Miséricorde aiment ces maltraitants autant que les enfants maltraités et que nous tous, qui sommes dans nos atermoiements, nos jugements. Dieu aime chacun tel qu’il est, là au moment-même où j’écris ces lignes, là au moment-même où vous les lisez.

Mon cœur ne peut s'empêcher de proposer encore et encore de prier aussi pour les adultes. Notre dureté, voire notre colère envers les actes qu’ils ont commis, notre refus de leur accorder le pardon enferme notre cœur et emprisonne aussi celui de l’adulte maltraitant. Une prière, même âpre, même froide mais déposée au pied de la Croix ou dans les Plaies du Christ,  une prière douloureuse avec l’aide de Marie aux 7 douleurs aide le cœur, l’âme de l’adulte à se convertir. Cela ne veut pas dire oublier le crime de l’adulte, cela ne veut pas dire que l’on le minimise ou on le relative mais, et c’est Jésus sur le bois de la Croix qui le dit : "Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. "  (Luc 23,34). C’est saint Etienne également qui nous montre la route : " …il cria d'une voix forte: Seigneur, ne leur impute point ce péché. "  (Actes 7,60b).  

La devise d’UEDLP est "Creuser la blessure pour que coule la miséricorde".

Le Seigneur désire creuser notre cœur blessé et pécheur pour l’assainir et y faire couler ainsi le baume de sa Miséricorde.

Mais ceci s’adresse peut-être aussi à nous tous, vous et moi, déjà priant UEDLP. Avons-nous le même cœur, le même empressement, la même joie à prier pour l’enfant ET pour l’adulte ? Il faut laisser Dieu convertir sans cesse nos cœurs, les laisser décalaminer, pétrir, façonner!

En réponse à saint François, dans l’espérance et la confiance de l’œuvre du Dieu en chacun de nos vies, osons dire : Oui, l’Amour est aimé … mal mais chaque jour un peu plus, à la mesure toute humble de mon cœur, petite flamme de miséricorde pour l’enfant maltraité ET l’adulte maltraitant. ».

Mona

"Il faut prendre et reprendre sans cesse le risque d'aimer pour avancer au large". Saint Jean-Paul II

øøø

Question reçue régulièrement : Puis-je avoir des nouvelles de l'enfant qui a été confié à ma prière ?

Nous ne pouvons rien vous dire au sujet des enfants.  Des prénoms nous sont confiés par courrier ou par courriel, lors de rencontre, mais nous ne savons rien de plus si ce n’est que ce sont des enfants maltraités ou qui ont été maltraités, rien sur leur âge, ni sur leur lieu de résidence ou pays d’origine. Il en est de même pour les adultes maltraitants.

Notre prière, en communion avec les saints, ressemble à celles des moines et moniales cloitrés loin du monde et qui prient néanmoins pour le monde et pour les intentions qui leur sont confiées sans voir ou savoir le fruit de leurs prières. Mais nous savons que Dieu peut tout et qu'il agit en son temps. Il faut abandonner nos désirs, notre volonté à sa Volonté qui ne peut vouloir que du bien pour nous tous.

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Une belle réponse de P à notre proposition de rejoindre UEDLP … à méditer :

" Je prie beaucoup et peux donc accueillir une autre mission de priant, étant convaincu que notre véritable mission réside dans cette humilité-là.  Merci de m’accepter parmi vous. "

 

Comme prière aujourd’hui nous avons fait le choix de retranscrire quelques messages laissés sur le profil Facebook d’UEDLP  à l’occasion du Dimanche de la Divine Miséricorde :

- De A : «  Je dépose sur le cœur d’amour de notre Père des cieux S et  E »

- De M-M : « Seigneur, puisque nous croyons en la force de la prière, puisque nous savons que tu écoutes toujours celles et ceux qui t’implorent, puisqu’en ces Temps Pascals nous pouvons tout déposer dans ton Cœur de Miséricorde d’où est née Ton Église-Épouse, puisque nous savons choisir notre Mère la Vierge Marie comme Médiatrice maternelle de Ton Fils, je te confie S et J. Que ta grâce vienne habiter leurs cœurs pour y trouver consolation, conversion par l’Esprit qui les guidera mystérieusement vers ta Douce Lumière qui apaise les cœurs meurtris, défigurés ! Que chacun(e) de nous, à leurs côtés, sachions croître, jour après jour, dans cette même démarche de miséricorde qui est don du Seigneur : nous le confions spécialement aux saints Pères Jean XXIII et Jean-Paul II, dont l’intercession ne nous manquera jamais ! Joie d’Église ! Le Seigneur bénisse les « petites flammes de Miséricorde. Amen, en Jésus par Marie. »

- De V : « Que ces prières quotidiennes portent du fruit pour un enfant mais aussi pour une personne maltraitante. Rendons grâce à la miséricorde de Dieu... amen »

- De I «  Très miséricordieux Jésus dont le Cœur n'est qu'amour, je confie à Ton Cœur très compatissant D et T. En cette fête de la Divine Miséricorde, viens aussi attiser la petite flamme que j'essaie d'être chaque jour un peu plus. Qu'elle éclaire et réchauffe tous ceux qui s'approcheront d'elle. Qu'elle brille du même éclat et qu'elle brûle du même amour pour les martyrs et les persécuteurs, les victimes et les bourreaux, les croyants et les païens. »

- De J-L : « Je confie, M et  R, par mes prières à JÉSUS-TOUT-PUISSANT »

- De R « O Jésus soit la lumière pour J et compatissant pour D. Seigneur faite que cette petite flamme de miséricorde soit chaque jour plus grande. »

- De M : « Très miséricordieux Jésus, je confie à ton cœur plein d'amour E et D. Que ta lumière brille sur chacun d'eux. »

- De M-P :« Pour C et P,  je les confie à la miséricorde infinie du Seigneur !!! »

 


Ludovic, témoin du "Bon Larron"

Février 2014

 

Bonjour à toutes et à tous. Ce 15 février, UEDLP a fêté ses 14 ans d’existence et son 1er anniversaire en tant qu’Association Diocésaine. Nous approchons les 2200 priants et 2 nouveaux évêques sont devenus priants.

Mgr Rey, évêque de Toulon-Fréjus a accepté notre proposition d’avoir 2 représentants UEDLP dans son diocèse : il s’agit de Père Florian Racine de St Maximin La Saint Baume et de Brigitte Morelle de la paroisse du Mourillon à Toulon. Qu’ils soient tous les 3 remerciés.

Notre passage en novembre dernier à Toulon et ses environs nous a permis également de rentrer en contact avec Ludovic. Il est un des témoins de la Fraternité Bon Larron. Voici son témoignage :

« Je suis le cinquième enfant, le dernier qui était très vite appelle le Mal aimée, le Viel canard  et pourtant le Seigneur m’avait mis sur cette terre !

J’ai subi beaucoup surtout de la part de ma mère des coups et autres  maltraitances, comme certain moi je préfère aller l’école pour me réfugier […] Cela a duré jusqu’à l’âge de 15 ans. Là je suis rentre au CAF pour passe un CAP d’horticulteur. Mon père revenu en France pour prendre sa pré-retraite, ma mère m’enferme à double tour dans ma chambre. Dans ce lieu, rien hormis un lit, un bureau et une lampe qui s’allume de l’extérieur…aucun jouet, aucun livre. Néanmoins, je découvre sous le lit une vieille valise contenant une radio et j’écoute le soir tard en me cachant sus les draps Radio Notre-Dame qui diffuse le Chapelet. C’était comme un somnifère pour calmer mes peurs, c’était un peu ma peluche. Voilà ma prison, ma cellule chambre, la plus dure à vivre, celle dont ma mère était le gardien! Cela dure 6 mois.

 Un jour, comme un loup qui veut sortir de sa cage,  j’ai réussi à casser porte, je me suis enfui et je suis allé voir mon médecin qui fait rentrer directement dans un foyer d’éducation. Là c’est le paradis, je me suis libéré et  j’étudie et réalise mon rêve : devenir animateur d’enfant. Mon expérience passée me permet de mieux comprendre les enfants car ce que je sais, je ne l’ai pas appris dans les livres mais dans la souffrance. Comme le Seigneur dit bien les personnes qui souffrent peuvent devenir à leur tour des apôtres de la souffrance. Je devenais aussi un « profiteur de bons moments » car les activités que je prenais plaisir à animer en centre de loisirs, me permettaient de découvrir les yeux, les sourires et ces jeunes me donnaient plus ce que je leur donnais!

Tous les dimanches également, j’allais à la messe pour écouter, chanter mais cela apaisait mon cœur de cette violence qui l’habitait. C’était le seul médicament qui me soulageait.  Dieu était un héros de bande dessinée, un magicien,   car dans ma vie personne ne m’avait parlé de Lui et mon enfance ? faite de violence gratuite, ne m’avait pas préparé à connaitre et à croire en un Dieu l’Amour.

Je ne savais que l’on pouvait être baptisé adulte. De plus, lorsque j’avais demandé à ma mère si j’étais baptisé, dans sa violence elle m’avait répondu que jamais je ne connaitrais le Dieu d’Amour.

Je rencontre donc un diacre, dont la carrure me rappelle douloureusement celle de mon père. Je lui dis immédiatement : «  vous allez perdre votre temps avec moi, et rien ne pourra faire avec moi ; allez chercher d’autres brebis perdues moi je suis la vilaine brebis. » Mais j’étais comme un enfant et je voulais vraiment connaître mon Seigneur. Alors, je suis retourné voir ce diacre. Peu à peu nous avons construit une relation forte, et il est devenu ce père que je n’avais pas eu. Aujourd’hui il reste un Papa, et chaque fois que j’ai un doute il m’écoute et je lui dis merci ! 

Pendant cette préparation au baptême, une sœur me propose d’aller à Lourdes. En rentrant de ce pèlerinage, j’étais transformé, mais c’est pendant la nuit de Pâques 1997 que j’ai vécu la libération de cette violence et j’ai été lavé de tous mes péchés. Mais à ce stade, je ne pouvais pas encore comprendre ce que notre Seigneur avait planté dans mon cœur, car cette plante n’avait pas encore fleuri, et je ne comprenais pas encore, en vérité, le mot Amour !

Ma vie chrétienne commençait. Mais des erreurs faites étant plus jeune me rattrapent et je me retrouve incarcéré à Avignon. La vie en prison est comme un pèlerinage dans une terre inconnue. Sur cette «nouvelle » terre, j'ai connu l'esclavage, la souffrance physique et morale, l'isolement, l'oubli de soi, le découragement. La vie y est lancinante, les journées se ressemblent et sont ponctuées par les mêmes cris, les mêmes ordres ou aboiements, les mêmes bruits de clés dans les serrures et des portes qui claquent. Tout y est rythmé du lever au coucher, notre seule attente devient celle de la gamelle. Parfois un parloir vient redonner un peu de luminosité à ces ténèbres ambiantes, un souffle d'air frais dans cette promiscuité fétide et forcée. Pourtant, c'est dans ce cloaque infâme que j'ai rencontré un être merveilleux, une femme d'exception : l'aumônier protestant. Lors de notre 1er  entretien, j'étais plutôt méfiant et, de ce fait, j'avais pris un peu de recul car, il faut le dire, dans ce lieu où j'étais, la peur faisait partie du quotidien. Il m'était donc impossible de m'ouvrir et je trouvais même à lui dire qu'elle ne pourrait pas me faire entre dans son église, que c'était peine perdue et qu'elle perdait son temps avec moi. Cependant, je l'écoutais quand même et, de retour en cellule, je me suis dit qu’elle n'était certainement pas là pour rien et qu'il fallait que je lui fasse confiance. C'est ce que je fis dès le second entretien. Bien m'en prit, car depuis, je ressens profondément chez mes frères et sœurs protestants cette chaleur indicible, cette douceur et cette sincérité à nulle autre pareille. La parole de Dieu n'avait pas, avec elle, le même sens qu'elle en avait avec mon prêtre. Au fil du temps, elle devint cette « maman » que je n'ai jamais eue. Les pendules pour moi, furent remise à l'heure, et c'est souvent, qu'après ces entretiens, les larmes coulaient sur mes joues, signe que Dieu œuvrait en moi et était présent en elle. Ma vie s'en trouvait transformée, la prison prenait un tout autre visage, il me semblait, qu'à présent un « codétenu invisible » partageait les quelques mètres carrés qui m'étaient alloués. Mes moments de découragement se transformaient en moments de prière et j'acquis la certitude que Jésus -Christ, invisible dans notre réalité, ne l'était plus dans mes souffrances ni dans mes appels à l'aide que je lui lançais. Il était là pour faire naître en moi cet amour jusqu'alors inconnu. En un mot, il était VIVANT. Le bon Berger avait laissé ses 99 brebis pour venir chercher sa 100ème  pour me conduire dans ses verts pâturages, près des eaux paisibles où il restaure mon âme. Il était venu jusque dans la prison, non pas pour me juger, mais pour me sauver, non pour me jeter la pierre, mais pour me pardonner, pour me montrer une autre voie, pour m'amener à la repentance, pour m'emplir de son amour et m'offrir sa grâce. J’ai aussi en moi cette certitude que ce qu'il a fait pour moi, il peut et veut le faire pour toi, pour tous, car il veut que tous soient sauvés.

                                                                                                        

J'obtins par la suite - était-ce lié à tout cela ? - un poste d'auxiliaire a la bibliothèque. J'ai pu rencontrer d'autres détenus à qui j'ai pu témoigner de mon expérience avec le Seigneur.  Mais, le meilleur moment de la semaine, hormis le parloir avec ma femme car je m’étais marié avant mon incarcération, était la messe ou le culte selon la semaine. Là, nos prières sortaient même si nous avions pu tricher, voler, tuer, là, nos prières sortaient de nos tripes car nous ne pouvions pas tricher devant Dieu. Ces moments merveilleux et vrais qui contribuent à l'Église de demain, j'en étais friand, voire même « un profiteur », j'avais tant besoin de ce baume qui fait tant de bien au cœur, qui panse les plaies et qui guérit les blessures de l'âme. Pour rien au monde je ne les aurais ratés ! Ils étaient devenus pour moi source de vie et je m'en gavais pour toute la semaine. Chaque matin, et chaque soir je demandais à Dieu son soutien en lui remerciant de ce qu'il avait voulu me donner, pour ce qu'il allait me donner encore. Le plus dur pour moi fut de demander pardon, à ma femme, mais aussi à tous ceux que j'avais pu faire

souffrir. C’est là que je me suis aperçu qu'il était beaucoup plus facile de demander le pardon, que le recevoir, surtout de la part de Dieu. Il s'avère nécessaire, pour accepter d'être pardonné, de s'imprégner de cette parole de Jean 3.16. : «  Car Dieu a tant aimé le monde qu’il donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait  la vie éternelle.»

Ce que j'en déduis, c'est que la prison n'est pas un lieu où on reconstruit l'homme, c'est un endroit où il est détruit en quelques instants. Dans ce lieu de ténèbres on devient plus facilement un loup qu'un agneau, à moins que nous acceptions dans notre cellule d'abord et dans notre vie ensuite, la présence et les conseils et l'amour de ce détenu invisible mais pourtant tellement présent qu'est Jésus-Christ. Alors, comme moi et comme tant d'autres, laissez-vous envahir de sa présence, laissez-vous sauver ! Et vous, détenus déjà convertis, ne laissez pas vos codétenus demeurer dans les ténèbres, apportez-leur la lumière que Christ fait briller en vous, aidez-les à être leur tour sauvé.

Aujourd'hui, je suis devenu un témoin  de la Fraternité Bon Larron et je viens, avec l'aide de Gérard, du CP de Caen, de créer le groupe de prière du bon berger pour les Détenus de CP du Pontet. Et depuis juin 2007 j’ai repris le groupe de prière des Prisons de France après le décès du fondateur.                                                                                                                                                                       Tout ce que je suis devenu, tout ce que je possède aujourd'hui, tout cet amour que maintenant je vous donne, c'est à Dieu, par Jésus, que je le dois, qu'il vous bénisse à votre tour.                                                            

     Ludovic

Groupe de Prière des Prisons de France  de la Fraternité du Bon Larron

01 rue Emile Zola 84500 BOLLENE – FRANCE

lebonlarron.vaucluse@gmail.com


Tant de bienfaits

Novembre 2013

Ce numéro anticipé (normalement le dernier n° de l’année est édité en décembre) s’explique par une actualité très riche pour UEDLP.

Servir cette œuvre nous apporte bien des joies et Dieu nous comble de tant de bienfaits que nous ne cessons d’avoir au cœur de notre prière cette phrase du Psaume 125 : «Nous étions comme un rêve !»

En l’espace que quelques semaines, des rencontres providentielles nous ont confortés dans l’espérance que notre œuvre est bien voulue par Dieu.

Merveilles, merveilles que fit pour nous le Seigneur !

Merveilles, merveilles que fit pour nous le Seigneur !

Tout d’abord – les priants ayant une adresse courriel en ont  été informés plus rapidement – le 25 octobre a été pour nous, Père Bruno et moi-même, une journée inoubliable.

Unis dans la prière à celle de l’Église, nous avons été invités à vivre en la basilique Saint Pierre de Rome, à l’ordination épiscopale par le Pape François de SE Mgr Jean-Marie Speich, qui est priant UEDLP ainsi que ses parents et sa sœur contemplative. Grâce à son amitié fraternelle, nous avons l’immense joie et l’immense honneur, ce vendredi 25 – jour de la Rédemption, comme l’a dit Mgr Speich – d’être invités à une audience privée avec le Souverain Pontife. Au cours de celle-ci, UEDLP a été présentée au Très Saint Père. Le Pape François nous a encouragés à poursuivre notre œuvre de prière « Continuez, c’est important » et nous a remerciés : « Merci pour votre travail ».

Cette approbation, cet appel à persévérer et ces remerciements ? nous les avons reçus aussi au nom de vous tous, priants de « notre » œuvre comme nous l’a écrit le Père Loloya Gagné de Québec. Oui cette œuvre est la « notre », communion de tous les priants en communion avec les saints auprès du Cœur Sacré de Jésus par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie pour que la Miséricorde s’épanouisse dans le cœur de toute l’humanité et tout particulièrement dans la vie et dans le cœur des enfants maltraités et des adultes maltraitants, et dans nos vies.

« Nous sommes tous pêcheurs. Mais Dieu nous guérit avec l’abondance de sa grâce, de sa miséricorde et de sa tendresse. » (Tweet du Pape François 28 octobre 2013)

Encore un immense merci à Mgr Speich qui nous permis de vivre ce beau moment.

Quelques jours avant cette audience, le 20 octobre, nous avions eu la joie d’être invités par le Père Dominique Barnérias, curé de Sartrouville, à venir témoigner d’UEDLP à l’issue de la messe à l’église Saint Martin et à l’église Jean XXIII où Père Bruno avait présidé l’Eucharistie. L’accueil des paroissiens a été très chaleureux et priant et notre appel à rejoindre UEDLP a été comblé par 107 nouveaux priants.

- du 8 au 12 novembre, le Seigneur nous a aussi donné de vivre des moments intenses de communion et de fraternité dans le Diocèse de Toulon-Fréjus. Un grand merci, d’abord à Mgr Dominique Rey de nous avoir accueillis.

Grâce au dévouement et à la disponibilité de Brigitte Morelle et à Yves, son époux, de la paroisse du Mourillon à Toulon, à  l’aide de Sabine Pinsac de Sanary sur Mer, et grâce à la disponibilité de tous les prêtres contactés ou rencontrés : Père Charles Mallard de la Paroisse du Mourillon qui a particulièrement favorisé ce « WE UEDLP », Père Jean-Noël Dol au séminaire de la Castille, Père Rodrigo Alfaro à Sanary sur Mer, Père Michel Klakus du Mourillon, Père Benoit Moradei de Hyères, Père Florian Racine de Saint Maximin la Sainte Baume, Père Amory Cariot et Père Jean-Thierry Charollais de la Base Navale de Toulon.

Un grand merci aussi à Alexandre Dos Santos, responsable de la communauté RECADO de Toulon pour son écoute, et à Alice Nepveu-Barrieux, aumônier laïque à la Base Navale, pour nous avoir permis de venir témoigner lors d’une messe.

Un grand merci également pour la communication faite à notre venue par Radio-Maria (un grand merci à Bernard) et sur le site de Diocèse (un grand merci à Yann).

Grâce à eux tous nous avons pu, soit témoigner à l’issue des messes, soit pour la première fois, animer des conférences sur le thème « Maltraitance – Église – Miséricorde ».

Moment rare et fort : notre rencontre fraternelle et chaleureuse avec 6 des 12 moines chartreux (tous priants UEDLP) de la Chartreuse Notre-Dame de Montrieux. Un grand merci à eux tous et en particulier au Frère Didier, prieur, pour ce beau moment.

Mona

 

Deux autres informations :

-          Nous sommes désormais plus de 2000 priants à témoigner de la Miséricorde pour les enfants maltraités et les adultes maltraitants, mais aussi pour nous-mêmes qui avons tant de mal à aimer comme Dieu aime.

-          L’espérance et but d’UEDLP, se résume en une simple phrase, donnée à Mona lors d’une oraison :

« Creuser la blessure pour que coule la Miséricorde »

Sans renoncer à la phrase de l’évangile selon saint Luc au chapitre 23, verset 34 : « Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » qui se trouve en accroche dans chacun des feuillets trimestriels, « Creuser la blessure pour que coule la Miséricorde », désormais devise d’UEDLP, veut souligner l’importance de l’action de Dieu, salvatrice et miséricordieuse, au cœur même des blessures du péché provoquées par l’adulte maltraitant qui atteignent d’abord l’enfant, mais aussi l’adulte lui-même dans sa beauté d’enfant de Dieu et enfin les priants que nous sommes, prisonniers de notre dureté envers l’adulte.

« Un Enfant Dans la Prière » concerne en fait 3 enfants de Dieu :

-  premier enfant de Dieu : l’enfant maltraité

-  deuxième enfant de Dieu : l’adulte maltraitant

-  troisième enfant de Dieu : le priant

Père Bruno

 

Pour conclure, laissons monter un chant d’action de grâce vers Notre Seigneur pour toutes ces rencontres, ces échanges qui nous ont permis, de nouveau,  de témoigner de sa Miséricorde infinie, de son Amour de Père.


Québec et Saint Pierre-Julien Eymard

Septembre 2013

 

Bonjour à toutes et à tous.

Quelques nouvelles d’UEDLP :

En juillet, nous avons eu la joie d’être invités par le Père Loyola Gagné de la paroisse du Très Saint Sacrement à Québec. Outre Québec, nous avons été invités par les Frères et Sœurs de Jérusalem à Montréal et les Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Saint Damien de Bellechasse. Nous avons aussi fait le pèlerinage à Notre-Dame du Cap pour confier à la Vierge Marie notre œuvre, les enfants maltraitants, les adultes maltraitants, et tous les priants et ainsi qu’à Sainte Anne de Beaupré où nous avons fait la même démarche auprès de la grand’mère de Jésus.

Un grand merci pour l’accueil si chaleureux et si priant de nos cousins québécois : 65 priants nous ont ainsi rejoints portant à près de cent les priants au Québec et à plus de 1800 le nombre total de « petites flammes de Miséricorde ».  Merci Seigneur !

 

Saint_Pierre-Julien_Eymard_2

Le Père Loyola Gagné, appartenant à la Congrégation du Saint Sacrement, nous a fait aussi connaitre Saint Pierre-Julien Eymard, fondateur de cette congrégation.

Nous lui avons demandé de vous le faire découvrir également grâce à ces quelques lignes:

PASSIONNÉ DE L’EUCHARISTIE

Un homme de son temps

Pierre-Julien Eymard naît le 4 février 1811, à La Mure d’Isère. Il mourra le 1er août 1868. Son existence s’inscrit donc entre la fin des guerres napoléoniennes et le premier Concile du Vatican. Sans qu’il s’en rende compte, tout comme l’immense majorité de ses contemporains, un monde nouveau naît autour de lui, héritage de la Révolution française. Les premières réalisations d’une tech-nologie nouvelle s’imposent : chemin de fer, photographie, médecine, utilisation de la vapeur… Autour des villes, commencent à se rassembler les masses ouvrières, attirées par la grande industrie naissante, qui formeront le prolétariat dont la misère sera très lourde et sans espoir immédiat.

Ses contemporains sont Mgr de Mazenod, le curé d’Ars, le Père Chevrier, le P. Jean-Claude Colin, Pauline Jaricot et Émilie Tamisier, qui deviendront des amis. Prêtre en paroisse dans le diocèse de Grenoble, puis religieux mariste à Lyon, Pierre-Julien Eymard est rapidement happé par la détresse spirituelle de son époque. Il s’interroge, il cherche : «J’ai souvent réfléchi sur les remèdes à cette indifférence qui s’empare d’une manière effrayante de tant de catholiques et je n’en trouve qu’un : l’Eucharistie, l’amour de Jésus Eucharistique. La perte de la foi provient de la perte de l’amour, les ténèbres de la perte de la lumière, le froid glacial de la mort, de l’absence de feu. Ah, Jésus n’a pas dit : Je suis venu apporter la révélation des plus sublimes mystères, mais bien : Je suis venu apporter le feu sur la terre!» (Lettre de 1851).

Une grâce pour ce temps

C’est sa propre expérience de foi et d’amour du Seigneur, nourrie de grâces discrètes et puissantes, qu’il proposera à ceux qui viendront à lui pour partager le pain de sa vie. Pierre-Julien Eymard éprouve un attrait invincible envers le sacrement de l’Eucharistie. Celle-ci est pour lui le moyen exceptionnel de rencontre du Seigneur, de communion, d’intime fusion. Cet attrait a été à l’origine de sa vocation sacerdotale et de son ministère.

Pourquoi l’Eucharistie ne serait-elle pas la grande grâce choisie par Dieu pour redonner la foi et l’amour au monde moderne? Le P. Eymard en est convaincu par la force de l’Esprit et s’offre à tout oser pour témoigner de cette grâce : «Je sens en moi un grand attrait pour Notre Seigneur, mais je ne l’avais jamais éprouvé si fort. Cet attrait m’inspire dans mes prédications, conseils de piété, de porter tout le monde à la connaissance et à l’amour de Notre Seigneur, de ne prêcher que Jésus-Christ et Jésus eucharistique… Voilà ce que j’ai promis à Notre Seigneur et de tout mon cœur et de toute mon âme. C’est une résolution bien arrêtée. Ce sera désormais l’objet de toutes mes prières, de tous mes vœux» (1845).

L’apôtre

Homme de prière qui réserve de longs moments de ses journées à l’adoration de la Sainte Présence, le Père Eymard est aussi l’apôtre qui interpelle, incite à la foi vivante en l’Eucharistie. Au dire de témoins, il est un prédicateur fascinant qui reprend, sans se lasser, l’appel que la Présence eucharistique adresse aux chrétiens. Des prêtres, des laïcs, des consacrés se confient à lui. Il est un conseillé attentif et recherché. Avec eux, il entretient une correspondance suivie (près de 1 500 lettres). Homme des amitiés fidèles et des générosités discrètes, il use de son influence pour former des hommes et des femmes capables d’assumer des responsabilités dans l’Église de leur temps. Ceux qu’ils s’efforcent de rejoindre sont des adultes que les déracinements sociaux ont privé de toute initiation chrétienne. Pour eux, il crée l’œuvre de la première communion des adultes, destinée aux ouvriers des banlieues, aux chiffonniers et aux marginalisés.

Sa grande œuvre sera la fondation de deux congrégations appelées à partager sa contemplation et son apostolat : les religieux et les servantes du T. St-Sacrement. Il songe aussi à réunir des laïcs en une association vouée au service de la Présence eucharistique par l’adoration et l’apostolat.

Il meurt en 1868, à La Mure, son village natal, épuisé, sans avoir achevé tout ce qu’il avait rêvé d’offrir à son Seigneur. Béatifié en 1925, il sera canonisé par le pape Jean XXIII, le 9 décembre 1962, à la clôture de la première session du Concile Vatican II.

Sa fête au calendrier romain a été placée au 2 août.

Père Loyola Gagné

 

Prions avec Saint Pierre-Julien Eymard et remercions, ensemble, le Seigneur de cet immense cadeau du don de la Vie et de son Amour, don sans cesse renouvelé dans son eucharistie :

  • ̋Donnez-moi la croix, Seigneur, pourvu que vous me donniez aussi votre amour et votre grâce. ˝
  • ̋ Au témoignage de la Parole de Jésus-Christ, l'Église ajoute celui de son exemple, de sa foi pratique. Ces splendides basiliques sont l'expression de sa foi envers le Très Saint-Sacrement. Elle n'a pas voulu bâtir des tombeaux mais des temples, mais un ciel sur la terre, où son Sauveur, son Dieu, trouve un trône digne de Lui. Par une attention jalouse, l'Église a réglé jusqu'aux moindres détails le culte de l'Eucharistie; elle ne se décharge sur personne du soin d'honorer son Époux divin : c'est que tout est grand, tout est important, tout est divin quand il s'agit de Jésus-Christ présent. Elle veut que tout ce qu'il y a de plus pur dans la nature, de plus précieux dans le monde, soit consacré au service royal de Jésus ̋
  • ̋ La sainte Eucharistie est Jésus passé, présent et futur... C'est Jésus devenu sacrement. Bienheureuse l'âme qui sait trouver Jésus dans l'Eucharistie, et en Jésus-Hostie tout le reste.˝
  • "Commencez toutes vos adorations par un acte d'amour, et vous ouvrirez délicieusement votre âme à son action divine. C'est parce que vous commencez par vous-mêmes que vous vous arrêtez en chemin ; ou bien, si vous commencez par quelque autre vertu que l'amour, vous faites fausse route. Est-ce que l'enfant n'embrasse pas sa mère avant de lui obéir ? L'amour est la seule porte du cœur... Tant que nous n’aurons pas pour Notre Seigneur au Très Saint-Sacrement un amour de passion, nous n’aurons rien fait… On dit : mais c’est de l’exagération, tout cela. Mais l’amour n’est que de l’exagération ! Exagérer, c’est dépasser la loi. Eh bien, l’amour doit dépasser la loi. "

Impardonnable ..."Je n'aime pas"

Juin 2013

 

Bonjour à toutes et à tous.

Les mois s’égrainent, nous voilà déjà en juin, et que de grâces reçues depuis notre dernier bulletin : plus de 300 priants depuis mars et nous sommes un peu plus de 1700 "petites flammes de miséricorde".

Grâce à quelques personnes, les feuillets et supports d’information sont progressivement traduits en portugais, italien, allemand, espagnol. Déjà, grâce à la gentillesse d’Isabelle, ce travail avait été entrepris et nous avons mis en ligne une version anglaise de notre blog. Il en sera de même avec les différentes traductions en cours.

Un grand merci à tous ceux et celles qui œuvrent humblement au développement d’UEDLP et que le font connaitre autour eux.

Et que le Seigneur, dans sa bonté et sa sagesse, soit béni pour tant de cadeaux.

 

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Nous avons eu la joie, le Dimanche de la Miséricorde,  d’être invités par le Père Pascal Monnier dans sa paroisse de Chambly.

Qu’il soit remercié pour son accueil. A cette occasion, j’ai été très touchée par son éditorial sur la feuille paroissiale. Avec son accord, je le retranscrits  tel quel :

 

IMPARDONNABLE ?

 

Le mot a été prononcé cette semaine par le président de la République Française pour qualifier la faute de Monsieur Cahuzac. Impardonnable… Sans revenir ici sur le fond de « l’affaire » qui est suffisamment débattu tous azimuts, il me semble cependant important de retenir le mot de Monsieur Hollande : impardonnable.

Ce deuxième dimanche de Pâques nous célébrons justement, dans l’Eglise, la miséricorde divine… C’est le bienheureux pape Jean Paul II qui a voulu, qu’au terme de l’octave pascale, toute l’Eglise contemple l’infinie Miséricorde de Dieu, son amour inlassable qui pardonne.

Certes, il y a vraiment de quoi être choqué, scandalisé même par la faute d’un ministre de la République. On comprend que la réaction soit vive et la déception amère. Pour autant, peut-on porter une telle accusation sans appel. Impardonnable !

Une remarque d’un cardinal américain me semble ici d’une grande pertinence : « Le monde permet tout, mais ne pardonne rien !

Dans l’Église, quant à elle, tout n’est pas permis, mais elle pardonne tout ! ».

Au-delà de la polémique quant à l’honnêteté d’un homme, il y a là un débat d’une autre nature. En ce monde, il n’y a plus de place pour le pardon. C’était déjà le piège dans lequel ses opposants voulaient faire tomber Jésus : « Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? » (Jn VIII, 5) Il y a une loi, il s’agit de la respecter ! Elle a péché, qu’elle paye cash !

On connait la réponse de Jésus. Elle coule de son cœur miséricordieux. La justice de Dieu, Dieu merci, n’en reste pas à une balance froide et raide. L’homme est plus grand que l’homme. L’homme ne pourra jamais se réduire à ses actes même les plus sordides. Quoi qu’il fasse, il demeure l’objet de l’amour inaltérable de Dieu.

Cela vous choque ? Tant mieux ! Un jour peut-être vous serez le premier à vous réjouir de ce que Lui, au moins, ne vous condamne pas…

Bon dimanche de la miséricorde !                                                                            

Père Pascal Monnier

 

  • Ce texte du Père Pascal me fait penser aux paroles de notre Pape François lors de l’audience publique du mercredi 12 juin :

« Dieu n’appartient à aucun peuple, mais c’est lui qui appelle tous les hommes sans distinction à faire partie de son peuple ; même celui qui se sent loin, craintif ou indifférent. Mais que peut-on dire de ce peuple de Dieu ? On en devient membre, non par la naissance charnelle, mais par une naissance nouvelle, spirituelle, qui est un don très précieux de Dieu et que procurent la foi et le baptême. Ce peuple est régi par la loi de l’amour : amour de Dieu reconnu comme unique Seigneur de la Vie, et amour du prochain qui accueille l’autre comme un frère et dépasse les divisions. […]

Ce peuple a reçu pour mission de porter, telle une lumière, l’espérance et le salut de Dieu au monde entier ; la vie des chrétiens doit être vraiment le signe de l’amour de Dieu qui appelle chacun à l’amitié avec lui. Car, si nous annonçons l’Evangile, surtout par le témoignage de notre vie, Dieu peut changer la réalité du monde, souvent marquée par le mal. Ce peuple, enfin, a pour but le Royaume, commencé par Dieu sur la terre, la communion avec le Seigneur pour vivre la joie d’un amour sans mesure. […]

Il nous suffit d’ouvrir un journal pour comprendre que le mal existe […] Trop de conflits entre chrétiens : mais comment est-ce possible au sein même du peuple de Dieu ? Tous ces conflits dans les quartiers, sur les lieux de travail, par envie ou par jalousie, et au sein même des familles, tous ces conflits internes ! » Le pape François a demandé alors que « l’on demande au Seigneur qu’il nous fasse bien comprendre cette loi de l’amour, comme il est bon et beau de nous aimer les uns les autres comme de vrais frères ». Et de demander : « Tous, nous avons des sympathies ou des antipathies, peut-être sommes-nous fâchés avec quelqu’un. Alors, prions pour ceux avec qui nous sommes fâchés : c’est un beau pas en avant dans cette loi de l’amour. […]  

Le mal existe, mais Dieu est plus fort parce qu’il est le Seigneur. La réalité, parfois, est sombre, marquée par le mal, mais elle peut changer parce que Dieu est plus fort que le mal. Et la pleine communion avec le Seigneur est possible, la joie totale avec son Amour. Etre Eglise et peuple de Dieu signifie être ferment de Dieu dans cette humanité. Nous devons prier, pour que la foi nous donne l’espérance et une nouvelle force sur le chemin, et que l’Eglise soit le lieu où chacun puisse se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé. Il faut que nous ayons une Eglise avec les portes ouvertes, et nous il nous faut sortir et annoncer l’Evangile. »

 

  • A la lecture de ces deux textes, permettez-moi ces quelques lignes :

Dieu plus fort que le mal, Dieu d’Amour, Dieu de miséricorde, tel est Notre Dieu.

UEDLP est, à sa mesure, une œuvre de miséricorde.

 Aimez l’autre, en suis-je vraiment capable ? Pardonner à l’autre, le suis-je également ?

Devant la méchanceté, la bêtise, les constructions, les justifications de toutes sortes de certain(e)s qui trouvent toujours quelque chose à reprocher : « je n’aime pas ».

Devant à toutes ces prétentions en paroisse à être celui ou celle qui fait le mieux, et qui toise et qui s’enorgueillit du service rendu, tel le pharisien au carrefour qui montre bien qu’il jeûne,  sans regarder l’humble personne qui rend le service en silence et discrétion : « je n’aime pas »

Devant toutes ces compétitions, ces « combinatione », tous ces petits chefs qui,  au travail, humilient leurs collègues  pour briller à leurs propres yeux de leur maigre pouvoir : « je n’aime pas »

Devant cette multitude d’images et d’informations qui, en tous pays, nous montrent la violence des adultes envers les enfants et qu’ainsi le pouvoir de l’argent ou du sexe flétrit toute innocence : « je n’aime pas ».

Mais bien plus encore, suis-je vraiment certaine de pardonner ? Je dis « je te pardonne » mais quand la blessure est trop profonde, que le mal distille à toute petite dose l’amertume, mon cœur se surprend à n’avoir pas "totalement" pardonné.

Seigneur, prends pitié, « je n’aime pas  et je ne sais pas pardonner»,  telle est ma petitesse, ma confession, mon péché. Mon pauvre amour, qu’est-il face à l’Amour Absolu de Dieu ? Et quelle est grande ma prétention à vous demander de prier pour les adultes qui maltraitent des enfants, à vous mes frères et sœurs

en Christ, alors que mon cœur, ce cœur de pierre qui se voudrait chair, est si dur !

Pourquoi ces lignes, pourquoi cette « confession » ?

Parce que face à mon incapacité à aimer et à pardonner, Dieu me donne de regarder le Cœur d’Amour et de Miséricorde de son Fils bien-aimé, ce cœur de braise. Il me donne ainsi la force de continuer à œuvrer pour que de plus en plus de personnes deviennent " petites flammes de miséricorde" et d’espérer pour vous tous, un cœur bien plus grand que le mien… si petit.

Il me plait à imaginer le brasier des deux cœurs du Père et du Fils à l’unisson, en des myriades de petites flammèches poussées par le vent de l’Esprit, venir enflammer le cœur de chaque priant d’UEDLP. Et qu’ainsi notre prière soit, pour les enfants, mais encore plus pour les adultes maltraitants, intercession et compassion à l’image de ces deux cœurs unis qui aiment et pardonnent absolument.

Il me plait à contempler le Cœur de Marie, Mère de toutes grâces, intercéder pour nous - priants d’UEDLP, enfants maltraités, adultes maltraitants - pour que nous puissions tous faire ce chemin d’amour et de miséricorde.

Il me plait aussi à espérer, dans la confiance de l’œuvre de Dieu en toute vie, qu’un jour, sur Terre ou au Ciel, enfant et adulte, après un chemin de pardon et de résilience puissent, à leur tour, devenir " petites flammes de miséricorde". Qu’ainsi réconciliés, transfigurés par l’Amour de Dieu au-delà de toute blessure désormais assainie, ils puissent s’embrasser et se reconnaitre frères (ou sœurs) en Christ, et se savoir aimés parfaitement par Notre Dieu de toute perfection.

En union de prière avec vous toutes et tous.                                               

    Mona

 

 « Moi si j'avais commis tous les crimes possibles, je garderais toujours la même confiance car je sais bien que cette multitude d'offenses n'est qu'une goutte d'eau dans un brasier ardent. »                                                       

  Sainte Thérèse de Lisieux


Église et UEDLP

Mars 2013

 

Bonjour à tous et à toutes et bon chemin vers Pâques !

Ces derniers temps l’Église et UEDLP, dans une moindre mesure, a connu bien des événements :

 ¤ L’Église, tout d’abord :

Notre chemin de Carême a été marqué par deux événements très forts :

  • le 28 février d’abord, par le départ de Benoit XVI renonçant à son ministère de Souverain Pontife.

En juillet 2009 nous avons l’immense gratitude de recevoir sa bénédiction apostolique pour UEDLP et ses priants.

Il a aussi eu le courage d’amener l’Église, en son sein, à dénoncer les crimes des ministres "pauvres" de faits de pédophilie. Nous reviennent en mémoire :

-          ces mots de septembre 2010 en la cathédrale de Westminster à Londres : «De nouveau, je pense à l'immense souffrance provoquée par les abus commis sur les enfants, spécialement au sein de l'Église et par ses ministres.[…] J'exprime avant tout ma profonde affliction aux victimes innocentes de ces crimes innommables, espérant que la puissance de la grâce du Christ et son sacrifice de réconciliation leur apporteront une profonde guérison et la paix».

-          Enfin les paroles prononcées lors de sa dernière audience publique, le 27 février : " En ce moment, se trouve en moi une confiance immense, parce que je sais, nous le savons tous, que la parole de vérité de l'Evangile représente la puissance de l'Église, c'est sa vie. L'Évangile purifie et renouvelle, porte du fruit, partout où la communauté des croyants entend et accueille la grâce de Dieu dans la vérité et vit dans la charité. C'est ma conviction, c'est ce qui fait ma joie. "

Notre merci et notre prière pour vous Benoit XVI, pape émérite désormais.

  • le 13 mars ensuite, par l’élection du Cardinal Jorge Mario Bergoglio, notre nouveau Pape, François.

Quelle humilité, quelle sagesse, que ce pape commençant son pontificat par un "Notre Père " et un "Je vous salue Marie" pour son prédécesseur et prononçant ces mots : "Je veux vous demander une faveur, avant de vous donner ma bénédiction, je vous demande votre prière, qui est la bénédiction du peuple pour son évêque " et de s’incliner simplement, humblement.

Puisse l’Esprit Saint le guider sur le chemin de Saint François, le Poverello d’Assise, tout au long de son ministère à la tête de l’Église Catholique.

 

 ¤ UEDLP ensuite :

  • Le 15 février, Jour de Saint Claude La Colombière, saint patron d’UEDLP et 13ème anniversaire de la création de cette œuvre, Monseigneur Jacques Benoit-Gonnin, notre évêque (Diocèse de Beauvais) nous a fait la joie de signer le décret de reconnaissance des statuts d’UEDLP qui devient ainsi "Association Privée de Fidèles de Droit Diocésain".
  • Nous avons dépassé le nombre de 1500 priants. Un merci tout particulier à Sœur Charlotte-Emmanuelle, Clarisse à Senlis, qui grâce à ses nombreux contacts, nous a permis d’accueillir de nombreux nouveaux priants, prêtres, religieux et religieuses de toutes congrégations ( dont nombre de Clarisses) et laïcs dans bien des pays : Etats-Unis, Mexique, Canada, Bulgarie, Israël, Ile Maurice, Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Gabon, Madagascar.

Notre action de grâce vers notre Dieu Trois Fois Saint et comme Marie, nous pouvons chanter :

« Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom ! »

 

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Au sujet des prénoms confiés :

A plusieurs reprises, des personnes nous ont interrogés sur la véracité des prénoms confiés.

Il y a quelques années, un professionnel de la petite enfance nous avait même conseillé de simplement confier les prénoms inscrits au calendrier. Ainsi nous aurions eu un choix large de prénoms et « Dieu qui sait tout saura bien faire le tri. »

Dernièrement un priant recevant un prénom imprononçable nous a alerté : nous avons pu lui répondre que l’enfant maltraité pour lequel il priait portait étonnamment le prénom d’un saint-moine irlandais du XIIème siècle.

Depuis quelques temps nombreux d’entre vous reçoivent des prénoms d’enfant et/ou d’adulte aux consonances étrangères. Dès le début UEDLP s’est voulu prière pour les enfants et les adultes de toutes confessions et de tous pays. L’Église est universelle. Toutefois, lorsqu’un nous recevons un prénom  très particulier, nous le confions bien loin du lieu où il nous a été donné. Ainsi, lors de notre visite des priants à La Réunion, nous avons reçu de nombreux prénoms très "réunionnais ". Aussi aucun d’entre eux n’a été confié  sur cette belle ile.  Nous devons protéger ces enfants en souffrance par notre totale discrétion. La Loi française l’exige et la loi de notre cœur le souhaite.

Alors oui, tous les prénoms d’enfants et d’adultes confiés sont bien de vrais prénoms. Comment notre prière pourrait-elle porter du fruit si elle était basée sur un mensonge ? Notre prière leur est soutien : les enfants pour guérir et vivre, les adultes pour reconnaître leur crime et eux-aussi choisir la vie. Notre prière espère être baume à leurs cœurs d’enfants et d’adultes pour que la Miséricorde du Divin Cœur coule et assainisse toute blessure, toute meurtrissure, toute flétrissure. Notre prière s’enracine dans le réel aussi pauvre soit-il et est supplique pour qu’un jour ici-bas ou au ciel, enfant maltraité et adulte maltraitant se reconnaissent comme enfants du même Père.

 

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Enfin en cette Année de la Foi nous vous proposons le texte de A.

Qu’elle soit remerciée pour ce beau témoignage !

       POURQUOI  ET COMMENT PRIER EN  UEDLP ?  Cf. Jn 17, 3  et Ga 2, 19-20

Pourquoi ?

Devenue sœur de Jésus Christ par mon baptême, je suis appelée à aimer Jésus et à aimer les autres comme Jésus nous a aimés et avec lui consoler son peuple confronté aux misères du monde.

Je ne peux pas changer le cœur des autres mais je peux changer le mien et trouver la paix dans la miséricorde de Dieu par Jésus Christ.

La paix que Dieu me donne je la trouve en veillant et priant comme Jésus nous l’a appris et surtout comme Jésus l’a fait au Mont des Oliviers au plus haut niveau de sa persécution sur la croix.  « Veillez et priez » dit-il à ses disciples qui veulent le suivre jusqu’au bout de leur mission dans la miséricorde. Pas facile ! Cet encouragement je le trouve  soutenu en UEDLP.

En effet, qui peut mieux prier pour le bonheur d’un enfant qui souffre, enfant que nous portons tous en soi et que nous sommes appelés à devenir comme fils et fille du Dieu de Jésus Christ.

-Veillez pour être toujours prêt à rendre compte de l’Espérance qui nous habite dans le bonheur ou dans le malheur. Le malin n’a plus le dernier mot.

- Priez pour ceux qui nous font du bien : rendre grâce !

- Priez pour ceux qui nous font du mal quelquefois à leur insu et exercer la miséricorde c'est-à-dire pour mettre du cœur sur la misère de l’homme, de tout homme.

Savons – nous toujours quand nous faisons du mal à soi-même,  à l’autre, à Dieu ?

Veillez et priez en UEDLP c’est pour moi un chemin de miséricorde qui change mon cœur envers moi-même, envers les autres avec l’aide de Jésus lui-même miséricorde pour nous. « Le Fils de Dieu s’est livré lui-même pour nous sauver et donner la Vie éternelle ». Cf. Ga 2,20.

Comment ?

En quelques mots chaque jour, avec le chapelet ou le bréviaire de l’Eglise universelle, redire la prière proposée par UEDLP avec intensité et sincérité dans le silence chez soi et l’attente de la grâce. Le Seigneur écoute notre prière. Comme Marie, « gardons tout cela dans notre cœur » avec respect et patience et la grâce de la Paix envahit notre cœur.

Cette grâce de la paix me fait voir tous les actes atroces de la violence humaine mais aussi les actes  de bonté qui jaillissent du cœur de nos frères et sœurs en Jésus Christ et aussi de tous ceux et celles qui disent ne pas croire en Lui. Je crois que tout homme est habité par cette violence destructrice de l’humanité moi compris, et en même temps il aspire en la bonté divine dans les moments tragiques de sa vie.

En priant avec UEDLP, nous sommes en permanence sur le chemin de la conversion dans l’Esprit de Jésus. Et dans l’attente de la grâce de Dieu nous devenons chaque jour un peu plus une vraie « Petite flamme de miséricorde ».  

Conclusion : Seigneur, je te remercie pour toutes les bontés dont tu m’as fait bénéficier par toutes les personnes rencontrées croyantes (et parfois non croyantes) qui m’ont aidée à surmonter tous les obstacles dus à mes limites et à mon péché, tout au long de ma vie. Oui, tu étais là Seigneur et je ne le savais pas. Seigneur, fais que je proclame les merveilles de ton amour à chaque instant de ma vie, aussi grâce à UEDLP. Amen


 Les enfants, premières victimes des guerres

Juin 2012

 

Il y a quelques semaines ou quelques mois – peu importe – mon mari Patrick, et moi, étions à regarder le journal télévisé, revue plus ou moins aseptisée  des malheurs - et surtout des malheurs - et des bonheurs de notre temps.  La ville de Homs en Syrie, images du calvaire quotidien des civils … et,  l’instantané de l’horreur : les corps d’enfants enroulés dans des linceuls rouges, leurs petits visages portant les signes de la violence de leur mort. Alors, là, tous deux indépendamment d’un regard ou d’un geste, nous avons pleuré. Devant la guerre, devant  la folie des hommes nous avons pleuré, devant ces enfants innocents nous avons pleuré. Prière conjugale de nos larmes et rien de plus que le silence, nos cœurs d’humains, de père et de mère,  à l’unisson, emplis de tristesse et de compassion.

Et savoir, à notre mesure, la souffrance du cœur de Notre Dieu Trine, de Marie et du Ciel entier.

Ainsi donc, il me fallait écrire ce nouveau bulletin pour ces enfants, pour Notre Dieu, pour les larmes de mon époux, pour les vôtres, certainement.

Que notre prière pour les enfants maltraités et les maltraitants soit tournée vers les enfants de Syrie ou d’ailleurs, d’aujourd’hui et d’hier.

Merci, du fond du cœur merci.

Mona

LA BRUTALITE DES CHIFFRES 

Un rapport de l’ONU de 2010 ( http://www.droitsenfant.com ) propose une terrible estimation  pour la dernière décennie ( 2000 / 2010) :

  • Enfants-soldats : 250 000, dont plus du tiers en Afrique
  • Enfants victimes des mines antipersonnel : 8000 à 10 000 par an
  • Enfants réfugiés ou déplacés dans le monde : 23 millions
  • Enfants tués : 2 millions
  • Enfants gravement blessés ou mutilés à vie : 6 millions
  • Enfants sans abri : 12 millions
  • Enfants  orphelins ou séparés de leur famille : plus de 1 million
  • Enfants traumatisés psychologiquement : 10 millions
                                                                            

Unissons humblement nos prières pour ces enfants et pour la Paix :

Dieu éternel, Créateur de l’univers, il n’y a pas d’autre Dieu que toi.

Tes œuvres sont grandes et merveilleuses, admirables sont tes voies.

Merci pour la variété infinie des splendeurs de ta création.
Merci de nous donner la liberté d'exprimer de tant de manières
ta présence et ton dessein.

Pardonne-nous de faire violence à ta création.
Pardonne-nous d’user de violence les uns envers les autres.

Nous voici dans l’admiration et la reconnaissance devant ton amour inlassable pour chacun de tes enfants, pour eux tous :
les chrétiens, les juifs, les musulmans, et tous les autres croyants.

Accorde à tous, et à nos dirigeants aussi, les qualités des forts :
le respect mutuel en paroles et en actes,
la modération dans l’exercice du pouvoir,
et la volonté de faire régner la paix et la justice pour tous.

Dieu éternel, Créateur de l’univers, il n’y a pas d’autre Dieu que toi.

Amen.

Cette prière, composée par des religieux chrétiens, juifs et musulmans, a été utilisée lors de nombreux services interreligieux à l’époque de la Guerre du Golfe en 1991

 :-:-:-:-:-:

Sauve-nous des grands maux qui déchirent l’humanité,
       en ces premières années du troisième millénaire.
       Sauve-nous des guerres et des conflits armés
       qui dévastent des régions entières du globe,
       de la plaie du terrorisme
       et des nombreuses formes de violences
       qui atteignent gravement des personnes faibles et sans défense.
       Sauve-nous du découragement
       dans notre marche sur les chemins de la paix,
       chemins certes difficiles, mais possibles et même nécessaires;
       chemins urgents, toujours et partout,
       surtout sur la Terre où tu es né, Toi, Prince de la Paix.

                                         Bienheureux Jean-Paul II, Saint Jour de Noël 2003

:-:-:-:-:

Seigneur, tu aimes la justice et tu établis la paix sur la terre.

Nous te présentons la désunion du monde actuel,
la violence absurde et toutes les guerres
qui brisent le courage des peuples du monde,
l’avidité et l’injustice humaines
qui sont source de haine et de conflits.

Envoie ton Esprit et renouvelle la face de la terre;
apprends-nous à être compatissants envers toute la famille humaine;
affermis la volonté de tous ceux et celles
qui luttent pour la justice et pour la paix,
et donne-nous cette paix que le monde ne peut pas donner.

Amen

Tiré de Current dialogue 24/93, p. 36

:-:-:-:-:-:

Seigneur Jésus,

       Fais que nous soyons les instruments de ta paix,

       que là où il y a de la haine, nous semions de l’amour,

       où il y a des offenses, du pardon ;

       où il y a des discordes, nous construisions la paix.

Oh, Divin Maître, Tu nous as enseigné que ceux qui travaillent pour la paix, sont appelés fils de Dieu,

Qu’avec constance nous établissions la justice et la vérité comme les fondements de la paix, ferme et durable.

Seigneur, Tu nous offres la paix comme un don

et comme une tâche que nous devons réaliser avec Ton aide ;

Concède-nous la grâce d’accueillir Ta Paix,

aide-nous à avoir des attitudes de paix,

que nos paroles soient de paix,

que nous réalisions des œuvres de paix,

et que nous construisions la paix

dont le monde et nous avons besoin.

                                                       Prière trouvée dans une église du Morbihan

 

Seigneur, prends pitié !


 Année de la Foi : témoignages de priants

Décembre 2012

 

BONNE ANNÉE DE LA FOI

SAINT ET JOYEUX NOËL

SAINTE ET FERVENTE ANNÉE 2013

 

3 vœux qui peuvent se résumer ainsi :

«  Un scribe, s'avança vers Jésus et lui demanda: "Quel est le premier de tous les commandements?"Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël :le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second :Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Marc 12, 28-31

 

Cette année, notre Saint Père et l’Église nous donnent de vivre une Année de la Foi. Aussi avons-nous décidé de vous donner la parole, à vous les priants d’UEDLP. Nous avons d’abord contacté ceux qui avaient un mail … ci-dessous quelques uns de leurs  témoignages. N’hésitez pas , notamment ceux qui reçoivent ce petit bulletin par courrier à nous adresser quelques mots qui seront publiés dans le prochain bulletin.

 

Quelques nouvelles aussi de notre petite œuvre :

1. le Seigneur nous a donné la joie de dépasser le nombre de 1300 priants, « petites flammes de Miséricorde » qui par leur humble et discrète prière déposent au pied de la Croix ou dans les bras de Marie le prénom d’ un enfant et celui d’ un adulte. Que le Seigneur en soit loué !

2. Nous avons fait le choix d’ouvrir un profil sur Facebook . Le pape Benoît XVI nous invite à évangéliser le continent numérique, spécialement les réseaux sociaux.  Il ne faut pas nier les dangers de Facebook notamment  au sujet de la confidentialité des informations mais ce réseau social peut être aussi un lieu de véritable rencontre et de dialogue où de nombreux chrétiens discutent, prient ensemble, témoignent de leur foi, où des prêtres, des communautés religieuses tissent des liens bien au-delà de l’écran de leurs ordinateurs. Et combien de pages sont des exemples de foi et de prière. Que le Seigneur en soit loué !

 

Ci-dessous quelques témoignages choisis parmi tant d’autres et.que nous avons voulu anonymes. Que chacun y trouve une source d’inspiration et de prière :

logo-annee-de-la-foi      Je voudrais être partout à la fois (foi) pour le bonheur des personnes. impossible pour une humble créature que je suis et qui a le cœur qui saigne chaque fois que l'être humain fait du mal à  un autre être humain encore plus à un enfant qui est pour moi le trésor sacré de l'humanité à cause de sa vulnérabilité dans son intimité corporelle et intérieure. Mais pas impossible à Dieu. C'est pourquoi j'ai adhéré à UEDLP. Car quand je ne peux agir physiquement et si je pense que je peux avoir ma part autrement et encore si je crois que la prière est une force mystérieuse, invisible et insoupçonnée, pourquoi ne pas y mettre ma confiance? C'est pourquoi je garde éternellement dans mon cœur Jeanne et Antoine quelque soit ce pourquoi ils ont besoin de guérir, créatures de Dieu, enfants de Dieu je leur souhaite. J

 

  š   logo-annee-de-la-foiUn grand merci pour cette ouverture fraternelle dont j’apprécie déjà le chemin parcouru ; louanges d’abord à notre Créateur pour toutes les grâces qu’il nous accorde, et nous ouvre aux autres, dans la mesure où nous lui demandons de nous ouvrir à l’Esprit qui est en nous depuis le baptême et la confirmation, qui nous rend conscients de notre responsabilité ; et l’UEDLP qui nous incite à la prière si positive pour ces enfants dont il est difficile d’imaginer à quel point le Mal les écarte de la voie qui pourrait être la leur ! prières pour tous les oubliés et désespérés de la vie ; prières pour tous nos responsables politiques civils et religieux ; qu’ils soient du troupeau, accompagnés d’un bon chien de berger ! et pas de prosélytisme dans nos actions discrètes et humbles ; “à la grâce de Dieu” et bonne suite ! M

 

logo-annee-de-la-foi      Bonjour! Pour la fête de Thérèse de Lisieux le père Flavio a raconté la prière que Thérèse avait faite pour ce condamné: Henri Pranzini, qu'elle ne connaissait pas. Et que ce condamné à mort a embrassé un crucifie juste avant de mourir! Ce témoignage renforcé ma foi de prier pour des personnes même si on ne les connait pas. La force de la prière dépasse toutes frontières. Bien amicalement .  G

 

 logo-annee-de-la-foi     Je vis la foi dans les moindres petits évènements. C’est pour moi une réponse d’amour à L’Amour de Dieu qui jamais ne nous abandonne et qui fait tout concourir pour notre bien. Concrètement, croyant  cela,  j’essaie de vivre  une paix profonde malgré le stress et les contrariétés, à faire confiance aux autres, à ne pas les juger, car Dieu nous a créés bons et chacun peut avec son aide changer.

Voilà Mona, tout simplement comme je vis ma foi : c’est plus une attitude qui anime tous mes actes, même la prière qui n’est pas un acte fait machinalement ! RN

 

logo-annee-de-la-foi      Pour répondre à votre demande, je vais tout simplement vous redire comment je suis venue à prier pour UEDLP :
Je m'occupais de formuler les prières universelles pour la messe du Dimanche; et ce jour là, j'en avais rédigé une sur les enfants maltraités et leurs bourreaux . A cette même messe, avant de nous quitter, notre prêtre nous signale que nous avons à notre disposition, le journal "l'ami du Valois" .En rentrant chez moi, je le consulte et je découvre votre appel à prier pour un enfant et un adulte dans la tourmente .Que penser? Ce ne pouvait être qu'un clin d’œil du Seigneur qui m'appelait à rejoindre cette formidable chaîne de prière .Bien sûr, je suis comme tout le monde, je ne sais pas ce que devient ces deux êtres, mais je sais que le Seigneur et Marie écoutent mes prières et je remercie le Seigneur de me permettre de faire fructifier un des talents qu'il m'a confié .
Voilà, j'espère n'avoir pas été trop longue et je prie pour que vous ayez de beaux témoignages qui confirmeront que Dieu est bien présent dans nos vies . G

 

logo-annee-de-la-foi      Merci Seigneur de cette  grâce de vivre cette année de la Foi en accompagnant cette jeune Julie qui m'a été confié  et ce malheureux Albert qui a tant besoin de ta grande miséricorde . Que Jésus dans sa bonté ouvre leur cœur à ton Amour et à  ta présence vivifiante : œuvre de notre Salut ! Que notre prière sans attendre de retour puisse nourrir  notre âme et avec sœur Faustine nous disions : Jésus, j'ai confiance en Toi "je m'abandonne à Toi ...Je me confie en Toi ..."Je crois en Toi  " AMEN !  B

 

logo-annee-de-la-foi       Prier pour deux personnes dont je n'ai que les prénoms est pour moi, une merveilleuse espérance: la rencontre que nous aurons tous les 3 au ciel. C'est donner une dimension bien plus grande à l'Eglise, visible et invisible. Pour moi, père de famille de 6 enfants, c'est une grande joie que cette confiance qui m'est faite et l'assurance de la force de la prière. H


Pour encore nourrir notre prière :

«  En effet, la foi grandit quand elle est vécue comme expérience d'un amour reçu et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie. Elle rend fécond, parce qu'elle élargit le cœur dans l'espérance et permet d'offrir un témoignage capable d'engendrer : en effet elle ouvre le cœur et l'esprit de tous ceux qui écoutent à accueillir l'invitation du Seigneur à adhérer à sa Parole pour devenir ses disciples. […]

Donc, la foi grandit et se renforce seulement en croyant; il n'y a pas d'autre possibilité pour posséder une certitude sur sa propre vie sinon de s'abandonner, dans un crescendo continu, entre les mains d'un amour qui s'expérimente toujours plus grand parce qu'il a son origine en Dieu. »

Benoit XVI


 « Je t'en prie, Père Saint, Dieu tout-puissant, conserve intacte la ferveur de ma foi et, jusqu'à mon dernier souffle, donne-moi de conformer ma voix à ma conviction profonde. Oui, que je garde toujours ce que j'ai affirmé dans le credo proclamé lors de ma nouvelle naissance, lorsque j'ai été baptisé dans le Père, le Fils, et l'Esprit Saint. Accorde-moi de t'adorer, toi notre Père, et ton Fils qui avec toi est un seul Dieu ; fais que j'obtienne ton Esprit Saint qui procède de toi, par ton Fils unique. » 

Saint Hilaire (vers 315-367), évêque de Poitiers, docteur de l'Église


Aimer comme ...

Février 2009

 

Ce 15 février, fête de Saint Claude la Colombière, nous fêtons les 9 ans de notre humble chaîne de prières. Encore merci à tous et à chacun des 453 priants qui nous ont rejoints dans cette belle mission de devenir prière pour les enfants en souffrance et les adultes maltraitants.

 

Que dans ce temps de Carême où l’Esprit nous mène au désert, l’intercession de Saint Claude, confesseur de Sainte Marguerite-Marie - disciple du Sacré Cœur - , permette à tous de laisser le Seigneur Notre Dieu œuvrer dans nos vies et que nos cœurs deviennent de toutes petites flammes de Miséricorde pour aimer comme Lui nous aime.

 

Aimer comme …

Voici un autre mot reçu. Notre but n’est pas de nous lancer dans un « courrier des lecteurs », mais ces quelques mots disent bien la tonalité des réactions, des questions que notre intercession pose à chacun. C’est l’occasion de préciser, et tenter de mieux traduire l’intuition d’UEDLP.

 

« Venant de recevoir le bulletin n°40, j’avoue ne pas très bien comprendre la réaction d’Albert peut-être parce que je ne ressens pas trop la difficulté à prier pour « mon » bourreau (en reprenant le terme employé par le Père Bruno – le « mon » étant celui que vous avez recommandé à ma prière). Peut-être est-ce parce que je me sens tout aussi pécheur que lui … même si ce n’est pas dans le même domaine.

 

Et puis dans le pater, ne demandons-nous pas à Notre Père de nous pardonner comme nous pardonnons tandis que le « Je confesse à Dieu » nous demandons à nos frères de prier pour nous.

 

C’est peut-être prier pour la 3ème personne comme le rappelle Père Bruno, c'est-à-dire pour moi, que j’aurais le plus de difficulté …

 

Un grand merci à Florence pour sa très belle prière et son quatrième paragraphe rédigé par le Père Bruno.  Pierre-Louis. »   

 

Permettez-nous quelques remarques :

- D’abord, les avis divergents sont tous légitimes, nous sommes en chemin. L’Évangile nous invite tous à progresser, à nous convertir. L’expression de nos avis partagés permet d’entendre peut-être un peu plus ce que l’Esprit dit à notre cœur, comme dans l’Apocalypse, ce qu’il dit aux Eglises.

- Rappel, par discrétion, tout prénom est changé : le prénom inventé permet seulement de savoir si l’auteur est masculin ou féminin.

- Surtout, pour nous, l’avis d’Albert est infirment recevable. « Prier pour la deuxième personne » n’est pas évident. Cela relève du commandement du Seigneur. Y réussir demande à être sauvé, à se laisser sauver, à aimer l’autre comme Jésus l’aime.

- Du reste l’avis de Pierre-Louis est son symétrique. Il faut aimer son prochain comme soi-même. Quand certains ont du mal à prier pour le méchant, le 2ème, d’autres ont du mal à prier pour le 3ème, pour eux-mêmes !

- En fait, tous savent prier pour le 1er, l’enfant maltraité. Et quand certains ont du mal à prier pour le 2nd, d’autres ont du mal à prier pour le 3ème. Certains ont du mal à aimer les méchants, d’autres ont du mal à s’aimer soi-même. Le salut, c’est d’arriver à « aimer l’autre comme soi-même et comme le Seigneur l’aime et m’aime ».

- Le commandement de Jésus qui nous invite à prier pour nos ennemis et nos persécuteurs est fait

  • non pas pour informer Dieu de la situation. Il la connait et son amour ne nous a pas attendus pour donner son sang autant pour les victimes que pour les coupables,
  • non pour d’abord changer ces autres,
  • mais déjà pour nous ouvrir les yeux, à nous même, sur notre pauvre amour,

- incapable de nous aimer nous même comme lui-même nous aime,

- incapable d’aimer les méchants comme lui même les aime.

  • En fait, si je peux me permettre, ce qui est le plus juste théologiquement chez Pierre-Louis, c’est :
  1.  d’abord sa référence aux prières du Seigneur et de l’Eglise, modèles et maitresses de toutes justes prières,

 2. C’est toute l’histoire et l’unique histoire des pharisiens et des publicains. Dans notre monde marqué par le péché, il n’y a que :

  • des méchants pécheurs qui ont vraiment du mal à se mettre en route,
  • des gentils croyants qui sont quasiment tous, comme le dit Jésus, « sépulcres blanchis », c’est à dire beau dehors, mais sans miséricorde dedans pour les autres, les pécheurs, les gros pécheurs publics.

- De ces gentils croyants, deux solutions :

  • soit ils sont bons… comme Dieu est bon, et vont donc suivre Jésus en sa folle, en son excessive miséricorde pour les méchants pécheurs,
  • soit ils ne sont pas bons comme Dieu est bon, incapables de vouloir pour les méchants pécheurs la miséricorde du Seigneur. Finalement et logiquement, comme ils ne sont pas bons comme Dieu est bon, ils ne sont pas bons du tout. Ils sont pécheurs et sans miséricorde, condamnables et condamnés. Et comme ils ne veulent pas la miséricorde pour les pécheurs, les autres pécheurs publics, il ne peut y avoir non plus de miséricorde pour eux, pécheurs privés !

 

- Et cette clef, c’est tout l’esprit d’UEDLP. Si peu à peu, confrontés à ces difficultés de l’appel à la prière universelle, nous voyons où ces questions nous emmènent, alors soit nous décrochons, soit nous changeons. Ce ne sera peut-être pas la 1ère ou la 2ème personne qui changera mais nous même qui deviendront plus et vrais disciples du Seigneur de toute miséricorde. Ce ne sera plus nous qui vivrons en nous, mais le Christ qui vivra en nous, et nous pourrons, en ce temps, servir la guérison des 1ers et 2nds.

- Et finalement, le mot important de la Bible et de l’Évangile, n’est pas le mot aimer. Il est galvaudé, mis à toutes les sauces, même les plus tristes et sales. Le mot important dans la bouche de Jésus, c’est le mot comme.

Père Bruno

 

Certains priants nous demandent s’il faut continuer de prier pour l’enfant qui leur a été confié, car devenu grand voire lui-même adulte, et demandent éventuellement qu’un autre prénom leur soit confié :

Même s’ils sont devenus adultes, ces « enfants » ont toujours besoin du soutien de notre prière. La blessure demeure, elle reste profonde des années, parfois même toute une vie. Ils ont aussi besoin de notre prière pour que leur cœur s’ouvre au pardon, se convertisse pour aimer la personne qui leur a fait du mal. Aux yeux de Dieu ils restent des enfants comme nous tous enfants d’un même Père

 D’autres nous écrivent pour avoir des nouvelles de l’enfant qui est confié à leur prière ou souhaiteraient rentrer en contact avec lui.

À cela nous ne pouvons répondre que "confidentialité et distance" .

Des éducateurs, psychologues, enseignants, infirmières… tout en conservant le secret professionnel, acceptent de nous confier seulement des prénoms. D’autres personnes au hasard de rencontre se confient… vous mêmes connaissez-vous peut-être tel ou tel prénom d’enfant ( ou de maltraitant )... Nous ne pouvons donc pas vous donner de plus amples renseignements sur ces enfants - la plupart du temps nous ne connaissons nous-mêmes que leur prénom - et dans le cas où nous en saurions plus, vous comprendrez aisément que la confidentialité doit être totale pour le bien de ces enfants.

Notre seule action pour eux est la prière. Votre prière, notre prière, est celle des membres du Corps du Christ pour d’autres membres souffrants du Corps du Christ, pour le Christ lui-même. Elle est, au-delà de nos bonnes volontés et de nos pauvretés, la prière de l’Eglise, du Peuple Sacerdotal, c’est à dire de chrétiens articulés, organisés, incorporés à l’unique prière du Christ.

Ces demandes nous montrent votre tendresse, votre compassion pour ces enfants. Elles nous redisent également combien ces enfants ont du prix aux yeux de Dieu, tout comme ces pauvres adultes qui les maltraitent, tout comme nous tous, enfants d’un même Père.

Nous savons combien il peut être frustrant ce manque d’informations, de contacts,  mais il en va ainsi de la gratuité de notre prière qui, en communion avec les Saints, nous redit le mystère de la Foi et cet Amour fou que Dieu a pour nous.


Décembre 2008

 

Afin de passer progressivement d’une prière païenne à une prière chrétienne.

 

D’abord ce message d’Albert* laissé sur internet :

Je prie très souvent pour les enfants  martyrs, et je ne vous cache pas que je prie pas, pour les personnes qui font du mal à nos enfants

Il est trop facile de dire qu’ils ne sont pas conscients de leurs actes

Je suis Catholique pratiquant…. Bien sûr, il faut savoir pardonner, mais dans ce cas je ne leur trouve aucune excuse ...

Si je peux m’inscrire pour prier pour un enfant seulement, merci de me faire savoir la marche à suivre

Fraternellement dans l’amour de la Sainte Famille.

 

Auquel le Père Bruno a répondu :

 Cher monsieur,

Votre courrier est important. Il touche les sentiments de quasiment tous ceux qui entrent dans notre chaine de prières.

- Si nous prions pour les « bourreaux », et ils le sont, ce n‘est pas parce qu’ils sont ou ne sont pas conscients.

- Si nos prions pour eux, ce n’est pas qu’ils ont des excuses.

Dieu seul sait leur conscience. Et sur la terre, les juges et les psychologues approchent ces criminels comme ils le peuvent, avec leur profession et leur déontologie.

Nous prions pour eux, parce que le Seigneur est venu pour les malades et les pécheurs. Et ceux-ci le sont énormément.

Si nous prions pour eux, c’est pour désirer tendre à devenir comme notre Seigneur qui verse sa bénédiction « sur les bons et les méchants ». C’est tout le scandale de la « juste miséricorde » de Dieu. Bien sûr, un jour viendra le jugement, et certains iront au ciel, d’autres en enfer. En attendant notre mort, « Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse ». En priant pour ceux-ci, nous voulons entrer dans le même esprit de Dieu. Sans quoi, notre propre salut serait compromis, puisque nous ne voudrions pas tendre, même si mal et difficilement aujourd’hui, à aimer « comme » Dieu aime.

 

Telle est la finalité de notre chaine.

- En priant pour une victime, prier comme tout humain sait le faire.

- En priant pur un bourreau, prier comme le Christ le fait.

- Finalement, prier pour nous, afin de passer progressivement d’une prière païenne à une prière chrétienne.

Ainsi, pour choisir de nous rejoindre, il faut entendre, au-delà du scandale humain de notre proposition, l’appel évangélique, et non pas prier pour 2 personnes : victimes et bourreaux, mais pour trois : victimes, bourreaux et soi-même.

Sans quoi, un prénom de plus ne changerait rien à votre prière déjà là, vous l’évoquez, « pour les enfants martyrs ».

En grande union dans la Miséricorde de notre Dieu et Sauveur, Jésus-Christ. Avec la tendresse maternelle de sa Mère Marie.

Bien fraternellement. Père Bruno.

 

Ensuite il y a eu les courriers de Florence* que nous publions avec son accord :

 

Bonjour Mona, bonjour Père Bruno, et bonjour à tous les priants qui ont pris en charge avec l’aide de notre Seigneur, l’aide spirituelle pour un enfant blessé, anonyme, mais qui nous devient très vite familier.

 

Nous avons également pour mission d’implorer Notre Père, d’aider par la prière un adulte maltraitant, et d’essayer peu à peu de le faire parvenir à prendre conscience de ses actes cruels qu’il a commis envers un enfant ;

 

Cela fait à peu près un mois que je prie pour le petit B, et je ne sais si ma prière quotidienne fait effet sur ce petit bonhomme, grâce à l’intercession du Saint-Esprit. Je me rends compte que je change moi-même – Je vis la célébration de l’Eucharistie, bien qu’interdite de communion, avec une intensité que je n’avais jamais connue, une concentration plus forte dans la méditation que je craignais de ne jamais pouvoir atteindre – Car la distraction est facile, si facile …

 

J’aimerai savoir si mon action commence à faire évoluer Benoît vers une prise de conscience de sa dignité d’enfant, pour moi, petit rouage, ce serait déjà merveilleux.

Comme je vous l’ai peut-être dit, j’ai travaillé pendant 11 années avec des enfants en grande difficulté, voire incurables dans certains cas, dans un Institut Médico-Educatif.

Je sais, pour en avoir fait la triste expérience que, pour ces enfants, l’ébauche d’un progrès dans la socialisation, dans la qualité du rapport à l’Autre, est une grande fragilité, et qu’un week-end passé chez les parents ou l’un d’eux, a souvent raison de toute une semaine de travail. Et en septembre, on repart souvent à zéro.

C’est pourquoi, je comprends que Benoît, malgré mon impatience, aie besoin de temps pour se redresser et ne plus regarder les adultes avec crainte, d’apprendre qu’il est aussi digne de respect et d’Amour que tout autre enfant.

Lorsque je fais mes courses, je regarde toujours les yeux, l’expression des petits, et par petits, j’entends déjà des enfants d’un an – que de fois ai-je non pas rencontré le regard de ces petits, car ils ne regardent pas, et si je tente un sourire, je le regrette aussitôt, car je vois des yeux remplis de peur et / ou d’incompréhension. Alors je jette un regard discret aux parents qui l’accompagnent, et je comprends tout de suite que l’enfant n’est pas élevé dans l’Amour, loin s’en faut.

Quant à de plus grands, ils reçoivent une gifle, et non une pichenette, pour une peccadille, ce que j’aurais considéré pour mes propres enfants comme un jeu, ou une recherche de découverte, quand bien même il faut rappeler à l’ordre.

C’est sans doute à cette catégorie d’adultes pauvres qu’appartient S. dont vous m’avez confié l’accompagnement, et j’avoue que si je prie autant et aussi intensément pour elle que pour « B », c’est plus difficile pour moi car je me sens moins proche d’elle que du petit. Cela prouve que j’ai encore beaucoup de chemin à faire pour accepter dans sa plénitude d’être humain, une personne qui a maltraité un enfant.

Merci d’avoir créé ce mouvement pour eux tous.

Merci aussi pour nous qui nous transformons, apprenons à mieux regarder ceux qui nous entourent, et progressons dans le chemin que le Seigneur a tracé pour nous sur cette terre.

Avec ma sincère dévotion. 

Florence ANGEL. 9 septembre 2008

 

Et le 19 septembre :

Mona, Père Bruno, bonjour.

En pensant à B, au cours de la journée, parmi d’autres activités, il m’est venu une prière – Oh ! Elle vaut ce qu’elle vaut, je n’ai rien d’une poétesse.

 

C’est mon âme qui s’exprime, ressentant la douleur d’un enfant maltraité. Je vous la livre en toute humilité.

 

(De Père Bruno : dans l’esprit de notre vocation, de prière, de conversion, de guérison en trois directions -victimes, bourreaux et nous-mêmes, je me permets d’ajouter un quatrième paragraphe à cette juste et belle prière reçue de Florence qui a composé les trois premiers paragraphes. J’espère ne pas trahir quoi que ce soit. Ce thème particulièrement important pour nous à UEDLP se retrouve dans son premier courrier.)

 

Pour l’enfant battu

Fragile oiseau maltraité,

Seigneur, nous te prions.

 

Pour celui qui a battu l’enfant,

Qui a tué l’oiseau innocent

Seigneur, nous implorons ton pardon.

 

Pour tous les enfants de ce monde fou

Qui subissent injustice et maltraitance,

Qui sont privés d’Amour,

 

Seigneur, accorde ta pitié et ton réconfort.

Pour nous qui, « comme les païens »,

Prions plus facilement pour la victime que pour le bourreau,

Quand tu es venu pour les pécheurs,

Seigneur, révèle-nous jusqu’où va ta miséricorde.

 

Bien à vous.    Florence ANGEL

*Les prénoms ont été modifiés par discrétion


Miséricorde

Mai 2008

 

Chrétiens, nous sommes tous appelés à devenir instrument de la Miséricorde de Dieu et la mission qu’Il nous confié de prier pour ces enfants nous invite tout particulièrement à le devenir.
En Pologne, le 17 août 2002, lors de la célébration de la dédicace du nouveau sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie, Jean Paul II disait

 

En dehors de la Miséricorde de Dieu, aucune autre source d'espérance n'existe pour l'homme"

 

La Miséricorde sauvera le monde !

 

Mais, nous qui sommes de plus en plus souvent confrontés à la misère de l’humanité blessée et blessante dans notre vécu mais aussi par le bombardement des médias, sommes-nous capables et prêts à comprendre qu’il y a urgence à aimer notre prochain par les yeux de Dieu, notre Père.

Il faut nous laisser toucher au cœur par cet amour miséricordieux du Père qui malgré les errements de ses enfants nous aime toujours plus, toujours d’avantage.
Ouvrir les yeux et regarder le petit, le méchant, le maladroit, le calculateur, le pauvre, le bourreau avec ce même regard de tendresse que nous avons pour un enfant. Nous laisser toucher par sa petitesse comme Notre Dieu est touché en son Divin Cœur par notre petitesse.

Dieu n’est que Miséricorde, car il est Dieu. Et Dieu ne peut renier cet amour fou du pauvre, sinon il ne serait pas Dieu !
Il faut demander la grâce d’aimer du regard d’Amour et de Miséricorde de Dieu. Nous laisser toucher au cœur, aux tripes par la petitesse même incompréhensible, même révoltante du pauvre. Dieu ne demande que cela, n’est que cela !

 

Et le Christ en sa Passion n’est que cela ! Comment dire cette brûlure intense qui consume son Divin Cœur, alors même qu’il devrait hurler sa haine contre tous ceux qui le martyrisent. Son cœur n’est qu’amour, son regard n’est qu’amour, sa vie terrestre qui s’achève sur la Croix n’est qu’amour, don de miséricorde.
Aimer jusque-là, jusque la souffrance d’aimer, celle que vous explose le cœur et le fait se consumer au feu du Cœur Sacré du Christ.

 

Il faut demander cela, il faut nous laisser pétrir, travailler pour un jour devenir une braise d’Amour, une petite flamme de miséricorde, être une toute petite braise de la Divine Miséricorde.
Prier pour les pauvres de cœur, les méchants, les bourreaux est pour nous un chemin de conversion essentiel. Notre Sauveur qui a donné sa vie pour nous, et encore plus pour eux, les aime passionnément et Il souffre pour eux sur le bois de la croix et il souffre aussi de notre fermeture de cœur pour les adultes si pauvres pour lesquels nous avons tant de mal à prier en vérité.

 

Il faut que nous nous convertissions sur ce point : les aimer comme Dieu les aime en commençant humblement par la prière même si elle est sèche, même si elle est plus difficile.
C’est dans la pauvreté de notre prière pour plus pauvres que nous que le Seigneur nous attend pour nous convertir encore plus avant. Aimer ceux que notre cœur ne peut pas aimer ou si difficilement, si étroitement.

 

Que chacun de nous devienne une petite Flamme de Miséricorde, et que si nous sommes plusieurs à prier ensemble que notre petite assemblée devienne « un foyer de Miséricorde » ( pardon de reprendre l’expression de foyer tant liée à Marthe Robin ), notre prière puisant sa force et son inspiration dans la contemplation et l’adoration du Cœur Sacré de Notre Seigneur.

 

Il faut que notre cœur s’ouvre à la prière pour ceux qui nous semble les plus pécheurs, ces adultes maltraitants, nos frères.

 

C’est un beau chemin de conversion qui demande beaucoup mais c’est le chemin de la Divine Miséricorde qui ne cesse de s’offrir par le Doux Cœur du Christ Jésus : convertir notre cœur pour qu’il batte à l’unisson avec le Sien, qui, en sa Passion, aime infiniment tous ceux qui l’abandonnent, le torturent et le crucifient, c’est à dire nous tous et surtout ceux que nous reconnaissons comme plus pécheurs que nous, parce que leur péché est hors de notre entendement, qu'il est horrible, terrible et qu'il anéantit toute dignité aux enfants pour lesquels nous prions.

 

Mona

 


Résilience et Résurrection

avril 2007

 

Bonjour à tous et à toutes.

 

Que la Joie et la Lumière de Pâques que nous venons de célébrer illuminent notre vie au quotidien dans les gestes les plus humbles et anodins, gestes toujours ancrés dans cette réalité prodigieuse : Dieu nous aime infiniment là où nous sommes et tels que nous sommes.

 

Nous venons tout juste de célébrer la Résurrection de notre Divin Seigneur et nous aimerions vous parler de la relation entre LA RÉSILIENCE ET LA RÉSURRECTION ou comment chaque humain dans sa vie fait l’expérience de la mort et la Résurrection ?
Comment Gérard, enfant maltraité, va-t-il trouver la force de construire une famille et être un père attentif et aimant ? Comment les personnes brisées par les camps de concentration, les dictatures, les guerres …trouvent-elles la force de repartir.

 

Saint Augustin disait aussi : « La puissance du Christ nous a créés et sa faiblesse nous a recréés »

 

Ainsi cette re-création peut être la résilience qui est la capacité d’une personne à continuer à vivre, à se développer, à avoir des projets dans la vie malgré le ou les traumatismes subis. C’est « vivre avec » le traumatisme, qui fait partie de la vie.
Plus que résister, c’est apprendre à vivre aussi avec ce traumatisme. Une phrase célèbre qui permet de résumer la notion de résilience est de Nietzsche : « Ce qui ne tue pas rend plus fort. »
Tous les psychologues et ceux qui travaillent avec des enfants et des adolescents sont conscients que l’enfant a un potentiel de résistance, de développement, même dans les situations les plus graves, qu’il a des ressources pour trouver ou retrouver sens à sa vie pourvu qu’il soit aidé, soutenu, accompagné et si possible dans la durée. C’est pourquoi aussi nous continuons à prier pour les enfants confiés même s’ils sont devenus adultes. Notre aide discrète dans le secret de la Communion des Saints peut aussi aider ces enfants à avancer sur le chemin de la guérison.
Ainsi la résilience est la capacité à mobiliser ses forces tout en se reconnaissant faible et vulnérable Ce qu’un enfant a vécu ne s’oublie pas, mais il peut en faire quelque chose de positif. Souvent pour se reconstruire un enfant va trouver une personne à laquelle il va se confier et ce à partir de quoi il peut commencer son travail de réparation.
Souvent aussi un critère de résilience réussie est l’ouverture vers les autres. Beaucoup de ces enfants devenus adultes, dans un projet de vie renouvelée, se mettent au service de ceux qui souffrent ce dont eux-mêmes ont souffert.
Cette capacité à transformer les forces de mort qui habitent ces enfants maltraités, pour lesquels nous prions humblement, en forces de vie n’est-elle pas une réalité du Mystère de la Résurrection du Christ qui a été tiré de la mort.

A propos de la résilience Stefan Vanistendael , dans un article paru en mars 2006 sur le site de www.croire.com, disait : « Le Christ nous a libérés de cette profonde aliénation en nous indiquant une autre voie : notre vie brisée, nos blessures peuvent se transformer en une vie nouvelle et inattendue.  […] Je crois, du moins si l'on accepte l'idée que la résurrection commence déjà sur terre, que cette régénération peut se produire ici et maintenant. Le Christ a montré que ce processus se poursuivra au-delà du temps et de l'espace, au-delà de nos limites naturelles. Ceci ne justifie ni ne glorifie les souffrances humaines, mais peut alléger le désespoir et ouvrir l'avenir au bonheur. »


Ainsi le Christ qui a pris sur lui toutes les souffrances et en particulier celles des enfants maltraités, qui est mort et ressuscité nous montre, par le Mystère Pascal, la force de Vie source d’Amour que Dieu met en chacun de ces enfants, en chacun de nous. 
Notre humble prière doit être porteuse de cette Espérance, celle qui au matin de Pâques a fait dire à Charles Péguy : « Mon Dieu, c’est comme si tout était neuf, comme si tout commençait ce matin »

 

 


Famille et maltraitance

Janvier 2007

 

Bonjour et bienvenue !

 

Au moment où ce petit éditorial est rédigé, nous sommes dans le temps de l’Avent, tendus vers la magnifique promesse de la venue de notre Sauveur en nos vies la nuit de Noël. Temps de l’attente, temps de l’espérance, temps d’un avenir promis. Nos cœurs et nos prières disent déjà l’espérance du Tout Petit, du Précieux, de l’Enfant, du Premier Né Notre Seigneur. Nous sommes dans l’attente de Celui qui va nous enfanter à la Vie en nous sauvant.

 

Ce sentiment, autre mais si proche, habite aussi le cœur de celle qui attend un enfant. Accueillir en soi, en son sein, un tout proche et bien plus précieux que soi, rêver de son avenir, préparer la chambre et le berceau. Partager cette attente avec le père de l’enfant et ensemble œuvrer déjà à son l’avenir. Comme Marie et Joseph, comme tous les parents de par le monde, attendre en couple, dans ce noyau premier de la famille.

 

La famille, Sainte Famille de Marie et Joseph, ou plus simplement celle appelée à la sainteté dans le quotidien de nos vies, est le lieu primordial de l’épanouissement d’un enfant. Lieu de tranquillité, de stabilité, lieu où l’amour se dit dans la quiétude, la tendresse. Lieu par excellence où l’enfant est et se sent protégé, où l’enfant peut s’épanouir à la vie. Lieu du devenir.

Et pourtant, la famille est  le lieu où la maltraitance des enfants est la plus développée !

Quelque soit le type de maltraitance, physique, sexuelle ou psychologique, 9 fois sur 10 l’enfant est victime par un ou plusieurs  membres de sa famille proche ( parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins …). Dans 50,9% des cas ce sont les parents qui sont les auteurs des mauvais traitements et c’est la mère qui est désignée en premier comme l’auteur de maltraitance ( 26,5 % ) puis le père ( 24,4%), suivi du beau-père qui est mis en cause à hauteur de 5,6%.
chiffres diffusés sur le site  : http://www.allo119.org 

Au moment où nos cœurs espèrent la venue de l’Emmanuel entouré de l’amour de Marie et de Joseph, au moment où nous nous préparons dans l’amour et la joie à choyer nos enfants, nos petits enfants, neveux, nièces, filleul(e)s…avec ces milles petites attentions de Noël, pensons à ces enfants, prions pour ces enfants.

Mais prions aussi et avant tout pour ces familles où l’amour n’est pas,  ou bien se dit si mal.

Prions pour ces mères et ces pères, pour que leurs cœurs s’ouvrent à l’amour, pour que leurs yeux s’ouvrent enfin, pour qu’ils deviennent une famille dont le terreau fertile permettra à leurs enfants se s’épanouir.
Prions pour que ces familles mal-traitantes, mais aussi pour que les familles « bien-traitantes » aient pour modèle la Sainte Famille.


Prier en communion avec les saints

Avril 2006

 

Dans cette prière que nous avons pour les enfants maltraités mais aussi pour les adultes maltraitants se dit la réalité de l’Église, où tous unis, chacun a besoin de tous les autres dans cette solidarité priante.
Membres de l’Église, nous sommes unis et partageons la souffrance de chacun de nos frères et sœurs, de ces enfants qui souffrent. Mais aussi celle de ceux, adultes, qui n’ont pas su les respecter.
Tous pécheurs, nous avons tous besoin de l’entraide mais aussi de l’intercession des vivants et des morts dans cette œuvre de Charité et de Miséricorde à laquelle le Père désire tant nous associer aux côtés de son Fils.
Chacun, élément insignifiant mais si précieux au cœur de Dieu, est lié à l’ensemble de ses frères et sœurs, et ne forme ainsi  réellement qu’un seul corps, le Corps Mystique de Notre Seigneur Jésus Christ.
Saint Thomas disait à ce sujet : «  Nous ne disons pas : Mon Père, mais Notre Père, ni : Donnez-moi, mais donnez-nous ; parce que le Maître de l’unité n’a pas voulu que la prière fût privée, c’est à dire qu’on priât  pour soi seul ; il a voulut qu’un seul priât pour tous, parce que lui-même nous a tous portés en Lui seul. »

Nous ne  formons d’une seule et même grande famille spirituelle, vivants et morts, saints connus et reconnus, saints anonymes de tous les temps, grande famille où chacun selon les mérites accordés par la Grâce divine, contribue réciproquement, par l’entraide et l’intercession, à ce que le Royaume d’Amour triomphe sur terre. Tous unis, nous le sommes par, avec, et en le Seul Pur Amour, celui du Cœur Très Sacré de Notre Divin Seigneur.

Chacun de nous, par cette prière pour les maltraités et les maltraitants est « petite flamme de miséricorde » dans cette Magnifique Œuvre de Miséricorde de Notre Dieu  pour tous.
Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens écrit « En effet, prenons une comparaison : le corps est un, et pourtant il a plusieurs membres : mais tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ. Car nous avons tous été baptisés dans un Seul Esprit en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Le corps, en effet, ne se compose pas d’un seul membre, mais de plusieurs.  [….] Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie. Or vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. »  ( 1 Co 12, 12-14 …. 26-27 )

Par cette humble prière pour les enfants et les adultes nous sommes unis, tous fidèles et intimement liés au Christ dans ce mystère de Foi, d’Espérance en communion avec Lui et toute Église.


Naissances non déclarées

Octobre 2005

 

50 millions de naissances non déclarées en 2004 dans le monde !

 

En lisant cette information diffusée par le bulletin  de l’Association ‘Plan France’ qui depuis 67 ans propose de parrainer des enfants et d’aider au développement de leurs communautés de vie dans des pays en difficulté, nous avons été interpellés.

 

La Déclaration des Droits de l’Enfant de 1989 dit : « l’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a, dès celle-ci, droit à un nom et à une nationalité… » ( art 7 ).

 

Pourtant à ce jour 41% des enfants nés dans le monde ne sont pas déclarés et n’ont donc pas d’existence officielle avec de grandes disparités selon les régions du monde : Afrique sub-saharienne : 71% - Asie du Sud : 63% - Moyen-Orient / Afrique du Nord : 31% - Amérique Latine : 14% - Union Européenne / Anciens pays de l’Est / Russie : 10% - grands pays industrialisés : 2% ( chiffres communiqués par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfant ).

 

Les conséquences de cette non déclaration sont toutes graves pour l’enfant: ne pas posséder d’identité ; impossibilité d’accéder à l’éducation  (analphabétisme accru ), à la santé ( pas de vaccination ), au logement ; aucune prise en charge en cas de décès des parents ( SIDA en Afrique ) ; incapacité à voter, à se marier, à hériter, à déclarer leurs propres enfants ; risque d’autant plus important d’être victimes d’abus sans pouvoir obtenir réparation ( viol, travail forcé, prostitution… ) ; incapacité à connaître précisément son âge et donc de pouvoir dénoncer un acte de pédophilie et un mariage forcé …

 

Nous avons demandé au Père Philippe Gruson, exégète, que nous remercions vivement, de nous renseigner sur la manière dont le nouveau-né était reconnu dans la Bible :

 

« Dans l’Israël biblique, il n’y a pas besoin de reconnaissance particulière de l’enfant nouveau-né. Dans une société de type patriarcal, la famille et l’entourage connaissent évidemment la mère et donc le père (à part cas exceptionnels comme celui de Tamar et Jacob, Gn 38,24-26). Un rite connu est celui de l’imposition du nom (après l’exil, il sera souvent lié à la circoncision ). Qui nomme ? Dans l’Ancien Testament, sur les 46 cas d’imposition du nom connus, 28 fois le nom est donné par la mère (dont les 12 noms des fils de Jacob par Rachel ou Léa, en Gn 29,31-30,24 + 35,18) et 18 fois par le père. Quelques textes disent que le nouveau-né, une fois sorti du ventre maternel, est placé sur les genoux du père : concrètement (Job 3,12) ou symboliquement (Ps 22,11 : Dieu). »

 

Nous qui prions plus particulièrement pour l’enfant qui nous a été confié mais aussi, dans la vocation de notre prière qui est universelle,  pour tous les enfants de cette Terre, portons plus particulièrement ces enfants, ces 50 millions d’enfants,  oubliés de tous puisque sans existence légale. Portons-les dans les bras du Père qui est Tout Amour qui nous connaît chacun par notre nom.

 

Portons les aussi dans les bras de Marie, notre Mère à tous.

 


 

Du sacré de toute vie

janvier 2005

 

Il y a quelques mois, Françoise nous demandait de prier pour les embryons. Suite à cette demande, nous avons accueilli avec beaucoup de respect la réaction de certains priants qui nous disaient leur émotion ou leur difficulté de reconnaître les embryons comme des êtres vivants.
En réponse à ces courriers et après un long temps de réflexion et de prière, je voudrais, humblement, m’exprimer personnellement sur ce  sujet aussi difficile que douloureux : parler de l’embryon, du fœtus, de l’avortement … de la vie et du sacré …  du sacré de toute vie.
Toute vie est sacrée car elle est don de Dieu. De la plus petite particule d’atome à l’immensité du cosmos, ainsi que chaque parcelle de notre être, tout est œuvre de Dieu. Dès la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule, l’œuvre de construction de l’être commence, la vie est en marche, la vie est, …et le sacré est,  car Dieu est présent en toute vie. Embryon, fœtus, bébé, enfant, jeune, adulte ou vieillard, chaque stade de cette vie, de notre vie, dès son commencement et jusqu’à son terme, est œuvre de Dieu ( Psaume 138,13 – Jérémie 1,5 – Job 10,11…. ).
Certains scientifiques affirment que la vie du tout petit ne commence qu’à un certain stade. Qu’avant ce stade, ce n’est qu’un agencement de cellules qui s’organisent et se multiplient. On annonce aussi, mais sans certitude, que cet amas de cellules n’a pas de conscience, n’a pas de sensation, ne souffre pas. Ainsi de cette démonstration, la recherche scientifique utilise les embryons humains pour ses recherches, nos sociétés déterminent le nombre de semaines de gestation jusqu’où, légalement, une femme peut avorter. Et Dieu dans tout cela ! Nous professons chaque dimanche que le Père tout puissant est créateur de toute chose "avant tous les siècles", dès ce commencement ‘absolu’ affirmé dans la Genèse ( Gn 1,1 ) et repris, entre autres,  dans le prologue de l’évangile de saint Jean (Jn 1,1-4 ). Pourquoi nous refusons-nous à croire que la première cellule fécondée dans le ventre de la femme ne serait pas la vie voulue, désirée par Dieu. Pourquoi vouloir limiter cette toute puissance d’amour de Dieu, qui se dit en toute vie, à notre conception humaine étroite et limitée ?
En quoi l’affirmation de cette vie qui s’impose réelle et en Dieu dès son début, nous dérange-t-elle ?
Ne se joue-t-il pas ici le besoin irrépressible d’exprimer notre liberté de choisir, de décider en fonction de nos propres certitudes, de notre propre "vérité", de notre propre désir à rester "maître" de notre vie.

 

Cette liberté que le Seigneur nous a laissé dès la Création, nous la proclamons haut et fort dès que les ‘lois’ de Dieu semblent nous emprisonner dans ce que nous percevons comme ‘contraintes'. Sans aspirer à la réelle Liberté, nous voulons être de plus en plus libres : libre de penser, d’agir, libre d’avoir ou non des enfants, libre de notre sexualité. Cette liberté entraîne certains à repousser de plus en plus loin les tabous, tous les tabous, comme celui de revendiquer la liberté sexuelle avec des enfants et de plus en plus jeunes. … et je sais votre prière pour ces enfants abusés.
En France, plus de 200 000 avortements sont  pratiqués par an , "chiffre énorme et inquiétant" de l’aveu même des médecins. ( journal Zénit du 31.07.2004 ) Liberté du ‘droit à l’avortement’…
Nous qui prions pour les enfants maltraités, ne devons nous pas nous interroger sur ces petits, ceux qui sont en vie dès leur conception, ceux de la vie intra-utérine, les plus pauvres, les plus oubliés, les plus maltraités car niés dès leur conception.
Ne devons nous pas réfléchir à notre prière pour ces petits, aussi.
Ne devons-nous pas nous interroger également sur notre propre pauvreté à banaliser l’anéantissement de cette vie qui commence, tout comme nous condamnons, parallèlement, la femme qui avorte.

 

Les raisons sont multiples de décider d’avorter. Nous n’avons pas à juger les femmes qui avortent librement ou sous toutes sortes de pressions. Que se soit par pur égoïsme, par pauvreté matérielle, calcul de carrière, précocité d’âge, abus et violence …, chacune a ses raisons ‘personnelles’ pour faire ce geste : il y a alors tant de souffrances, tant de détresse, tant de solitude, tant de peurs, tant de perte de repères, tant de manque d’espérance ! ….
Nous devons les aider, les accompagner,  et  prier pour toutes ces femmes qui ne savent pas comment accueillir cette vie, qui sont trop pauvres ou trop blessées pour espérer pour et par ce petit qu’elle porte, et qui en avortant, sont victimes d’une nouvelle et inexorable blessure qui va briser leur vie.
Il faut infiniment accueillir la prière que le Seigneur, dans le souffle de l’Esprit, met dans notre cœur pour tous, enfant en devenir et mère en avenir.
Prier pour ces femmes connues et inconnues en qui naît la chose la plus sacrée qui soit, et pour ces petits que tout le monde s’empresse de tenter d’oublier.

 

Enfin,  ne se joue-t-il pas de notre confiance en Dieu ?
Faire confiance, comme Marie qui a laissé Dieu l’envahir en s’abandonnant totalement à sa volonté et a accueilli cette vie, ce don divin, notre Sauveur. Prier pour que ces femmes fassent totalement confiance à Dieu malgré les doutes, les angoisses. ‘Oser la confiance’ dans ce monde où la confiance apparaît, trop souvent désormais, comme une faiblesse. C’est un pari à la démesure de l’Amour fou de Dieu pour chacun d’entre nous.
Oser dire ‘oui’ à cette vie qui s ‘épanouit et croire à un avenir d’Amour et de Paix.
Oser aimer jusque là !

 

Prions pour que la vie soit respectée dès le tout début, et jusqu’à son terme,
prions pour ces petits oubliés et maltraités bien avant leur naissance, 

prions pour leurs mères trop pauvres ou trop blessées mais aussi pour toutes les mamans qui à l’image de Marie ont accueillis en totale confiance ce don sacré de Dieu malgré toutes les difficultés et toutes les angoisses, et remercions Notre Père pour cet Amour hors de toute mesure dont il brûle  pour nous tous.                                                                              

 

Mona - janvier 2005

 

 


Qui est mon prochain ? Et Jésus réponds : De qui me suis-je fais le prochain ?

novembre 2001

 

La question de l’origine des enfants agressés fait surgir une question inattendue.
Pour telle ou tel priant, un nom de consonance arabe est une gêne !
Les émotions sont fortes et à respecter aussi. Douleur d’un passé remontant à 40 ans, qui ressurgit régulièrement dans nos consciences et nos médias ?
Mais si un prénom à consonance française était celui d’un non-baptisé !
Et si un autre à consonance arabe était celui d’un berbère chrétien !
Et si tel enfant musulman était victime d’un adulte baptisé !
Simplement, il nous faudra bien les porter tous, les confier tous, parce que blessés, ils sont tous créatures de Dieu, à son image et à sa ressemblance, tellement aimés de Dieu qu’il a envoyé pour eux son Fils.
Alors si certains voulaient se manifester, nous pourrions leur confier Ali, Zahia, Malika, Nabil, Samir, Neusa et Néhia.
Depuis Pâques et Pentecôte, l’Esprit du Christ est répandu en toute chair.


Père Bruno


 

Prière et sacerdoce baptismal

Novembre 2000

 

Aucun de ceux qui participent à notre communauté n’a besoin d’être stimulé à estimer la prière. Chacun en sait toute l’importance. Je voudrais simplement en souligner un aspect pour notre meilleur service.

Notre prière de chrétiens n’est pas une somme de prières individuelles. Elle n’est pas non plus qu’une prière à confier à un prêtre pour qu’elle devienne plus ecclésiale. Elle est prière d’un des membres du Corps du Christ pour d’autres membres souffrants du Corps du Christ, pour le Christ lui-même, tête de son Corps, et pour tous les membres de ce Corps. Elle est la prière de l’Eglise, d’une Communauté, d’un Peuple Sacerdotal, c’est à dire de chrétiens articulés, organisés, incorporés à l’unique prière du Christ.

Notre solidarité n’est pas que de compassion humaine, fraternelle. Elle est notre compassion pour un membre souffrant de notre Corps, et donc, elle est tout à la fois compassion pour le Christ pauvre et compassion du Christ pour l’homme pauvre. Si notre prière n’est donc pas à confier à un prêtre pour qu’elle devienne ecclésiale, elle a à être présentée dans l’Eucharistie où le peuple sacerdotal par le sacerdoce ministériel exerce sa responsabilité de peuple de prière.

Père Bruno DANIEL